Chapitre 50 (Lucie)

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- J'ai une idée ! Ce soir, soirée pyjama entre nous dans la chambre de Léna.

- Pourquoi ma chambre ? J'ai peut-être mon mot à dire ?

- Non.

Devant le ton affirmé d'Alyssa, je ne peux m'empêcher de rire. Ces deux-là sont quand même de sacrés phénomènes ! Mais nous sommes coupés par la sonnerie.

- Bon, on se retrouve au dîner ?

- Ok !

- A plus.

Léna et Alyssa se dirigent chacune vers la classe de leurs prochains cours. En raison de ma blessure lors de ma dernière mission, je suis encore dispensée de cours cette semaine. Je reçois un léger coup d'électricité venant de ma montre, annonçant l'arrivée d'un message. Ce dernier vient de William. Il me demande de le rejoindre dans le Salon. Je m'y rends donc aussi vite que possible. J'ai la surprise de le voir habillé sur son 31. Je ne peux m'empêcher de me dire à quel point il est beau. Rien que de le voir me sourire me fait sourire. Mon cœur bat la chamade. Je m'avance vers lui souriante.

- Tu ne devrais pas être en cours ?

- Non, je devrais être à l'infirmerie car j'ai des douleurs au ventre.

- Tu aurais pu trouver mieux comme excuse, tu ne crois pas ?

- Sûrement.

Nous nous sourions puis il prend une grande inspiration et s'approche lentement.

- Lucie, je te connais depuis bientôt deux ans. J'ai conscience d'avoir été un vrai salopard durant la première année. Puis, nous avons été placés dans la même équipe et j'ai appris à te connaître. Je me suis rendu compte que tu es une personne merveilleuse. J'ai aussi conscience que tu es trop bien pour moi. Mais je suis un égoïste dit-il en souriant. Alors est-ce que tu accepterais de sortir avec moi ?

Je suis perdue. Une partie de moi est folle de joie et l'autre est complètement paniquée. Je reste figée. Une phrase revient encore et toujours : "Je suis amoureuse de Tim.". Je ne sais plus quoi penser. Tout ce qu'il me dit me touche au plus au point et me rend trop heureuse, mais je bloque.

- Tu n'es pas obligée de me répondre maintenant. Retrouvons-nous demain matin, ici, à la même heure.

Il passe rapidement près de moi, ses lèvres effleurent ma joue, et il file sans que je ne puisse rien dire. Mes jambes me lâchent et je tombe sur la chaise près de moi, toujours sous le choc.

Je reste tourmentée toute la journée et je sens que ça ne va pas s'arranger. Juste avant le dîner, je reçois de nouveau un message, mais cette fois de Tim. Qu'ont-ils tous en ce moment ?!

Je le retrouve dans la salle d'informatique. Elle est vide. Seule présence : Tim tapant sur des touches à la vitesse de la lumière, concentré.

- Tim ?

- Ah, Lucie.

- Tu voulais me parler de quelque chose ?

- Oui. Écoute, je sais que ça va te paraître un peu violent mais entre nous il ne se passera jamais rien. Déjà parce que j'en aime une autre, mais aussi parce-que tu n'es pas amoureuse de moi.

- Pardon ?

- Tu te sentais seule. Tu étais dans un environnement hostile. J'ai été sympa, Nous avons des points communs. C'est tout à fait normal de confondre cela avec de l'amour. Mais les faits sont là. Entre nous ce ne sera jamais plus que de l'amitié.

Je reste immobile, sous le choc. J'ai bien entendu ? Pourquoi tant de choses me tombent dessus aujourd'hui ? Qu'est-ce que j'ai fait !

- Bon bah je vais aller manger. A plus.

Je reste ainsi seule. Mon esprit est vide. Je laisse mes jambes me guider. Quand je reviens à moi, je suis assise sur le lit de Léna face à elle et Aly.

- Bon, les filles, parlons amour !

Oh non.

- Léna, pas besoin d'être devin pour comprendre que tu es tombée in love de Robin, et je pense que c'est réciproque.

Pour toute réponse, Léna sourit, gênée.

- Et toi Aly ?

- Moi ?

- Oui, toi. Dis-nous tout.

Sourire aux lèvres, Aly ne se le fait pas dire deux fois.

- Vous voyez Arthur ?

- Celui qui s'est teint les cheveux en rouge ? interroge Léna.

- De deux ans plus âgés que nous ? j'enchaîne.

- La rébellion incarnée ? finit Léna. Oui, on voit très bien. Madame est donc attirée par les bad boys !

Nous nous mettons à rire.

- Et toi Lucie ?

Très calmement, je leur déballe les évènements d'aujourd'hui tandis qu'elles me regardent bouche bée. Une fois fini, Alyssa prend la parole.

- Donc toi, en une journée, tu as une demande de couple et un râteau sans rien avoir demandé.

- J'ai besoin de conseils là...

- T'es pas la seule...

Léna donne un léger coup de coude à Aly pour qu'elle se taise avant de me dire :

- Je vais te sortir le classique "écoute ton cœur".

- Oh ! Je sais ! On a qu'à faire un pour ou contre ! Lucie, quels pour il y aurait à sortir avec Will ?

- Il est génial, attentionné, beau, gentil, drôle, un peu énervant sur les bords, mais ça fait son charme et...

- Stop ! On passe aux contres.

- Euh...

Là, je suis à court d'idée. Aly se tourne vers Léna.

- Aide là.

- Moi ?

- Non, je parle à Bernard, mon ami imaginaire.

- Ha. Ha. Ha. Très drôle. Bon alors... Il faut penser que Will est à coup sûr un petit ami possessif et jaloux, d'après sa personnalité.

Un silence plane pendant que nous réfléchissons. Soudain, Léna me demande :

- Autant aller droit au but : Est-ce que tu l'aimes ?

- Comment le savoir ?

- Ton cœur se serre si tu le vois avec une autre fille ou si tu le vois souffrir. Il s'accélère quand tu le vois sourire ou quand il te regarde. Tu rougis parfois en pensant à lui.

- Tu nous as dit que ce qui te bloquais, ce qui t'empêchais de lui dire oui, de lui sauter dans les bras, c'est Tim. Quand est-il maintenant ?

- Je crois que je me suis rendue compte que Tim a raison. Je n'étais pas vraiment amoureuse de lui. Et si ce que je ressens pour Will n'est pas de l'amour, alors je ne vois pas ce que c'est. dis-je en souriant.  

W.S.P. (World Secret Protection)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant