Chapitre 21

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Gabriel Deakin

Le blond entassa les branches d'arbres morts, pour faire un petit feu. Il plongea la main dans sa poche et en ressortit un petit briquet, qui avait appartenu à sa mère morte, il y a bien longtemps de cela. Il l'alluma et l'approcha du petit tas, quand la flammèche se transféra du briquet aux bois, il le posa à côté du petit cercle de pierre qu'il avait formée.

Le feu commença à prendre de l'ampleur, il léchait la pointe du petit tas et réchauffait l'atmosphère. Il éclairait les parois de la caverne d'une lumière trouble. Il éclaircissait les recoins jusqu'alors inéclairés par la lune. Le jeune homme se posa à côté du feu, et petit à petit la chair de poule qui l'avait gagné disparus.

Il perçut un mouvement devant lui et il releva la tête vivement. Mais ce n'était que le garçon qu'il avait sauvé un peu plus tôt. Il était assis au bord de la falaise et réfléchissait en admirant la lune qui avait failli le tuer. Le brun se retourna et vient s'asseoir à côté du petit feu. En silence, coté à côté ils admiraient les étoiles. Le garçon se saisit du briquet et commença à l'éteindre et l'allumer dans un geste traduisant sa nervosité.

Gabriel s'allongea et commença à soupir, car il savait qu'ils ne pourraient rien faire avant l'aube. Alors que Morphée lui tendait ses bras, le garçon se racla la gorge. Ce geste chassa les ténèbres qui avaient commencé à l'envahir. Il reporta son attention sur le brun, qui lui murmura un merci.

Le blond se redressa et adressa un sourire tendre à son cadet. Le garçon n'en avait surement pas conscience mais il était un être magique, plus précisément il était un bienveillant. Ces pouvoirs étant annihilés, le blond ne sut de quel don il disposait. Il se rallongea et scruta minutieusement son cadet, il réduisit ses yeux en deux fentes, peu discrètes pour l'espionner.

Le brun qui avait remarqué ce regard persistant sur lui, se mit à gigoter, peu à l'aise.

— Tu peux arrêter de me dévisager. Grommela-t-il dans sa barbe.

Le blond s'étonna il avait pensé être plutôt discret, mais ce n'était apparemment pas le cas. Puisqu'il voulait en apprendre plus sur son cadet, il lui demanda pourquoi il était sorti ce soir, et si cela était exceptionnel. Le garçon scruta une poignée de secondes l'autre homme, et jugeant surement qu'il était digne de confiance, il lui répondit qu'il sortait parce que cela le calmait et qu'il le faisait depuis des années.

Gabriel continua à lui poser des questions et il vient à la conclusion que les loups ne pouvaient pas détecter l'odeur et la présence du jeune homme. Grâce à son don il devenait invisible aux yeux des plus gros prédateurs, qui détenaient des sens exceptionnels.

Le fait qu'il n'ait pas conscience de son pouvoir lui avait causé quelques soucis, par exemple cette nuit, lorsque les barrières qui retenaient sa présence avaient cédé, il s'était retrouvé sans moyen de défense. Gabriel devait lui expliquer sans le heurter. Car sa réaction pouvait être disproportionnée s'il se sentait en danger ou tout simplement pas avec quelqu'un en qui il avait confiance et qui lui disait ça sans aucune préparation du terrain.

Gabriel n'avait pas l'habitude d'avoir des interactions sociales, alors il était un peu maladroit avec les mots. Il se creusa la tête pendant cinq bonnes minutes pour trouver le meilleur moyen de lui annoncer. Finalement il chuchota inaudiblement :

— Tu as parfois, l'impression d'être.... spécial ?

Loup se retourna et fronça les sourcils. Il se demandait si ce qu'il avait entendu, était réellement ce que son camarade souhaité dire.

—Pardon, je n'ai rien entendu ?

Gabriel lui répondit d'une voie plus affirmée :

—Je te disais tu n'as pas l'impression d'être spécial ?

—Quoi, non absolument pas, je suis tout ce qui il y a de plus banale.

La tache allait être plus ardu qu'il ne l'espérait, en effet le garçon semblait renier et ignorer complétement sa nature. Il semblait encore jeune, naïf et fragile de nature.

—Je vais te dire quelque chose qu'il ne faudra pas répéter. C'est un secret que tu devras garder pour ton propre bien. Il pourrait me coûter la vie mais une fois que je te l'aurais dit, nos destins seront liés. Veux-tu que je continue ?

Le brun obnubilé par les paroles de son ainé hocha la tête sans se rendre compte de ce qu'il acceptait.

— Eh, bien, comment dire ça ? Je ne suis pas complétement humain, j'ai un pouvoir. Je suis ce qu'on appelle un bienveillant. Je peux lier les âmes, c'est-à-dire lorsque je reconnais deux personnes comme étant des âmes sœurs j'active mon pouvoir et je les faits se voir d'une nouvelle façon où je fais en sorte qu'elle se rencontre. C'est un peu mon métier mais il est nul parce que je ne gagne jamais d'argent. Ah ! Que la vie peut être injuste, mais bon c'est comme ça.

Quand il se retourna il put apercevoir les yeux exorbités de Loup qui le regardait l'air incrédule. Gabriel se dit que son état de choc ne pouvait pas être pire et il lâcha la bombe :

—Tu es comme moi. Toi aussi tu n'es pas complétement humain, tu es un bienveillant. Tu possèdes un don et tu es fait pour aider et vivre en harmonie avec les humains.

Loup leva la tête vers les étoiles, et se perdit dans la contemplation des étoiles, ses petits points brillants étaient pour l'instant son seul point de repère, si elles n'avaient pas été là, il aurait perdu pied depuis longtemps. Elles étaient les seules, qui l'empêchaient de devenir aussi fou que l'histoire de son compagnon. Il soupira et posa sa tête contre le sol froid de la caverne. Un rire nerveux monta de sa gorge et il posa la question fatidique.

—Comment suis-je censé te croire ?

Évidemment Gabriel, ne pouvait pas lui prouver physiquement. Son don ne fonctionnait que dans certaines conditions et lui était impossible de les remplir sur le moment. Il se devait donc de le persuader pour qu'il puisse le protéger. Gabriel se sentait attiré par ce garçon. Une force fraternelle émanait de lui, peut-être parce qu'ils étaient tous les deux de la même espèce. En tout cas le blond n'était pas près de perdre son ami, qu'il n'avait jamais réellement acquis.

Il essaya de lui faire entendre raison, en lui exposant des arguments imparables. Le cadet se vit contraint de devoir reconnaitre que son ainée avait dit vrai sur sa véritable nature. Il se posa pour y réfléchir quelques minutes, le temps que cette information monte au cerveau. Ses méninges étaient un peu surmenées, ils n'avaient pas l'habitude d'une découverte aussi importante. Il soupira tous ces émotions l'avaient fatigué mais il souhaitait en savoir plus, sur leurs races et sur son nouvel ami. Alors il continua de l'interroger pendant encore un moment et les garçons parlèrent jusqu'à la fin de la nuit et lorsque le soleil éclaira la caverne ils se serrèrent la main scellant le pacte qu'ils venaient de conclure. Ils s'étaient juré de s'allier pour défendre le village et leurs proches au péril de leur vie.

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Hey !!

Voilà un nouveau chapitre, comme prévu. Sinon je suis super contente parce que je suis arrivé à la moitié de ce que je comptais écrire pour ce livre.

Aimer

Est SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant