Chapitre 47 (Léna)

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Ces trois jours passés en binômes ont plutôt été sympas. J'ai consacré la plupart de mon temps à tenter d'aider Robin. Il s'en est assez bien sorti même si généralement nos séances tournaient vite en « vrille ». Dans le minibus qui nous emmène à Barcelone, après avoir laissé Léo dans l'appartement d'amis de Marc, je m'assoupis, tandis que Robin, Lucie et Will enchaînent encore les films et séries en espagnol. Nous finissons par arriver devant un petit hôtel. Nous prenons nos valises et nous installons chacun dans notre chambre. Oui, une chambre chacun. Nous sommes gâtés.

- Bon, tout le monde dans ma chambre !

- Fais gaffe Marc. A hurler ça dans le couloir, hors contexte, ça peut paraître bizarre...

Sourire amusé aux lèvres, nous nous faufilons dans sa chambre, tandis que Marc inflige une tape sur la tête de Will quand celui-ci passe devant lui. Une fois dans la chambre, il se tourne vers nous et reprend un air sérieux.

- Vous avez vérifié qu'aucune de vos chambres ne contenaient de micro ou de caméra ?

- Vérifié.

- Ok. Les chambres sont assez bien isolées. Tant que l'on ne hausse pas trop le ton, personne ne devrait pouvoir nous entendre. Alors maintenant que tout ça est fait, vous allez passer la fin d'après-midi à visiter la ville, de long en large. Revenez quand le soleil se couche. Vous avez de l'argent, vous pourrez vous acheter un snack. Le but de cette sortie : vous familiariser avec le terrain. Des questions ? Oui Will ?

- La plage et la mer, c'est un peu le terrain aussi non ?

On émet quelques rires, mais Marc secoue la tête.

- Désolé, mais se la couler douce sur la plage, ce sera pour une autre fois. Allez me mettre des tenues de vacances et filez.

On s'exécute, nous rendant dans nos chambres pour nous changer rapidement. J'attrape un short en jean et un tee-shirt mauve au tissu léger. Je m'attache les cheveux en un semblant de chignon, puis je glisse mon téléphone et mon porte-monnaie dans mon sac à main, avant de partir en dévalant les escaliers pour rejoindre ceux qui sont déjà prêts. Une fois tout le monde réuni nous commençons à visiter la ville, une glace à la main. Cette étape de repérage ressemble plus à une balade touristique avec des amis.

Nous passons tous un très agréable moment et pendant un instant j'ai presque l'impression d'être une fille normale vivant une vie normale. Je pourrais limite m'imaginer rentrer chez moi et y trouver mes parents, bien vivants, m'attendant. Puis je reviens à la réalité. Mes parents ne sont plus là et je ne vis pas une vie normale. Mais bizarrement, je ne suis pas triste. Je suis plus... nostalgique. Je ne veux pas retourner à ma vie d'avant. Certes, mes parents me manquent. Mais même si ça ne fait que quelques mois, j'adore cette nouvelle vie et les rencontres que j'ai fait. Je suis heureuse d'être là, avec eux.

Soudain, quelqu'un m'agrippe par l'épaule, m'obligeant à m'immobiliser. Les autres s'arrêtent aussi et nous nous retournons en même temps. Je suis face à un garçon de notre âge. Il fait au moins dix centimètres de plus que moi. Mâchoire et épaules carrées, il a une allure imposante. Ses cheveux blonds sont courts et bouclés. Plutôt mignon.

Mais ce qui attire le plus le regard, plus même que son torse dénudé, ce sont ses yeux. Ses yeux sont d'un violet pur. Son regard intense et perçant m'examine dans les moindres détails, sans aucune gêne.

Je suis plutôt mal à l'aise. Ne sachant pas comment réagir, je reste immobile, figée. C'est Robin qui finit par dégager la main de l'inconnu et qui se place entre nous forçant le jeune homme à reculer de deux pas. Robin l'interroge :

W.S.P. (World Secret Protection)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant