𝕱𝖆𝖑𝖑𝖎𝖓𝖌 𝕱𝖗𝖔𝖒 𝕿𝖍𝖊 𝕾𝖙𝖆𝖗𝖘

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒𝟎

« Starly »

J'abandonne malgré moi les bras de Zaven après cette matinée d'inactivité - sauf si se câliner et s'embrasser comptent - et vais préparer le seul plat que je sais préparer as des pâtes blanches.

Alors que j'attends que l'eau bout, j'allume mon téléphone puis vois plusieurs messages. Hemera qui me dit que Steven et Molly lui ont dit pour hier soir, je lui réponds brièvement. Molly qui me demande si je veux venir avec eux à la plage aujourd'hui, ce que je décline gentiment sous prétexte que je suis fatiguée et puis un message de ma mère.

Je repose mon téléphone sur le plan de travail puis verse les pâtes dans la casserole, lorsque je sens soudainement deux bras prendre ma taille. Des lèvres viennent dans mon cou et un souffle chaud me fait frémir.

- Qu'est-ce que tu veux... ? lui demande-je avec un sourire espiègle.

- Qu'on reste que tous les deux, proclame Zaven tel un enfant.

- Ça tombe bien, j'ai refusé d'aller bronzer pour toi Monsieur Jaloux, le nargue-je en me tournant face à lui.

- D'ailleurs, tu veux que je t'appelle comment parce que Star, c'est ton prénom normal. Givenchy c'est quand on est plutôt en dispute et Starlette ce sont tes amis et jusqu'à preuve du contraire, nous ne le sommes pas, proclame Zaven en attirant mes hanches aux siennes.

- Effectivement, nous ne le sommes pas, souffle-je en souriant, appelle-moi comme tu veux.

- Star... Starla... Starlo... Stella... Starly ! trouve-t-il d'un air heureux.

Je souris devant son enthousiasme retrouvé et hoche la tête avant de la déposer contre son torse.

- Starly ça me va très bien, murmure-je.

Zaven embrasse le haut de mon crâne et nous nous séparons pour que je puisse finir de faire à manger.

Une fois finit, je serre les pâtes au brun et un tout petit peu dans mon assiette afin d'y mettre aussi de la salade - j'ai une ligne à tenir.

Alors que nous mangeons doucement, je me demande comment proposer à Zaven de venir avec moi à une fête de promotion pour Givenchy et d'autres marques de luxure.

Va droit au but, m'assure ma conscience d'une voix dure.

Je décide d'en tenir compte et du coup de l'écouter.

- Zaven, on est d'accord que tu ne fais rien pour les vacances ? lui demande-je.

- Non, je comptais juste passer une semaine près d'où j'étais avant pour revoir mes amis.

- Oh... Ça te dirait de m'accompagner à une promotion pour la marque de mes parents ?

- Je ne fais pas parti de votre monde Starly, me dit-il en souriant.

J'avoue avoir un moment de flou en entendant mon surnom mais comme je le pensais, j'aime beaucoup. Surtout qu'à présent Starly est mon surnom pour Zaven.

- Tu n'auras rien à faire et ce n'est qu'une soirée. Tu souris, je parle, on profite, tu prends du champagne, un peu de Rhum si tu vois mon père et qu'il t'amène à son bureau pour parler puis on rentre, lui assure-je comme si c'était si simple.

- En gros, on se pointe à une soirée de riche. Je profite avec toi. Tu promeus Givenchy. Je rencontre tes parents au passage et puis on revient à Los Angeles ? comprend-t-il.

- Ouais...

- Et je vais rencontrer tes parents ? insiste-il.

- Rien n'est sur, si tu ne veux pas venir, je le comprends mais sinon... J'aimerai bien. Écoute, depuis Matthew, je n'ai jamais plus présenté un garçon à mes parents pendant un an, même Steven.

- Pourquoi ? me demande-t-il.

- Parce que le départ de Matthew m'a détruit, lui avoue-je avec beaucoup de nostalgie.

- Pourquoi t'a-t-il détruit si Matthew t'a complètement abandonné ? demande perplexe Zaven.

Je laisse un soupir franchir la barrière de mes lèvres et je n'ai plus faim. La culpabilité revient toujours quand je parle de Matthew et de ce que j'aurais probablement pu éviter. Je pose ma fourchette puis regarde Zaven.

Ce matin, il m'a raconté sa vie, peut-être je dois lui raconter aussi la mienne.

- Matthew ne m'a pas abandonné, avoue-je la gorge noué, quelqu'un me l'a retiré.

- Tu n'es pas obligée, je vois bien que tu n'aimes pas en parler Starly, me dit gentiment Zaven.

Je lui souris fébrilement et me lève pour débarrasser mon assiette puis m'appuie sur le plan de travail avec l'air démuni.

- Un soir, quand Matthew était encore avec moi, nous sommes allés fêter notre anniversaire de couple. Il avait tout préparé, le dîner, le petit tour de la ville et puis me ramener chez moi.

Zaven me regarde avec attention tandis que je me remémore chaque partie de cette soirée, les bons comme les mauvais points et la joie comme le chagrin.

- Nous avons dîner dans un restaurant superbe, il a tout payé et on a marché jusqu'à chez moi. Tout le long, il était parfait. Enfaite, Matthew était toujours parfait pour moi, sincèrement, lui et moi c'était écrit depuis très longtemps et on parlait même de mariage et d'enfants. Avec lui, plus rien ne comptait, il pouvait juste m'adresser un regard pour que je tombe encore plus amoureuse de lui. Au début, je me demandais comment il faisait pour m'aimer, moi. Star Givenchy, la fille populaire, riche et avec un sens de la méchanceté particulièrement vicieux. Puis enfaite, je me suis rendue compte qu'il était comme moi, la perfection au masculin sauf que lui était la bonté parfaite. Quand j'étais avec lui, j'étais la plus gentille personne tant qu'on ne le touchait pas.

Mes yeux brillent, un sourire empli de joie s'est scotché à mon visage et mon coeur bat tellement fort que j'ai peur qui rompe. Jamais je ne cesserai d'aimer Matthew Harrington. Jamais.

- Le soir où il m'a ramené, on s'est embrassé. Je lui ai dit à quel point je l'aimais et lui aussi. Je l'ai regardé, je l'ai regardé partir alors que j'aurais pu le rappeler pour un simple bisou comme d'habitude mais non. Je l'ai laissé partir...

La descente aux Enfers commencent, la descente dans les moments douloureux est imminente et je sais que je ne réussirai pas à garder la face.

- Matt a traversé, il a mis un pied sur le passage piéton. Un seul putain pied... et...

Les mots ne veulent plus sortir. Ils restent bloqués dans le fond de ma gorge, mon corps me brule de douleur et de culpabilité.

Zaven se lève vient prendre les mains pour tenter de me calmer mais ça m'est impossible. Je revois ces phares, cette plaque d'immatriculation, son corps, le sang et l'hôpital.

- Tu n'es pas obligée Starly, me dit Zaven en essuyant mes larmes.

Il a beau me dire le contraire, je veux lui dire. Je veux que quelqu'un sache ce secret que je suis obligée de porter pour nous protéger les scandales ou autres.

- La voiture 88804 l'a percuté et il a succombé, conclus-je avant de m'écrouler dans les bras du brun.