Terrible nuit...

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Capucine a gardé cette habitude de se doucher dans la salle de bain de l'étage. Elle ne réalise qu'en enfilant son peignoir sur son corps encore humide que l'autre salle de bain au rez-de-chaussée est aussi à elle... et qu'elle y a même une seconde chambre de disponible, et il y a toujours le bureau à l'étage, deux pièces qui pourraient éventuellement servir à y faire dormir sa famille si peut-être ils ont l'occasion de pouvoir venir la voir ici un jour... Quand elle aura un peu plus d'argent, elle fera quelques travaux puisqu'ils n'ont jamais eu l'occasion d'en faire avec M. Lesouple, et elle achètera des matelas et couvertures supplémentaires aussi pour sa famille...

 Elle entend frapper à la porte. Oh non, Abdallah est déjà arrivé... ou bien c'est quelqu'un d'autre peut-être... Elle ne peut s'empêcher d'avoir peur, elle, une très jeune femme seule et pas spécialement dans les beaux quartiers de la ville...

Elle sort de la salle de bain et descend, passe par la cuisine pour y prendre le rouleau à pâtisserie qu'elle avait acheté il y a des mois pour faire des gâteaux avec Fatima, et se rend vers l'entrée.

Elle demande en anglais derrière la porte :

- Who's here ?

- Abdallah ! Open the door Capucine please !

Elle lui ouvre rapidement et le fait entrer. Il la regarde avec un curieux mélange de stupéfaction et d'excitation : elle n'est vêtue que d'un peignoir, ses cheveux sont lâchés et mouillés et elle tient un rouleau à pâtisserie dans la main. Il ne l'a jamais vue les cheveux lâchés, elle les a toujours eu noués quand elle était avec lui... et il ne l'a jamais vue qu'en jean ou pantalon fluide estival... Il ouvre de grands yeux en apercevant ses jambes dépasser du peignoir, épreuve difficile pour lui que de ne pas devoir encore la toucher. Son cœur flambe... Il essaye de ne rien laisser paraître de son trouble et se moque d'elle :

- Ça t'arrive souvent d'accueillir les gens avec un rouleau à pâtisserie ? Ou bien tu fais des gâteaux sous la douche ?

Elle prend conscience de sa tenue :

- Je suis désolée, je sortais de la douche... et je... le rouleau, j'avais peur... Attends-moi en bas deux minutes, je vais m'habiller et me coiffer et j'arrive !

- Bien sûr, je t'attends...


Il l'attend, le cœur battant. Il aurait tellement envie de l'avoir à lui, là tout de suite. Les pulsations de son cœur montent jusqu'à ses tempes. Il doit faire un effort énorme pour tenter de ne pas penser à son désir ardent de l'avoir entre ses bras...


Elle revient quelques minutes plus tard, vêtue d'un ensemble pantalon estival fluide imprimé de palmiers, les cheveux encore mouillés noués en chignon tressé. Elle a pris son sac à main, il comprend qu'elle est prête à sortir visiter son nouveau bureau tout de suite et lui sourit :

- C'est bien, tu as fait vite, je vois que tu es pressée de la visite.

- Oui, j'ai hâte de voir mon futur lieu de travail.

- Il faudra que je te fasse signer les papiers et que je te laisse les clefs du bureau en partant.

- Ils sont traduits en anglais j'espère, comme M. Lesouple avait demandé pour le bail ?

- Oui, j'ai pensé à tout, ne t'en fais pas, je les ai fait traduire pour toi... Viens, je vais appeler un taxi.

- C'est loin de chez moi ? Je ne pourrai pas y aller à pied tous les jours alors ?

- Je ne savais pas que tu reprendrais ce logement quand j'ai acheté le local pour toi...

- Acheté, tu l'as acheté, pas loué ?

PIERRE DE FEUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant