W.S.P. (World Secret Protection)

Chapitre 39 (Léna)~Partie 2~

Nous marchons depuis plus de deux heures et commençons doucement mais sûrement à fatiguer. Robin propose une pause que nous acceptons volontiers. Il vérifie que la blessure de Tim va mieux tandis que je m'assois un peu plus loin. Jules me rejoint. Après la chute, il a arrêté de me poser toutes ses questions. Il semble un peu mal à l'aise. Je décide donc de briser ce silence gênant avec la question la plus stupide et la moins originale du monde, j'ai nommé le fameux : « Alors, comment ça va ? ».

- Euh, là, pas trop bien.

Je remarque qu'il pâlit de plus en plus. Il baisse le regard vers sa jambe. Je fais de même et je vois alors un long et fin serpent gris qui monte lentement le long de sa jambe. Oh mon Dieu... Ok Léna. Respire. Le pauvre Jules est vraiment terrifié. Robin et Tim qui nous observent ne semblent pas sereins non plus. Je comprends vite qu'aucun d'entre nous ne sait comment s'y prendre avec un serpent. Un souvenir me revient. Je bénis ma passion pour les séries policières.

- Ok Jules, ne bouge surtout pas.

Je me lève sans geste brusque. J'enlève ma veste, la tend à bout de bras, puis commence à la secouer doucement. L'attention du serpent est instantanément portée sur ma veste. Et d'un coup, il se jette dessus. J'en profite pour la lancer à quelques mètres. Puis, je me mets à taper des pieds sur le sol. Les autres font de même et très vite, le serpent sort de ma veste et s'en va. Jules est encore sous le choc. Je le fais asseoir et lui donne de l'eau, de peur qu'il s'évanouisse. Moi-même, je prends de grandes inspirations. Tout ça m'a tout de même foutu une sacrée trouille. Nous décidons de prolonger la pause pour manger un bout et nous remettre de nos émotions. Jules a pris le relais auprès de Tim et Robin vient s'asseoir face à moi.

- Bien joué tout à l'heure. Si ça ce n'est pas du sang-froid...

Je souris.

- Non, sérieux, comment tu as su ?

Je suis une accro aux séries !

- Oh, tu sais, j'ai dû l'entendre quelque part et ça m'est revenu.

Il me fixe, un petit sourire en coin.

- Toi, tu n'es pas une fille comme les autres.

Puis il se relève et annonce le départ. Quant à moi, je me pince les joues pour arrêter de sourire comme une idiote. Chose qui ne marche pas du tout, qu'on se le dise !

Quand la nuit tombe, la falaise près de nous s'abaisse mais aucune trace des autres. Nous montons donc la tente et pendant que nous formons le camp, Tim découvre un nouvel indice. Cependant, sans les autres, ni la carte, il ne nous sert à rien. Autour du feu, la soirée est rythmée par une guerre ouverte contre les moustiques, j'en fais d'ailleurs une affaire personnelle, et un partage d'anecdotes personnelles, d'histoires drôles ou effrayantes. La soirée ne pouvait pas mieux se passer.

Jules est un peu bête, un peu arrogant, certes, mais en fait il s'avère plutôt sympa. Nous finissons même par organiser un jeu de mimes. Après tirage au sort, je me retrouve dans la même équipe que Robin face à Jules et Tim. Nous gagnons sans grande difficulté la première manche, Robin étant vraiment doué pour les mimes. Puis avec un peu plus de mal la seconde, Jules étant également doué à cet exercice. Malgré tout, nous gagnons et nous nous lançons dans une danse de la victoire improvisée. Je vous assure qu'il vaut mieux vous passer les détails. Définitivement, c'est une certitude, le ridicule ne tue pas...

Je prends le premier tour de garde, seule. J'observe ce qui m'entoure attentivement. Tout est silencieux, trop à mon goût. Ce n'est pas normal, mais je fais comme si tout allait bien. Discrètement, je me rapproche d'un long et fin bout de bois. Je ressens une présence. J'attends attentivement. Soudain, je saisis ma nouvelle arme et me retourne rapidement, assenant un coup en direction de cette présence, derrière moi. Une autre présence intercepte alors mon bâton, sans que je m'y attende. Je parviens cependant à lui faire une balayette, puis à lui porter un violent coup au plexus. Je l'entends tomber lourdement à terre. Mes deux agresseurs se relèvent rapidement. Il fait noir. Je ne distingue pas bien, mais je tonne d'une voix assurée.

- Bon vous avez fini de vous amuser ? Non mais quelle bande de gamins ! Aidez-moi à allumer le feu et à monter vos tentes plutôt !

Des rires résonnent autour de moi. On allume le feu et je vois sans surprise apparaître Lucie, Will, Jenny, Julie, Alyssa, Mélanie, Maxime et Line. Jenny et Julie sont face à moi, tandis que les autres lâchent leurs armes. Je comprends vite qu'après elle, j'aurais eu à faire à Maxime et Mélanie, et là, j'aurais clairement été plus en difficulté. Je me tourne vers Julie et Jenny.

- Je vous ai déjà botté les fesses une fois, vous pensez que je n'y arriverais pas une seconde ?

L'équipe 2 ainsi que Maxime et Jules qui nous ont rejoint éclatent de rire. Le rappel de ce souvenir semble contrarier Jenny, Julie et Mélanie, alors que Line ne laisse transparaître aucune réaction, toujours aussi discrète, voire effacée. Cette fille est tout de même assez froide et je ne sais pas pourquoi, mais elle me donne des frissons. J'ai un mauvais pré-sentiment avec elle...

Le lendemain, nous reprenons la route et nous enchaînons indices sur indices avec une facilité déconcertante. De nouveau, le sentiment de compétition semble prendre le dessus. Les tensions entre les équipes 1 et 2 sont palpables. Malgré tout, Jules semble décidé à nous épargner de ses remarques blessantes. Je ne sais pas ce que le directeur espérait en nous regroupant mais si le but était de nous rapprocher, c'est raté !

Nous arrivons à la base dans l'après-midi, bien avant les équipes 3 et 4. Dès notre arrivée, nous nous séparons. Quand nous arrivons à l'agence, il est 1 heure du matin. Le directeur nous annonce que nous nous réunirons demain, ou plutôt tout à l'heure, à 8 heures pour faire le debriefing et annoncer le début officiel des missions de l'Assemblée.