Pas besoin de nommer le chapitre, la photo dit tout 😔

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Capucine s'est habituée à vivre avec Abdallah. Samia est souvent inquiète pour elle depuis le jour où elle a tenté de se suicider. À chaque fois qu'elle la voit entrer dans la cuisine, elle la surveille de près comme on surveillerait un enfant... et elle a toujours la crainte qu'elle fasse n'importe quoi le vendredi quand elle est absente.

Un jour où Abdallah n'est pas encore rentré, elles sont en train de discuter toutes les deux dans la cuisine pendant que Samia prépare le dîner. La domestique fait remarquer :

- Ça fait déjà au moins deux mois que vous êtes ici... Vous craignez toujours de rentrer chez vous ?

- Je ne pense plus rentrer chez moi...

- Ne me dites pas que vous êtes tombée amoureuse de M. Elgohari...

- C'est un homme très gentil...

- Je vois... Donc vous l'aimez...

- Je ne sais pas, je pense que oui peut-être...

Samia rit ironiquement :

- Vous ne semblez pas sûre de vous. Une femme sait quand elle est amoureuse, non ? Donc vous ne l'êtes pas vraiment en fait... Mais vous voulez quand même rester chez lui... Ce n'est pas à cause de votre entreprise j'espère ? C'était ce que je craignais depuis le début, je vous l'avais bien dit ! Qu'il chercherait à vous...

Elle s'interrompt, la regardant, mais ne révélant pas le fond de sa pensée.

Capucine lui jette un regard interrogateur. Samia baisse la voix :

- Il ne vous a pas mise enceinte quand même ?

- Non... enfin je ne pense pas...

Elle rougit en comprenant que Samia cherche à savoir de manière détournée ce qu'il en est réellement du genre de relation qu'elle entretient avec Abdallah. La jeune domestique la fixe, la réponse pour elle est claire, Capucine n'a pas nié avoir eu des rapports avec le chanteur, donc comme elle se doutait, son employeur avait fini par obtenir ce qu'il voulait :

- J'espère que vous savez ce que vous faites au moins... Vous êtes fragile psychologiquement... Je ne tiens pas à vous retrouver à nouveau avec un couteau comme l'autre fois...

- Ne vous inquiétez pas Samia, je vais bien.

- Je n'en suis pas si sûre... Et j'ai peur que... que M. Elgohari profite de votre détresse en fait. 

- Détrompez-vous, je pense qu'il aurait préféré que j'aille parfaitement bien au contraire, ma détresse est une barrière et un frein pour lui... Il voudrait m'avoir pleinement. Et je ne pourrai probablement jamais lui donner cela... 

- J'ai pourtant cru comprendre qu'il vous avait eue pleinement ou j'ai mal compris. Vous n'avez pas nié.

- Je ne parlais pas de ça. L'homme que j'ai aimé avant n'est jamais sorti de mon cœur... et il le sait...

- Je comprends... Donc en fait j'avais raison, vous n'êtes pas vraiment amoureuse de lui... Alors pourquoi être restée avec lui et... jusque... enfin jusque dans son lit quoi ?

- La vie que je voulais s'est évaporée, j'essaye d'en avoir une autre...

- Vous voulez faire votre vie avec lui ?

Capucine hausse les épaules :

- J'ai déjà un peu commencé, non ?

- Est-ce son projet à lui aussi ? C'est un beau et riche musicien qui peut avoir tout ce qu'il veut, même les femmes ! Pourquoi pensez-vous que je vous ai mise en garde il y a quelques temps ?

- Je lui fais confiance, je suis sûre qu'il est sérieux.

- Ça c'est uniquement votre sentiment... Je n'y croirai que s'il vous demande en mariage... En attendant, je m'inquiète plutôt pour vous."

L'arrivée d'Abdallah coupe court la conversation entre les deux femmes. Il appelle Capucine.

- Je suis là, dans la cuisine avec Samia ! s'écrie-t-elle.

Il entre, joyeux :

- Comment vas-tu ? J'ai de bonnes nouvelles quant à moi, viens avec moi, je veux te parler. Et puis j'ai quelque chose à te demander.

Ils sortent de la cuisine tous les deux et elle le suit dans sa chambre.


Ils s'assoient sur son lit.

- Alors ? Tu voulais me dire quoi ? Tu as l'air très heureux...

- J'ai eu un appel d'un label de musique de Dubaï, il veut signer un contrat avec moi pour mon prochain album. C'est une importante opportunité pour moi. On pourrait s'expatrier là-bas. Ce pays est mon rêve depuis longtemps ! Et tu serais mieux qu'ici, il y a beaucoup d'expatriés du monde entier là-bas, tu pourrais te faire des amies françaises...

- Tu... enfin je... je viens aussi ?

- Évidemment ! 

Il rit :

- Tu crois que je vais partir sans toi ou quoi ?

Il reprend son sérieux et sur un ton doux mais hésitant :

- Capucine, je n'attends que ta réponse pour qu'on parte là-bas... Est-ce que... est-ce que... Wow je passe mon temps à écrire des chansons pour toi, je t'ai fait tellement d'allusions avant... Et maintenant je n'y arrive même plus...

- Euh... oui... quoi ? Tu veux savoir quoi ?

- Épouse-moi...

Et bien, et dire que Samia en parlait il y a quelques minutes encore...

Elle le fixe :

- Laisse-moi mes photos de lui. Je les rangerai dans mes affaires si tu veux et tu ne les verras plus, mais laisse-les moi...

- Pourquoi me parler de tes photos là tout de suite ? Parfois tes réactions me font un peu peur... 

- Si tu me promets de me laisser mes photos, j'accepte de t'épouser. Tiens ta promesse... Si jamais tu me les enlevais, je ne te le pardonnerai jamais... et je ne réponds plus de ce que je pourrais me faire...

Il ne s'attendait pas à cela :

- Bien sûr, je te les laisse, je ne te dirai pas que ça me fait plaisir, mais je tiens trop à toi et je te veux vraiment comme épouse... et je ne veux pas que tu essayes de te tuer encore... Mon Dieu, Capucine, ce gars t'a vraiment ensorcelée, ce n'est pas possible ! Tes réactions sont tellement... bizarres...

Il reste silencieux, puis reprend :

- Tu es d'accord pour m'épouser si je te laisse tes photos ?

- Oui, je suis d'accord.

Il est heureux, il ne pensait pas qu'elle accepterait si rapidement :

- Je vais appeler toute ma famille et on va préparer le mariage. Ils vont enfin voir que je ne passe pas mon temps à me vautrer dans la débauche comme ils pensent que les musiciens font souvent ! Je vais aussi appeler le label de Dubaï pour leur dire que j'accepte. Et je ferai une demande de visa pour qu'on puisse partir après notre mariage.

Il lui caresse la joue et joue avec une des mèches de cheveux sorties de son chignon tressé :

- Tu auras un beau mariage, je te le promets... 

PIERRE DE FEUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant