L'Envers du Monde《Tome 2》- La Bataille des Exceed-

46 : Qui suis-je ?

PDV De Jiku :

Que se passe-t-il... ?
Je n'arrive pas à comprendre, j'étais en train de me battre contre ces deux Exceed, et tout est allé si vite. Je me suis senti mal, comme si une sombre masse tentait de me transpercer le cœur, j'ai alors eu la nauséeuse sensation de tomber, puis le trou noir.

Lors de mon réveil, c'est un espace noir qui m'a accueilli, j'ignore où je me trouve, mais je le sens, mon subconscient a quitté corps, ma vue ne me sert à rien tant cet endroit est sinistre, il n'y a pas de son, donc mes oreilles sont inutiles aussi, le sol ne semble même pas net, c'est comme si j'étais assis sur de l'eau. Cette obscurité semble si intense qu'elle m'oppresse, je ressens une vague d'animosité qui vient de tous les recoins de cet endroit, j'ai la sensation que des milliers de regard me regardent, observant un rat de laboratoire.

Je tente de me lever au bout de quelques minutes passé assis, mais dès que je me tiens debout, je me sens faible et peine à tenir droit, mes jambes ont l'air d'avoir perdu leurs forces dans cet océan de noirceur, alors que je me sens tirer vers le fond. Je veux m'accrocher à quelque chose, mais rien, il n'y a rien, je suis seul, seul dans cette obscurité sans fin.

Mes jambes commencent à s'enfoncer et j'ai l'impression que l'on me tire plus fort dessus, comme si des dizaines de mains voulaient m'amener vers leurs possesseurs. Je me débat avec ardeur alors que des sueurs froides perlent sur mon visage, je tente d'activer mes yeux, mais en vain, il n'y a rien ici, pas de vie, pas sens, pas de magie, juste un néant étouffant.

Alors que la moitié de mon corps se fait engloutir et que je perd autant en force qu'en détermination, j'entends un rire, le rire d'une femme. Mes yeux s'écarquillent tellement le choc est grand, car cette voix m'est familière. La voix se refait à nouveau entendre, elle me glace le sang et la panique me reprend, je suis même soulagé d'entendre à nouveau quelque chose, mais cette voix ne m'enchante en aucun cas.

C'est alors que je l'ai vu, une silhouette dans cette noirceur morbide. Elle est apparue dans un alo lumière, elle n'a pas de traits mais je peux presque ressentir un rictus sur son visage, je ressens aussi son regard, elle n'a pas d'yeux mais mon sang a fait un tour quand sa tête s'est légèrement baissée dans la direction. Elle me rend nerveux au plus haut point, je ne saurai dire si elle m'observe ou si elle me nargue, mais une chose est sûre, elle n'est pas ici pour m'aider.

Elle se remet à émettre ce glacial rire tandis qu'elle s'approche de moi, je veux m'échapper de cet enfer mais mon corps est paralysé, alors que je la vois prendre quelques traits, et c'est sous l'apparence de la personne que je ne voulais plus voir qu'elle apparaît face à moi. Sous les traits raffinés de Kuri, ou devrais-je dire Aïna, elle se met à sourire, un doux sourire qui cache une folie obscène.

Aïna : Je ne te pensais pas si vulnérable Jiku, tu me déçois tu sais ?

Jiku : Qu'est-ce que tu m'as fais sale peste... ?!

Aïna : Sale peste... ? Pourquoi es tu si méchant Jiku... ? Tu me fais de la peine...

Jiku : Pas besoin de prendre ce ton misérable avec moi ! Ne fais pas la pauvre fille qui se fait injustement insultée !

Dès l'instant où je me suis senti énervé, j'ai commencé à m'enfoncer encore plus, j'ai l'impression qu'encore plus de mains me tirent vers l'abysse qui se présente sous mes pieds. Cela a pour effet d'amuser Aïna qui redessine un sourire affreusement doux.

Aïna : Jiku, tu m'es destiné, tu ne dois pas lutter face à ton futur, à notre futur.

Jiku : De quel futur tu parles ?! Tu es la cause de tout ça ! L'humanité est peut-être plus proche de sa fin que de son triomphe et tu oses parler de futur ?!