Réapprendre à vivre

Chapitre 48

Visite.

L'hôpital. Un endroit pas très accueillant. Les personnes qui y allaient n'étaient pas là pour s'amuser. La plupart du temps, c'était pour aller voir un proche malade, ou quand nous sommes nous même souffrant. L'odeur était insupportable, les bruits incessants de pas étaient agaçants, et ce qui était le plus énervant était les chuchotements.

Depuis que l'amnésique et sa famille était arrivée, elle se sentait étrangement mal à l'aise. Et toutes ces choses peu agréables, lui donnait envie de s'enfuir en courant, et de ne plus jamais revenir. C'était le même hôpital où elle était hospitalisée, il y a quelques mois de cela. Peut être était-elle traumatisée par les hôpitaux ? Non... C'était trop. Elle était juste... gênée d'être là. Sa sœur s'assit à ses côtés, et lui tapota légèrement l'épaule, la sortant de sa rêverie.

- Après les parents, ce sera à notre tour. Où sont les fleurs ?

Elle lui montra les lys blancs, à côté d'elle.

- Des... Lys blancs, chuchota-t-elle, légèrement perturbée.

- Oui, ce sont des Lys blancs. Il y a un problème ?

- Non, du tout.

Lya était perturbée pour une seule raison : sans s'en rendre compte, elle avait acheté les fleurs préférés du veille homme.

Dix minutes plus tard, les parents des rousses sortirent de la chambre. En arrivant devant leurs filles, ils firent signe à leurs enfants d'y aller. Mais lorsqu'elles arrivèrent devant la porte, elles virent la femme du malade, en train de parler à une personne au téléphone. Et elle n'était pas des plus discrètes.

- Bon sang ! T'es vraiment un fils indigne ! D'abord, tu causes un infarctus à ton père, et tu ne veux pas venir le voir ! Tu... quoi ? C'est CA ton excuse ? Tu viens ici, peu importe l'heure, tu m'entends ? Qu'est ce que... Allô ? Allô ?

 Elle raccrocha bruyamment, avant de se rendre compte qu'on l'observait. Elle essaie de reprendre contenance, et fit un énorme sourire aux filles.

- Bonjour, vous venez voir mon mari ? C'est bien aimable de votre part...

Elle venait de changer du tout au tout. L'amnésique fit mine de n'avoir rien vu, mais resta tout de même sur ses gardes. Son aînée était extrêmement mal à l'aise.

- Hum... oui. Nous y allons. Viens, Yannel.

Et elles entrèrent. La scène à laquelle elles assistèrent, était bouleversante. Il y avait des machines en tout genre, autour du malade. Son teint était pâle, et il était totalement immobile. Tout ce qu'on pouvait voir, c'était sa poitrine qui montait et descendait, leur montrant qu'il respirait convenablement.

L'odeur était de plus en plus insupportable. Yannel se sentait encore plus mal qu'à l'extérieur de la chambre. Elle ne pouvait pas supporter cette pièce. Elle posait les fleurs sur le côté, et s'apprêta à partir.

- Je vais y aller...

- Déjà ?

- Oui... Je n'aime pas les hôpitaux.

Elle était sur le point de partir, mais une voix l'interrompit. C'était celle d'un homme, et sa sœur n'était certainement pas un homme.

- Yannel, tu t'en vas ?

Elle se retourna, et croisa son regard noisette.

- Cela fait un bon moment que je ne t'avais pas vu.

La rousse, prise d'une peur incontrôlable, sortit de la chambre en courant. Elle ne savait ce qui lui arrivait, ni pourquoi elle réagissait comme ça. Elle avait l'impression d'étouffer, dans cet hôpital. Elle passa à toute allure devant ses parents, avant de se diriger vers l'extérieur. Elle prit une grosse bouffée d'air frais, espérant calmer son pauvre cœur, qui n'arrêtait pas de battre. Les yeux de cet homme ressemblait tellement... à ceux d'une autre personne. Ses yeux se fermèrent, et des images apparurent.

***

- Les enfants, vous êtes sûrs de vouloir rester ? Il y a mes amis, qui vont arrivés.

- James ? On y va, j'ai pas envie de rester toute la journée avec des vieux.

- Pareil. A plus, 'pa.

James prit sa petite amie par le bras, et ils sortirent de la maison. Leurs regards se croisèrent, et ils se sourient. Elle avait l'air terriblement amoureuse. Ils échangèrent un baiser des plus passionnés, en se dirigeant vers un café.

***

Cela ne cessait pas, encore des souvenirs avec James, des baisers échangés, des promesses d'amours, des journées complétements folles... Elle avait un adolescence bien plus que tumultueuse. Rien qu'en croisant le regard de cet homme, elle avait réussi à se souvenir de bien des choses. Mais il manquait encore plein d'autre élément... Elle s'était souvenu seulement du quart de sa relation avec James Brown... Maintenant, il fallait faire autre chose pour ce souvenir d'absolument tout. Et si, dès qu'elle verrait le visage de son ex copain, elle se souviendra de tout ? Il n'espérait pas un miracle, mais ce n'était pas non plus un raisonnement tiré par les cheveux.

La rousse reprit ses esprits, après quelques instants de réflexions intenses. Elle vit ensuite son aînée accompagnée de son père, sortir de l'hôpital, en train de se diriger vers elle.

- Yannel, tu m'as fait une de ses peurs ! s'exclama sa sœur.

- Pourquoi as-tu couru, ainsi ? renchérit son paternel.

- Je sais pas, je ne me sentais pas bien... Je pensais que j'allais faire une crise de panique.

- Pourquoi cela ? demanda-t-il, inquiet.

- C'est l'hôpital. Tu sais, j'ai passé énormément de temps ici... Il m'était insupportable de passer plus de temps ici.

- Je vois... Je comprends totalement.

- Tu nous a fait une de ces frayeurs !

- Désolée.

- L'important, c'est que tu ailles bien ! Du coup, on rentre à la maison ? On peut aller chercher maman si tu v...

- Non, retournez soutenir madame Brown, la coupa-t-elle. Moi, j'y vais, ne vous inquiétez pas.

Ils hochèrent la tête, avant d'à nouveau pénétrer dans le grand hôpital. L'amnésique se posa sur le trottoir, songeuse. Après quelques minutes, elle décida de rentrer se reposer un peu. Mais lorsqu'elle était sur le point de partir, elle se heurta contre un torse. Elle releva la tête et... croisa un regard, qui l'a fit reculer immédiatement.

- Angel ? Qu'est ce que tu fais là ?

Le jeune homme se gratta la nuque, extrêmement gênée. Comment allait-il expliquer cela, à présent ?

17/03/20