« Officielle et réels »
Je remonte ma jupe et prends garde à bien rentrer mon chemisier dans celle-ci pour faire comme si de rien, tandis que Zaven enfile un jean noir et un t-shirt blanc.
- Et ton uniforme ? On est Lundi bé', lui dis-je.
- Rien à foutre, dit-il en haussant les épaules, je trouverai bien une excuse.
Je ris doucement puis vérifie une dernière fois que je suis bien apprêtée. Je n'oublie pas non plus de retirer le tour de rouge à lèvres que j'ai toujours après avoir embrassé Zaven avant d'en rappliquer.
- Tu peux me l'enlever, c'est la merde vos trucs Starly, ça colle et ça part pas, râle Zaven.
J'acquiesce puis fais le contour de ses lèvres avec mon pouce avant de lui donner une lingette démaquillante pour son cou, sa joue, sa mâchoire et tout le reste.
- Plus jamais ! plaide-t-il en frottant le rouge.
Je me moque clairement de lui et lui envoie un bisou volant comme pour me faire pardonner.
Lorsque Zaven a fini, nous nous dirigeons vers la sortie de son appartement et jusqu'à l'ascenseur.
- Tu as réfléchi au fait pour la soirée de promotion ?
- À condition que je n'ai pas à m'en prendre une par ton père ou ton oncle ou n'importe quel homme de ta famille, proclame Zaven avec l'air complètement paumé.
- Tu ferais mieux de t'inquiéter pour ma mère. Tu n'imagines pas le choc quand je vais lui annoncer que tu n'as pas d'argent, que tu n'as que tes amis et que tu sors de prison.
- Eh ! s'égosille-t-il, si tu lui dis ça tu peux être sûr que notre couple ne tient pas !
- Il tiendra, parce qu'avec Matt, ma mère n'était pas d'accord non plus jusqu'à ce que nos parents s'associent.
- Sauf que moi je n'ai pas de parents Starly, plaide-t-il.
- Et j'en ai rien à faire. Je couche avec qui j'ai envie, jusqu'à preuve du contraire et jusqu'à preuve du contraire, je couche avec toi bébé, lui rappelle-je avec une certaine arrogance en tapant sur le bout de son nez.
- Et jusqu'à preuve du contraire, il y a intérêt que tu ne couches qu'avec moi Givenchy, dit sur le même ton et avec les mêmes mimiques.
Je lève les yeux au ciel en le dévisageant ce qui le fait sourire.
Les portes de l'ascenseur s'ouvre sur quelques élèves qui discutent. Je regarde Zaven qui souffle. Les étudiants s'arrêtent peu à peu de parler jusqu'à ce qu'un silence de mort règne et que tous les regards soient sur nous.
Je me tourne face à Zaven qui serre les dents et souffle d'agacement, alors d'un petit geste j'attrape sa main et le tire derrière moi pour que nous rejoignons le bâtiment B.
Nous courons sous la pluie - malgré que j'ai des talons - et arrivons finalement à l'abri dans le bâtiment.
Comme précédemment, tous les élèves se taisent alors que je vois mes amis près de mon casier entrain de sourire fièrement. Zaven et moi nous regardons un instant, comme pour mesurer notre taux de gêne - parce que même avec Matthew cette situation n'est jamais arrivée.
Soudain nous entendons des sifflements et des acclamations et...
Oh my god !
Je déteste cette situation autant que Zaven finalement.
Bien évidemment, les incroyables personnes qui ont visiblement déchaîné les foules sont mes quatre meilleurs amis qui hurlent comme des fous en sautant de partout.
- Finalement je crois que tu vas plutôt bien passer dans ce monde, proclame-je discrètement à Zaven.
- Comment ça « ce monde » ? s'enquit-il.
- L'autre monde c'est Mademoiselle Star Givenchy de New-York City, lui explique-je avec une voix royale.
- Oh bordel de merde, pourquoi faut-il que j'me tape la garce blindée aux as ? se plaint Zaven au ciel.
- En attendant, « la garce blindée aux as » c'est elle qui t'a...
Comprenant l'énormité que j'allais dévoiler devant tout le monde, Zaven plaque sa main sur ma bouche et je souris victorieuse lorsqu'il la retire.
- Abruti, pouffe-je.
- Garce, raille-t-il.
Une Molly surexcitée me saute au cou en tapant ses talons contre le sol ce qui me surprend - ce n'est pas Molly ou ce qu'elle fait, juste je n'étais pas prête, Molly est naturelle comme ça.
- Je pensais que tu mentais ! jure-t-elle.
Je repousse légèrement ma meilleure amie et lui souris.
- Pardon... dit-elle en se calmant.
Hemera s'approche de nous et me souhaite des félicitations discrètes. Steven m'adresse un simple sourire alors que Peter ne prends même pas le temps de me regarder. Bouffon.
La sonnerie retentit alors nous nous dirigeons vers notre classe. Mes doigts se glissent inconsciemment dans ceux de Zaven qui ne dit rien et nous marchons jusqu'à notre classe avec mes amis.
Avant que le cours d'anglais commence, je m'assois sur ma table et oblige Zaven à rester un peu avec moi - j'en ai jamais trop.
- Alors ? C'est si terrible que ça d'être le copain de Star Givenchy ? lui demande-je en tenant ses deux mains.
- Si on enlève le fait que Steven veut clairement me tuer, ça passe, dit-il avec du sarcasme - du moins je l'espère.
- Mais non, il ne le fera pas. Bisou ? lui demande-je en faisant la moue.
Le brun me regarde légèrement plus haut que moi en souriant alors que nos doigts sont encore liés. Zaven secoue la tête alors je fais mine d'être outrée.
- T'en a déjà eu assez, non ? me chuchote-il près de l'oreille gauche.
Je secoue à mon tour la tête en souriant comme une enfant qui veut quelque chose plus que tout.
- Un tout petit bisou, plaide-je en rapprochant mon index de mon pouce.
Zaven sourit puis vient doucement m'embrasser devant tout le monde en posant son index sous mon menton. Je souris contre ses lèvres qui n'ont pas le goût de tabac pour une fois, alors qu'un silence de plomb règne subitement dans la classe.
Zaven semble l'entendre aussi alors nous nous écartons lentement et nous regardons comme pour savoir si nous savons mais non. Alors je tourne ma tête tout comme Zaven vers les élèves qui nous fixent tous avec de grands sourires et des yeux ronds.
J'avais oublié l'effet que ça faisait quand les gens vous veulent du bien et que vous commencez à avoir de réels sentiments pour quelqu'un.
VOUS LISEZ
𝕱𝖆𝖑𝖑𝖎𝖓𝖌 𝕱𝖗𝖔𝖒 𝕿𝖍𝖊 𝕾𝖙𝖆𝖗𝖘
Teen FictionStar Givenchy débarque pour une nouvelle année dans sa faculté, là où son nom est dans toutes les bouches. De nature populaire, l'arrivée d'un garçon qui la rabaisse à sa hauteur change tout. Chacun a de gros secrets, chacun ne veut pas raviver les...