Chapitre 14

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Le crépuscule aux lueurs de flamme laissait à présent sa place à la lune. Cette première était aussi orange qu'un souci émergeant de son bourgeon.

Dans les mythes et légendes on racontait qu'elle était cuivrée comme le sang qu'elle déversait sur les ruines de l'ancienne paix. Pourtant quand on la voyait, on devait se rendre à l'évidence, elle était d'une beauté à couper le souffle. On aurait pu apprécier sa perfection, si les horreurs qu'elle faisait naitre ne nous revenais pas instantanément à l'esprit. Cette lune était synonyme de malheurs et de carnage.

Le canton de Thiercelieux avait il y a très longtemps vu les atrocités qu'elle faisait naitre.

Les habitants menés par le maire s'étaient lancés dans une guerre contre un ennemi invisible, les dégâts seraient irrémédiables.

Ce soir les enfants de mère nature seraient déchainés, chacun lutterait pour sa propre survie et ses convictions. Cette nuit serait décisive pour l'avenir du village.

L'un des deux camps gagnerait un net avantage et le destin de chacun pourrait prendre un puissant et étrange tournant.

A partir de cette nuit chacun sourirait à son voisin, mais personne n'hésiterait à planter un couteau dans le dos celui qui différait par son opinion, son espèce, ou encore par sa fonction. Les paroissiens n'hésiteraient pas à cacher leurs véritables natures, et personne n'était encore près à enlever son masque et à dévoiler ses véritables intentions. La haine se cachait derrière des visages joyeux et avenant.

Quand le soleil eu complétement disparu en se noyant dans l'obscurité, un message d'alerte passa dans tout le village, il donnait comme consigne de rester cloitré chez soi et de se barricader. De ne laisser entrer personne et si c'était possible d'être plusieurs dans une maison. Les seules personnes autorisées à être dehors était le maire et Angelina, le jeune médecin du village. Avec ce processus la mairie se dédouanerait de ce qui n'obéissait pas et qui se faisait tuer en enfreignant les règles.

Une heure après l'annonce, le hurlement d'un loup s'éleva dans la nuit, il perça le silence froid dans lequelle la région était tombé. Il fut bientôt suivi par celui de ses congénères, qui complait le chant magnifique mais dangereusement mortel qu'il venait de commencer.

A l'entente de celui-ci un silence de plomb tomba sur le village. Les animaux qui avaient eux aussi senti le danger se cachèrent et se turent. Les villageois éteignaient les lumières dans l'espoir de ne pas attirer l'attention. Les enfants étaient dans les bras de leurs parents frissonnant de terreurs. Les adultes quant à eux essayaient de garder leurs calmes, pour pas que le chaos s'installe dans leurs demeures comme il s'installait à l'extérieur.

Plus la nuit avançait plus la peur s'installait chez les paroissiens. L'effroi leurs glaçaient le sang et de la sueur coulaient le long de l'échine des habitants. Au moindre bruit, que ce soit le vent qui s'engouffrait entre les maisons ou les grincements des maisons aussi veille que la nuit des temps, la terreur amplifiait. Les quelques courageux qui avaient décidé de sortir s'en modèrent les doigts, il y eu plus de mort que d'habitude, les lycanthropes n'hésitèrent pas à entrer dans le village et les maisons, assassinant de manière systématique leur cible. Aucunes actions ne furent laissées au hasard, il y eu quelques dommages collatéraux mais seulement pour un des deux camps. Dans tout le canton, il y eu à déplorer de nombreux morts. Les loups n'avaient pas fait de zèle. Ce fut un massacre dont on se rappellerait pendant des générations. A la fin de la nuit les villageois sortirent de leurs maisons et marchèrent sur les débris de leurs ultimes espoirs.

Est SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant