W.S.P. (World Secret Protection)

Chapitre 51 ( Will )

- Arrête de te tourmenter comme ça ! rigole Robin. Elle va venir, tout va bien se passer.

- Qu'est-ce que tu en sais ?

- Douterais-tu de moi William ? demande Léna d'un ton faussement vexé.

Je continue de faire les cent pas sous leurs regards amusés. Léna tente de me rassurer.

- Ne t'inquiète pas. Tout s'est déroulé comme prévu. Le seul obstacle était Tim.

- Oui, et je commence un peu à culpabiliser... Je n'y suis pas allé un peu fort ?

- Non. Il lui fallait un refus définitif. Un rejet total sur le plan amoureux pour qu'elle se rende compte de son erreur. Sans vouloir te vexer.

Elle a raison. Si je lui ai demandé de l'aide, ce n'est pas pour rien. Elle connaît Lucie depuis moins longtemps que beaucoup, mais la connaît déjà mieux que personne. Et puis on ne peut pas nier qu'elle est maline.

Ce n'est pas mon genre de m'inquiéter comme ça pour une fille. C'est la première fois que je ressens ça. Que vais-je faire si elle dit non ?

- Elle arrive !

Le reste de l'équipe se camoufle dans le paysage, mais je sais qu'ils ne manqueront rien de la scène. Lucie entre dans la salle. Je ne peux m'empêcher de déglutir. J'ai les mains moites. Elle s'arrête à quelques centimètres de moi. J'ai du mal à me concentrer sur autre chose que ses lèvres.

- Alors ? demandé-je d'une voix malgré moi tremblante. Tu acceptes de sortir avec moi ?

- Oui.

Sa réponse résonne quelques secondes dans le silence de la salle puis mon cerveau la traite et l'enregistre. Alors, je fais ce que j'attends de pouvoir faire depuis des semaines. Je l'embrasse.

Des hurlements joyeux viennent de derrière nous. Niveau discrétion, c'est raté. Le regard de Lucie va de moi à tous les membres de l'équipe. Elle fixe un peu plus longtemps sur Tim et Aly et s'arrête sur Léna.

- Dites-moi que je rêve...

Nous nous mettons tous à rire. Je suis heureux à un point flippant. Je ne la lâche plus, la gardant dans mes bras. Quand nous allons au réfectoire, tout le monde nous regarde et nous sourit. La timidité de Lucie ressort et elle se sert de moi pour la cacher du regard des autres, ce que je trouve adorable.

Alors, nous recevons en même temps un coup de jus venant de nos montres. Nous regardons nos messages discrètement. Le message vient de Marc. Il nous convoque en urgence. Nous nous levons et nous dirigeons vers son appartement.

L'air de Marc est grave. Un silence pesant règne dans la pièce. C'est Marc qui finit par le briser. Il est en colère.

- L'équipe 1 vient de nous poignarder dans le dos.

- Comment ça ?

- Nous sommes derrière eux à vingt-cinq points. Pour nous empêcher de les rattraper, Lisiana a sélectionné une mission qui vient de tomber. Une mission Orange.

Nous nous figeons. Les Oranges sont de loin les plus dangereuses. Il est même arrivé que certains n'en reviennent pas.

- Si nous ne voulons pas être distancés, nous devons nous proposer pour être la seconde équipe sur cette mission. Mission qui va durer deux semaines. Soit trois seulement avant la fin de l'Assemblée. Nous n'aurons pas la possibilité de les rattraper.

Il tape sur la table. Je comprends sa colère. On ne peut pas prendre le risque de les laisser nous passer devant sans rien faire. Nous devons également prendre cette mission. Mais nous allons sûrement nous mettre en grand danger, pour rien. J'entends l'équipe 1 rire d'ici. Je sens ma colère monter, mais Lucie me prend la main. Ma colère redescend. Je suis impulsif et coléreux, et je déteste ça. Mais quand Lucie est là, j'arrive à me calmer facilement. C'est l'une des raisons pour lesquelles je tiens tant à elle.

Léna pousse un soupir. Je sens qu'elle est agacée mais elle ne le montre pas plus que ça. Tout le monde dans cette pièce sait que gagner est très important pour elle. Évidemment, nous ne savons pas quel est son souhait --ça porte malheur-- mais on le sait à sa manière de s'investir. Moi, je n'ai pas vraiment de vœux. Peut-être au moins en savoir plus sur mes parents biologiques, mais ils m'ont abandonné. Pourquoi devrais-je leur porter de l'intérêt ?

Finalement, avec ses qualités de leader, Léna finit par se lever et à taper dans ses mains.

- Bon, et bien, il ne nous reste plus qu'à faire de notre mieux.

J'ai beau ne pas accepter facilement d'être dirigé, même si ce n'est pas officiel, personnellement je reconnais volontiers Léna comme leader, ainsi que Robin dans un sens. Essayant de sourire malgré la mauvaise nouvelle qui vient de nous tomber dessus, nous commençons à étudier le cadre de la mission.