Chapitre 52

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"Je te le jure que je ne le pensais pas."

Le cœur battant la chamade, elle ne savait plus ce qu'elle faisait. Son regard était rivée sur un seule endroit : le bord. Puis, elle sauta, les mains entrelacés dans celles d'une autre personne. Des mains plus grandes, plus rigides... Celles d'un homme. Ils se regardèrent. La chute fut douloureuse... Elle arriva dans cette eau froide, en une vitesse fulgurante. Son crâne se heurta à une pierre dure, froide... La douleur était insoutenable. Elle perdit rapidement connaissance. Mais malgré cela, elle entendait une voix hurlée. Ses oreilles bourdonnées. Elle avait l'impression d'être encore consciente, mais ce n'était pas le cas. Ses paupières étaient closes, elle ne pouvait pas bouger. Mais pour une raison qui lui échappait, elle ressentait cette douleur atroce.

- T'es où ?

...

- Ya...

...Nnel ?

Il la secoua dans tous les sens, en pleurant. Puis, elle l'entendit détaler comme un agneau.

- James...

Elle avait dit cela d'une voix faible, presque audible, les yeux entrouverts, avant d'à nouveau les refermer, et de perdre connaissance.

***

- Oh bordel !

Elle se releva de son lit, couverte de sueur. Elle passa sa main sur son visage, puis regarda l'heure sur son téléphone portable. Ses yeux s'écarquillèrent de stupeur et elle se releva très rapidement.

- Pas le temps de me remettre de ce rêve, je dois me dépêcher !

Rapide comme l'éclair, elle sortit du lit, et entra dans sa salle de bain. Elle n'avait aucune envie de rater une deuxième fois un jour de travail. Elle fut prête très rapidement. Angel ou pas Angel, il fallait qu'elle ait assez d'argent pour son futur appartement.

***

Arrivée devant le café, déjà ouvert, elle s'y engouffra sans même se poser de question. Ses collègues étaient déjà présents, mais il n'y avait encore aucun client. Elle souffla un bon coup, rassurée. Elle leva ensuite la tête, et croisa le regard d'Angel. Elle tourna immédiatement la tête vers l'extérieur, ne voulant aucun contact visuel avec lui. Elle pouvait apercevoir le ciel très gris, et quelques gouttes de pluie qui commençaient à tomber. Elle fit alors une petite moue triste. Adieu le beau temps, les grands soleils et les oiseaux chantonnant, et bonjour les orages, le tonnerre...

Beaucoup trop absorbée par sa contemplation, elle ne remarqua même pas que quelqu'un s'était glissé près d'elle.

- On peut parler ?

Elle ferma alors les yeux et souffla un grand coup. Elle leva ensuite la tête vers son interlocuteur, le visage fermé.

- Je n'en ai pas très envie.

- S'il te plait.

- Pourquoi devrais-je parler avec toi ? Pour que tu m'insultes à nouveau, que tu me fasses douter, que tu me mentes ?

- Mais non. Écoute juste ce que j'ai à te dire.

- Non merci.

Elle s'éloigna du jeune homme d'un pas rapide et alla directement retrouvée ses collègues. Il était sur le point de la suivre, mais il vit une jeune femme passée la porte et s'installer à la première table. Il soupira, excédé. Il fallait qu'il se mette au boulot, sa conversation avec la rousse devait attendre. Et on ne pouvait pas dire qu'elle était très enthousiaste à l'idée d'entretenir une discussion avec son cher et tendre...

***

La fin de la journée approchait. L'heure de fermer le café arriva très rapidement. Le dernier client passa la porte de l'établissement et s'éloigna sans se retourner. La rousse était déjà en train de ranger ses affaires. Pendant toute la matinée, le roux avait essayé de discuter avec sa petite amie, mais elle l'ignorait à chaque fois. Il avait alors abandonné, se disant qu'il allait réessayer avant qu'elle ne parte, en fin de journée.

Les deux bruns étaient sur le côté, en pleine conversation. Ils s'étaient bien rendus compte que ces deux-là c'étaient disputés, et ils voulaient à tout prix qu'ils se réconcilient. Au bout d'un moment, ils prirent leurs sacs, et s'en allèrent, laissant les roux prendre en charge la fermeture du café.

Se retrouvant tous les deux à l'extérieur, l'ange regarda la rousse fermée la porte, tandis que lui, patientait sur le côté. La tâche effectuée, elle replaça son petit sac sur son épaule, et fit mine de s'en aller. Il lui attrapa alors le bras, ne voulant pas se résoudre à la laisser partir.

- Qu'est ce que je t'ai dit ?

- Yannel.

- Quoi ? Tu veux encore me baratiner ? répondit-elle d'une voix tranchante.

- Mais je ne t'ai jamais baratiné ! La seule erreur que j'ai pu faire, c'est de t'avoir mal parlé !

- Après ça, je te crois capable de tout.

- Yannel... Je regrette amèrement de t'avoir parlé de cette manière.

- Je ne te crois plus...

- Que puis-je faire, pour que tu me pardonnes ?

- Me laisser un peu de temps, de digérer toutes ces insultes.

- Je ne le pensais pas, c'était...

- Pourquoi ? Pourquoi as-tu réagit ainsi ? demanda-t-elle avec une pointe d'espoir.

Il déglutit, ne sachant absolument pas quoi répondre.

- Je ne sais pas...

- Ok.

- Mais juste, sache que je ne le pensais pas. Je te le jure que je ne le pensais pas. Tu es la meilleure personne que j'ai pu rencontrer de ma vie... Si tu étais la personne que j'ai décrite hier, jamais je ne serais tombé amoureux de toi. Tu es tout sauf une meurtrière. Tu as toute les qualités qui puisse faire de toi une bonne personne, et tu le sais.

La rousse resta silencieuse, un tantinet surprise. Pendant plusieurs secondes, elle ne fit que l'observer. Puis, au bout de deux minutes à se scruter l'un l'autre, elle ouvrit la bouche et dit, de la manière la plus neutre possible :

- A demain.

Et elle s'en alla.

***

Quel idiot. Il aurait dû la rattraper à nouveau. Voilà ce qu'il se disait depuis vingt bonne minutes, allongé dans son lit. Il avait son téléphone portable juste à côté de lui, espérant recevoir un message de sa petite amie. Mais toujours rien. Il était tellement impatient. Il s'était promis que si, elle venait à lui pardonner, plus jamais il ne ferait d'erreur pareil. Il allait juste... l'aimer. Juste cela. Mais après cette discussion assez brève, il se disait que cela n'allait pas être facile de la faire revenir vers lui. Elle avait été tellement... amer.

Soudain, il entendit son téléphone vibré. Il le prit dans ses mains, plein d'espoir. Mais il remarqua que ce n'était pas Yannel, mais Matt. Quelle déception.

[Salut poto. Alors ? Vous êtes toujours fâchés ? :( ]

[Ouais...]

[Dis, qu'est ce qu'il s'est passé entre vous ?]

[Rien qui te concerne.]

[Oh, allez]

[Non.]

[Steuplé, c'est pas comme si j'étais une commère ]

[Désolé de te l'apprendre, mais tu es une commère.]

[Tellement méchant. Tu veux vraiment pas me dire ce qu'il s'est passé ?]

[On s'est disputé, j'ai dérapé, et elle m'en veut. Voilà, t'es content ?]

[Tu veux pas me donner un peu plus de détail ? :( ]

[A demain.]

Il reposa son portable et s'allongea à nouveau. Ses yeux se fermèrent automatiquement. Bonjour la petite sieste...

30/03/20

Réapprendre à vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant