Chapitre 24

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Valentin Abbervilliers

Le jeune homme suivait sa compagne, ils s'enfonçaient dans les méandres de la forêt pour atteindre leur précieuse destination. Après avoir dépassé des arbres qui se ressemblaient plus les uns que les autres, ils arrivèrent dans une clairière qui laissait passer une douce brise. Au beau milieu de cette dernière se tenaient des mégalithes, hauts de trois mètres, larges d'un. Elles ressemblaient à des géants immortels. D'ailleurs, dans les légendes contées de bouche à oreille, elles pouvaient amplifier les pouvoirs d'un être magique. Encore fallait-il savoir l'utiliser. Heureusement pour eux, ils s'étaient renseignés sur le procédé et avaient finalement trouvé le moyen le plus facile d'utilisation.

Comme gravé sur un vieux parchemin en langue des sorcières, la petite brune qui l'accompagnait renversa une poudre translucide sur les extrémités du cercle de pierres. Elle s'appliqua ensuite à former un pentagramme qui servait à augmenter considérablement ses pouvoirs. Celui-ci avait pour forme une étoile cinq branches. D'après ce que Valentin avait compris chacune représentait un élément. Le feu, la terre, l'air, l'eau et la vie. Selon le morceau de papier, le cercle permettait d'acquérir une puissance incommensurable mais les risques faisaient abandonner la plupart des personnes qui étaient arrivées à cette étape.

L'amante de Valentin avait pour don de voir sous le masque que chacun portait. Cependant son talent était très réglementé. Elle pouvait l'utiliser que si elle touchait la personne souhaitée au visage. De plus par soucis physiques elle ne pouvait l'utiliser qu'une fois par mois. Cette magie ancestrale lui drainait l'entièreté de ses forces, et si elle en abusait elle pouvait mourir d'épuisement. Elle avait dû trouver un moyen, d'acquérir une plus grande puissance magique.

La brune avait fini son pentagramme et s'apprêtait à psalmodier pour invoquer l'être magique qui résidait ici et pour qu'il puisse lui prêter sa force. Valentin se concentra sur l'action puisqu'il avait pour ordre de la sortir de là s'il se passait un imprévu.

Puis, d'un coup, le vent se mit à tourner, d'abord une petite brise légère qui faisait bruisser l'herbe de la clairière mais cela devient un siphon d'une violence inouïe. Valentin se sentit obligé de reculer de quelque pas, il n'arrivait pas à supporter la pression qui l'acculait. Ses cheveux s'emmêlaient et sa vue se trouva troubler pendant quelques minutes. Quand cet incroyable événement s'arrêta, il put voir sa femme être soulevée par une force mystique. Elle flottait désormais à la diagonale au beau milieu du cercle de pierres. Soudain un éclair tomba du ciel, électrocutant le corps de son aimé.

Le jeune brun se précipita en direction des mégalithes avec l'intention de faire arrêter cette mascarade. Il en avait assez d'être si peu utiles et comptaient aider Heaven du mieux qu'il le pouvait. Cependant comme il était paniqué et inquiet il ne vit pas la barrière protectrice qui avait désormais enveloppé le monument. Il se la prit en pleine figure et avec la vitesse avec laquelle il s'était précipité vers celle-ci, il se retrouva allongé en train de se frotter le nez dans l'espoir de faire passer la douleur. Mais c'était peine perdue puisqu'il c'était cassé l'os et saignait abondamment. Le sang dégoulinait et tachait son t-shirt d'un blanc immaculé. Il pesta avant de se rappeler où était la personne à qui il tenait le plus. Cette fois-ci il pesta contre lui-même. Il se releva et alors qu'il effectuait ce geste, le son d'un hurlement de douleur d'Heaven lui glaça le sang. Ce fut le premier d'une longue série.

Plus un râle sortait de la bouche de son aimé, plus son cœur se brisait. Le jeune homme sembla en entendre des milliers, ou des millions, il y en eut tellement qu'il en fut incapable de les compter. Il était impuissant face à cette entité qui torturait sa femme. Il aurait aimé la secourir comme un prince charmant sur son cheval blanc mais il ne pouvait pas l'approcher, c'était également une torture pour lui de la voir souffrir sans pouvoir faire le moindre geste. Il avait de s'arracher les yeux et les tympans à mains nues pour ne plus jamais entendre l'un de ces hurlements.

Valentin avait même fait plusieurs fois le tour de la barrière pour trouver une faille mais il n'en avait malheureusement déniché aucune. Il ne lui restait plus qu'à attendre, pour son plus grand désespoir. Le temps passait lentement, il semblait s'écouler jusqu'à l'infini, il était parfois cassé par un râle de douleur. Mais son calvaire ne dura pas éternellement, puisqu'au bout d'un moment qui lui sembla avoir duré des heures, mais qui ne s'était en fait pas éternisé, le corps d'Heaven redescendit sur terre. Au même moment la barrière se désintégra dans une pluie de petites particules. Ces derniers s'envolèrent au grès du vent et disparurent dans la nature.

Le brun courut au chevet de sa femme, et la porta d'un geste tremblant et incertain contre son torse. Une fois qu'il prit conscience qu'elle était à côté de lui, il la serra de toutes ses forces pour s'assurer qu'elle ne partirait plus. Des larmes se mirent à couler d'elle-même sans qu'il n'y faire quoi que ce soit. Heureusement, dans son cou la douce respiration de celle qui l'aimait l'apaisa quelque peu. Après être resté un temps infini sur le sol de cette clairière, il se remit debout, pour quitter cet endroit maudit. Valentin la souleva avec une tendresse infinie et se dépêcha de partir puisqu'il était grand temps de rentrer à la maison.

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Hey !!

Je voulais vous remercier on a passé la barre des 2600 vues, des 500 étoiles et des 70 abonnés. Du coup, je publierais un deuxième chapitre aujourd'hui.

Je suis émue, parce qu'en commençant ce projet, je ne pensais pas qu'il se concrétiserait comme ça. Et c'est grâce à vous et à votre soutien alors je voulais juste dire merci à mes lecteurs.

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Est SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant