Chapitre 40

223 29 0
                                    

Evans Parsons

Le village avait repris ses activités mais la colère sourde qui avait surpris les paroissiens ne s'était pas éteinte elle était, pour l'instant, juste dans un profond sommeil. Evans avait conscience que le calme ne tenait qu'à un fil. Lui-même était sous le choc alors qu'il venait juste de revenir au village et qu'il n'avait jamais réellement connu Elias.

Le maire du village avait beau être une personne exécrable de son point de vue, il ne l'avait pas une seule fois soupçonnée d'être un loup. Eden, quant à elle, il ne la connaissait que de vue puisque personne ne lui était inconnu dans le patelin. Le village, depuis le drame oublié qui s'était passé il y a mille ans, ne comptait plus beaucoup d'habitant et ces derniers se connaissaient tous au moins de vue.

Si le brun avait pu parier sur qui sur la nature des habitants du village dans le village, il n'aurait très certainement pas misé que ces deux-là étaient des lycanthropes.

Elias sorti de la clinique après avoir rangé son matériel. Il ne savait pas pourquoi il se faisait ce genre de réflexion. En fait, le brun adorait réfléchir quand il faisait le ménage puisque cela faisait passer le temps plus vite. Il ne sut pas pourquoi son cerveau avait dérivé sur ce sujet mais il sentait qu'il devait œuvrer pour le bien du village.

Le jeune homme prit la direction de la mairie sous le soleil couchant. A chacun de ses pas, la nuit tombait un peu plus encore. Lorsqu'il arriva sur la place du village, le soleil disparaissait de l'autre côté du globe.

Il entra dans la mairie par la porte cassée que personne n'avait osé toucher après que la haine s'était dissipé. Ses pas résonnaient sur le sol de marbre. Le silence qui régnait dans le lieu semblait porter le bruit sur plusieurs kilomètres.

Evans se dirigea vers les escaliers centraux qui menaient au deuxième étage. C'était la première fois qu'il entrait réellement dans la mairie. D'habitude, il se contentait de gérer son problème avec la réceptionniste. C'était souvent une histoire de papier alors on ne dérangeait pas la maire pour si peu et comme la paroisse était assez peu peuplée, il n'y avait que deux personnes qui travaillent à la mairie. En plus, Evans aurait détesté avoir affaire au maire, à part peut-être en dernière nécessité, et encore il n'en était pas sûr.

L'escalier grinça sous ses pieds, il était aussi vieux que la nuit des temps et commençait à fatiguer. Le brun se retrouva par la suite devant un dilemme devait-il aller à droite ou bien à gauche. Le médecin ne se compliqua pas la vie dans un choix aussi intéressant. Il décida d'aller à droite puisqu'il écrivait et soignait de cette main-là.

Il s'avança donc dans l'obscur couloir et laissa sa main contre une des parois pour ne pas se perdre dans ce noir sans lumière. Le brun avança pendant quelques minutes à petits pas pour ne pas trébucher contre un objet.

Evans avait entendu les rumeurs sur ce labyrinthe qui fascinait et terrifiait à la fois. Bien sûr, le manoir n'était surement pas le plus grand qui existait mais il avait la réputation de perdre les visiteurs qui n'y vivaient pas.

Le brun arriva jusqu'à un puits de lumière. La lune qui devenait de plus en plus pleine venait éclairer d'un doux halo, le parquet du couloir. Le jeune homme se demanda de quoi il s'agissait puisqu'il doutait que l'ancien maire soit resté sans rien faire alors que le toit de son habitation avait commencé à s'écrouler. Lorsqu'il s'approcha, il se rendit en fait compte qu'il s'agissait juste d'un velux. Cela lui fit quand même extrêmement bizarre de trouver ce style de fenêtre dans une bâtisse aussi ancienne. Le brun continua alors son chemin.

La chance devait être avec lui ce soir puisqu'il arriva en face d'une porte en bois massif et de très bonne qualité. La pièce semblait être importante alors il tourna la poignée et ouvrit la porte.

Evans rentra à l'intérieur de la pièce, avant de se rendre compte qu'il s'agissait du bureau de l'ancien maire. Il se précipita vers la lampe de bureau pour appuyer sur le bouton et l'allumer. Lorsque la lumière se répandit dans la pièce il put enfin apercevoir complètement son environnement. Le bureau était caché sous des millions de feuilles mais le brun ne s'intéressa pas à celle-ci. Si le maire avait quelque chose à cacher ce ne serait pas à la vue de tous. Il se dirigea alors vers la bibliothèque, où le guidait son instinct.

Le jeune homme inspecta les livres et son regard s'accrocha à un atlas de géographie. Le brun le surnomma la " bête" puisque celui-ci devait faire plus d'un millier de pages. Le livre était rangé légèrement de travers alors que l'autre bouquin était tous parfaitement alignés. Evans, curieux, se saisit donc de ce dernier. Il ouvrit la première page alors qu'il mettait le livre à l'horizontale. Une lettre glissa du milieu du livre et vient s'étaler sur le sol.

Le jeune homme se baissa pour la saisir puis la porta jusqu'à ses yeux concentrés. Il n'y avait rien d'ostentatoire et aucun nom ou indication marquée dessus. Alors il ouvrit l'enveloppe. Le brun essaya de faire ça le plus proprement possible mais l'enveloppe se déchira entièrement. Il ne savait quelle était sa chance aujourd'hui mais il la remercia puisque le contenu n'avait pas été endommagé.

Evans déplia le papier qu'il avait trouvé à l'intérieur. Ce qu'il lut le choqua, il s'agissait de la date de mort de tous les habitants du village. Il vérifia, mais la lune rousse qui avait dévasté la paroisse correspondait bien à la date et au nom marqué sur le côté. Les morts étaient prévues jusqu'à l'année suivante, où il ne resterait plus rien du village.

Le jeune homme fut particulièrement touché quand il vu son nom. Si le maire n'avait pas été démasqué, il serait mort dans cinq jours. Il réalisa, la chance qu'il avait eue alors que son sang se glaçait d'effroi. Sa gorge s'assécha. Si, le brun avait été plus peureux, il n'aurait pas senti cette colère sourde qui sommeillait en lui.

Sa décision fut vite prise. Il fallait qu'il devienne le chasseur pour ne pas être chassé. Alors dès le lendemain, il se promit d'organiser une battue et de capturer vif ou mort le maire et sa sœur.

Est SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant