Chapitre 53

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Fièvre amoureuse.

- Je te l'avais dit ! Pourquoi tu sors en short, alors qu'il fait super froid ?

- Tu me donnes mal à la tête, grande sœur.

Étendue tout le long du matelas, la couette recouvrant l'intégralité de son corps, son visage était pâle, son nez totalement rouge, et elle était prise de toux incontrôlables toutes les cinq minutes. Ce n'était pas difficile de deviner qu'elle était tombée malade et de ce fait, elle ne pouvait pas se déplacer. Elle était clouée au lit avec trente neuf et demi de fièvre.

Lorsque son réveil a sonné, elle a ouvert les yeux, et s'est directement senti nauséeuse. La température de son corps était étrangement plus élevée que d'habitude. Elle s'est ensuite rendue compte qu'elle était tombée malade.

- Bon, contacte l'un de tes amis pour les prévenir de ton absence.

L'amnésique hocha la tête et se redressa doucement. Elle tendit doucement la main vers sa table de nuit et prit son portable. Elle chercha ensuite le nom "Matt" dans ses contacts et tapa un bref message à son ami.

[Bonjour. Je suis comme qui dirait "malade comme un chien" et je ne pourrais pas venir. Préviens les autres et le patron de mon absence. Merci d'avance, à bientôt.]

- Voilà une bonne chose de faite ! Je te laisse te reposer un peu.

Et elle sortit de la chambre. L'amnésique souffla un bon coup avant de jeter son portable sur côté et de s'allonger à nouveau. Elle ferma les yeux, et elle sombra dans un profond sommeil.

***

Au réveil de la jeune fille, elle vit un plateau sur le coin de son lit. Elle sourit et le prit avec joie pour engloutir tout son petit déjeuner. Elle se sentit un peu mieux qu'avant, mais la fièvre était toujours présente, ainsi que quelques courbatures. Elle s'ennuyait tellement... La journée allait longue. D'ordinaire, elle passait tout son temps à travailler, et ne ressentait jamais ne serait-ce qu'une pointe d'ennuis et là... c'était absolument tout le contraire. Et puis, il n'y avait personne pour lui tenir compagnie. Sa sœur était partie, et ses parents aussi. Elle était donc seule... et malade.


Il était maintenant dix heures tapante, et la rousse ne savait plus quoi faire. Elle attrapa son portable et se décida à aller sur yotube. Mais elle remarqua qu'elle avait un message. C'était sûrement la réponse de collègue et ami. Ce cher Matt.

[Bon rétablissement ! Mais c'est quand même chaud, on est que deux au café. Toi et Angel, malade...]

Surprise, elle répondit à la seconde. Même s'il travaillait, elle se devait de poser la question. Elle avait bloquée Angel, et elle n'avait aucune envie de le débloquer.

[Quoi ? Comment ça ?]

[Tu t'inquiètes pour ton chouchou ?]

[Réponds, c'est tout. Angel est vraiment malade ?]

[Oui, il m'a envoyé un message un peu plus tôt que toi. C'est pas que je t'aime pas, mais je dois bosser, salut] Vu à 10h10.

La rousse, elle, commençait à se sentir bien petit à petit. La journée avança doucement pour elle.

Dix sept heures, l'heure où il finissait de travailler arriva. Elle voulut envoyer un nouveau message à son ami, mais elle entendu du grabuge, au rez-de-chaussée. Elle se leva alors et partit voir ce qui se passait. En arrivant tout en bas, elle vit un Angel zombifié, essayant de monter, arrêter par certain employer.

- Hé, lâchez le !

Ils s'exécutèrent et retournèrent à leurs tâches. Elle saisit le bras de l'ange, et le passa au-dessus de son épaule. Elle écarta ensuite les mèches sur le front du roux, avant de le poser dessus. Il était brûlant. Elle le traina jusque l'étage avec difficulté. Porter quelqu'un n'était pas facile, d'autant plus que quand ce quelqu'un n'est pas très léger...

Arrivée dans ses appartements, elle le fit s'allonger sur son lit.

- Pourquoi est-ce que tu es venu jusqu'ici alors que tu es fiévreux !

- Je voulais te voir... J'avais prévu de venir aujourd'hui depuis hier, mais je ne pensais pas que je tomberai malade...

- Tu aurais dû rester chez toi !

- Je ne pouvais pas... Je devais venir...

- Bon sang... A ce stade là, il faudrait t'emmener à l'hôpital... Tu es bien trop brûlant... C'est pire que moi.

Elle passa à nouveau sa main sur son front, mais elle l'enleva immédiatement.

- J'ai chaud et froid en même temps, c'est normal ? demanda-t-il comme un petit enfant.

- Ange... Il faut impérativement que ta fièvre baisse, elle trop haute. Mais quelle idée de venir ici, alors que tu ne peux même pas tenir debout !

- Je m'en fiche, il fallait que je te vois.

Elle ne pouvait s'empêcher de s'attendrir. Elle s'assit à côté de lui et posa sa main sur la joue de l'ange.

- Tu sais Yannel... Je suis vraiment désolé. Mes excuses étaient sincères...

- Hm. Je vais prendre ta température, et ensuite, j'appelle le médecin.

Elle se leva, et chercha un thermomètre. Elle farfouilla un peu partout, mais elle ne trouvait rien. Pourtant, sa sœur en avait laisser un dans la pièce. Elle était frustrée et stressée. Elle ne pouvait s'empêcher de jurer.

- Yannel ? l'appela une voix dans son dos.

- Hm...

- Je t'aime.

Elle souriait. Mais elle ne voulait pas qu'il le voit. Elle ne répondit pas, et reprit sa recherche.

Après avoir trouvé le thermomètre, elle préleva sa température et appela ensuite un médecin, étant donné qu'il avait refusé catégoriquement d'aller à l'hôpital. Il lui prescrit quelques médicaments, que la rousse partit acheter sans ménagement. Puis, vint le moment où il devait absolument rentrer chez lui, qu'il le veuille ou non. Malgré qu'il soit pas en très bonne santé, ses parents n'allaient pas accepter de le laisser dormir chez eux. Elle décida alors de le ramener d'elle même.

- Yanneeel !

- Oui ?

- Tu sais que je t'aime ?

- Oui, c'est la dixième fois que me le répète depuis qu'on est chez toi.

- C'est parce que je t'aime.

- J'ai l'impression que t'es bourré... Y a sûrement des choses bizarres dans ses médicaments.

- Mais je t'aimee...

- C'est la fièvre qui te fais délirer...

- C'est parce que...

- Oui, je sais, tu m'aimes.

La rousse soupira et se leva du lit du roux.

- Pourquoi est-ce que tu ne me dis rien, si tu sais que je t'aime ?

- Je suis toujours en colère.

- Que dois-je faire pour que tu me pardonnes ? Ah, je sais... Je t'aime ! Je t'aime ! Je-

Elle plaqua sa main sur sa bouche, en échappant un rire malgré elle.

- J'ai compris, j'ai compris...

Elle enleva ensuite sa main avec précaution.

- Tu ne veux pas rester avec moi ? demanda-t-il.

- Non...

- S'il te plait.

- Appelle quelqu'un...

- Je n'ai personne.

...

- S'il te plait...

C'était tellement difficile de refuser... Surtout lorsqu'on est en face d'un grand enfant... Ce que les gens pouvaient être embêtant, en étant malade !

03/04/20

Réapprendre à vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant