Chapitre 61

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Passé à autre chose.

Yannel se souvenait maintenant de tout. Elle essuya son visage, rempli de larmes, puis se releva. Sa famille la regarda, inquiète. Elle se sentait libre, mais aussi extrêmement triste. Ces rêves qu'elle faisaient, étaient là pour la guider. Il y a deux ans de cela, elle avait failli mourir, à cause de James Brown. Ils avaient tous les deux fait une erreur, mais lui, il avait fait quelque chose de pire que cela. S'il avait sauvé la jeune femme, en appelant une ambulance, il serait encore en vie. Et toute cette histoire avec Angel, ne se serait jamais déroulé. Mais on ne pouvait rien changer au passé. Il était décédé, et Yannel avait perdu la mémoire, et avait réussi à la recouvrir. Ce fameux anniversaire, venait d'être gâché...

- Tu vois Angel, tu me blâmais moi, alors que ton frère avait été le pire des lâches...

- Yannel...

Elle le regarda une toute dernière fois, avant de marcher vers l'étage. Sa décision était maintenant prise : elle allait partir de cette maison, à présent.

***

*Quelques heures plus tard...*

- Oui, oui. Est-ce possible que tout soit prêt dès demain ? J'ai besoin de me déménager au plus vite.

- Oui, oui, bien sûr, aucun problème. L'appartement a été nettoyé intégralement et l'ancien locataire a quitté les lieux depuis un très long moment.

Je souris, satisfaite.

- Très bien. Je vous souhaite une très bonne fin de journée.

- A vous aussi.

Yannel raccrocha, et se leva. Elle commença ensuite à préparer ses valises. Au moment où elle commença à plier ses derniers vêtements, elle entendit quelqu'un toquer à la porte. Elle vit sa sœur entrer dans sa chambre, le regard baissé.

- Qu'est ce que tu veux ?

- Je suis désolée, Yannel... On ne pensait pas à mal, tu sais...

- Ouais, ouais c'est ça.

- Tu t'en vas ? dit-elle en pointant du doigt la valise sur le lit.

- Oui. Demain, je ne serai plus là.

Yannel tourna ensuite le dos à son aînée, en continuant de mettre ses habits dans la valise. Elle la ferma, et la posa sur le côté. Sa sœur poussa un très long soupir avant de sortir de la pièce. Au moment où elle entendit la porte se refermer, elle s'assit sur son lit, la tête entre les mains. Plus rien ne sera comme avant... Elle pleura en se jurant que c'était la dernière fois qu'elle allait verser des larmes. La dernière.

***

*Le lendemain, six heures...*

En descendant le matin, deux valises à la main, les parents de la jeune femme la regardèrent, surpris. Elle ne daigna même pas leur adresser un regard. Le père se leva, et s'approcha de sa fille.

- Yannel, tu ne peux pas partir comme ça... Tu n'es pas encore indépendante.

Elle leva la tête, en colère.

-...financièrement parlant.

- Bien sûr que si. J'ai de l'argent, grâce au travail que j'ai effectué pendant tout ce temps.

- Assez pour t'acheter des meubles, et toutes ces choses ?

- Laisse moi tranquille, d'accord ?

Il baissa les yeux, et remarqua qu'elle avait son appareil photo dans la main.

- Tu as aussi pris les photos qui vont avec ?

- Oui.

- Yannel... Es-tu sûr que... que tu iras bien, niveau argent ? Nous ne sommes pas des gens pauvres et...

- J'ai trouvé un appartement, et c'est tout ce qui compte. Le reste, je verrai après.

Et sur ces mots, elle dépassa, et se dirigea vers la porte d'entrée. Mais cette-fois-ci, c'était sa mère qui décida de l'interpeller.

- Yannel, ma chérie... S'il te plait, ne pars pas... Nous sommes désolés...

L'aînée était resté muette. Elle savait que quoi qu'elle puisse dire, et quoi qu'elle puisse faire, sa petite sœur partirait... Elle posa sa main sur l'épaule de sa mère, qui avait l'air dévastée.

- Moi aussi, je suis désolée pour vous...

Elle partit ensuite, sans se même se retourner. Et ils savaient tous qu'elle ne reviendrait plus jamais.

***

*Quelques jours plus tard...*

Le soleil lui faisait mal aux yeux, mais il s'en fichait. Son regard était rivé sur la tombe de son frère. Il se sentait totalement vide. Il n'avait même plus la force de pleurer. La veille, il se faisait consoler par son seul ami. Ses collègues de travail avait coupé les ponts avec lui, à cause de tout ce qu'ils avaient fait à la jeune femme, qui était, il n'y a même pas une semaine, sa petite amie. L'amour qu'il ressentait pour elle demeurait encore. Il ne cessera jamais de l'aimer, tandis qu'elle, le détestait de toute son âme. Il regrettait amèrement ce qu'il avait tenté de faire. Mais il avait beau demander pardon des milliards de fois, Yannel ne lui pardonnerait pas... La rousse était tout aussi brisé qu'Angel, si ce n'est plus.

Après s'être recueilli sur la tombe de son frère, et avoir déposé des fleurs, il sentit une main se poser sur son épaule.

- Angel.

Angel se releva et se retourna. Il découvrit Eddy, son ami de toujours. Celui qui le soutenait tout le temps. Celui qui ne l'abandonnerait jamais.

- Tu tiens le coup ?

- Difficilement...

- Tu veux qu'on aille discuter, un peu ? Parce que parler de ta vie sentimentale dans un cimetière, c'est pas le top. Les morts ont des oreilles...

- C'est pas plutôt "les murs ont des oreilles" ?

- Chuuut, allez, suis moi.

Le roux secoua la tête en lâchant un petit rire. Il jeta un dernier regard derrière lui, avant de suivre son ami.

Les rues, à cette heure là, étaient toujours bondés. Il y avait des groupes d'amis, des couples, des familles etc... Certains avaient l'air blasé, d'autres heureux, tristes, en colère... En regardant toutes ces personnes, il se demanda ces airs qu'ils affichaient n'étaient pas juste une simple façade. L'homme qui souriait comme s'il venait de gagner au loto, pouvait très bien être au fond du gouffre, mais avait ce sourire scotché au visage pour ne pas inquiéter sa famille. Mais peut être était-il en train de se tromper, et ce père, était juste simplement heureux ? Il y avait tant de possibilités... Il voulait entré  dans leurs têtes, et connaître leurs pensées...

Angel secoua la tête. Il se faisait trop de films...

- Angel, mon pote.

- Ouais ?

- J'ai un proposition à te faire.

- Oui ?

- Ça te dirait qu'on s'en aille à Barcelone, quelques temps ? Histoire de s'occuper un peu l'esprit... Je sais que c'est un peu précipité, mais je suis sûr que ça te fera énormément de bien.

- Barcelone ?

Le roux regarda son ami, puis baissa les yeux. Il s'arrêta de marcher, et commença à réfléchir. Il leva la tête, et planta son regard dans celui de son ami...

- C'est d'accord.

17/07/20

Réapprendre à vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant