Un vent frais passa sur son visage. Une odeur de rosée lui titilla les narines. Arya ouvrit, doucement, les yeux. Un ciel gris l'accueillit, accompagné de sa fraicheur. Elle se redressa, avec difficulté, le corps habités par toutes sortes de courbatures.
- Que s'est-il passé ? Nom de Dieu...
Arya observa le paysage, inquiète. Elle se trouvait au milieu d'immenses plaines, verdoyantes. Elle n'eut pas de mal à deviner qu'elle était bien loin de Bordeaux. Arya se leva, sa tête lui tournait, et elle dû s'y reprendre, à deux fois, avant de bien tenir sur ses jambes.
- Marie ??? MARIE ????? Cria-t-elle, désespérée.
Elle fit un tour, sur elle-même. Elle ne voyait aucune trace de son amie ou de toute vie humaine. Depuis combien de temps dormait-elle ? Que lui avait fait cette voyante ? Pourquoi Seb et Laura n'avaient-ils pas réagit ? Etaient-ils, eux aussi, en danger ? Arya, par réflexe, souleva son t-shirt, au niveau du nombril, afin de s'assurer qu'elle n'avait pas de nouvelles cicatrices, sur son corps. Elle souffla, ne décelant rien d'anormal, mise à part ses vergitures.
- Au moins, j'ai tous mes organes... Marie ???
Arya reprit son périple, avec difficulté. Le vent était violent et son gilet ne suffisait pas, à la réchauffer. Elle marcha ainsi, pendant plusieurs minutes. Elle ne savait pas quelle direction prendre et se laissa conduire par son instinct. Elle réussit à atteindre une rivière ou elle se posa pour reprendre son souffle. Arya essaya de se protéger, du vent, grâce à de grands rochers. Elle fouilla, dans sa poche, sans grand espoir de trouver son portable.
- Elle a tout prévu... Que vais-je faire ?
Elle était perdue. Des larmes commençaient à lui monter aux yeux. Et si personne ne la retrouvait ? Elle s'imaginait déjà devoir chasser pour survivre. Comment allait-elle pouvoir tuer des bêtes innocentes ? Elle mourrait bien avant eux... Arya secoua la tête et se ressaisit. Elle ne pouvait pas se laisser aller, ce n'était pas le moment. Elle devait retrouver Marie, Seb et Laura afin de découvrir le fin mot de l'histoire. Ses amis étaient sa seule famille, depuis le décès de ses parents et de son frère, survenu un an plus tôt. Le deuil avait été compliqué et elle venait tout juste de s'en remettre, grâce à Marie principalement. Elle ne pouvait pas la perdre, à son tour. Alors qu'elle se redressait, rassemblant son courage pour reprendre la route, des bruits de galop retentirent, non loin d'elle. L'espoir revint et Arya se précipita dans la direction où elle pensait croiser les cavaliers. Alors qu'elle tournait, au niveau d'un rocher, un cheval bondit, face à elle. Apeurée, elle fondit sur le côté. Elle se rattrapa, de peu, sur un buisson. L'équidé, noir et imposant, stoppa sa course pour l'observer. Il finit par s'approcher d'elle, quelque peu méfiant. Arya le laissa la sentir et le caressa, doucement.
- Salut... Tu es tout seul, toi aussi ?
D'autres sabots se firent entendre. Un groupe d'homme apparut. Leurs visages trahissaient leur surprise de la découvrir, au milieu de nulle part. Arya fronça les sourcils, surprise de leurs tenues, d'un monde passé. Le plus âgé, d'entre eux, s'avança vers elle, pour mieux la détailler.
- Madame... Connaissez-vous ce cheval ?
Arya sourit au vieil homme et essaya de garder son calme, malgré son rythme cardiaque frénétique. La langue utilisée était l'anglais, ce qui renforça ses inquiétudes. Elle était seule et ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient d'elle. Arya remercia, silencieusement, sa mère de l'avoir initié, à cette langue.
- Bonjour. Pas vraiment. Il s'est arrêté, tout seul, à dire vrai. Je n'y suis pour rien...
- Je vois. Le maître essaye de le dresser, depuis plusieurs semaines, mais il semblerait qu'il aime trop la liberté pour se laisser guider.
- Le maître ? Répéta Arya
Il ne fallait pas qu'elle se montre trop étonnée. Serait-elle tombée dans une secte ? Si tel était le cas, elle devait trouver le moyen de rapidement s'enfuir d'ici. Marie avait-elle déjà été récupérée ?
- Oui, le comte Griffind.
- Oh... Je vois... Pourriez-vous me dire où nous nous trouvons ?
- Dans les Highlands, ma chère.
- Les Highlands ? Comme en Écosse ? Nous ne sommes pas en France ?
L'homme regarda ses compagnons de route, à la recherche d'un avis. Ses yeux s'attardèrent sur la tenue de son interlocutrice. Une femme, avec un pantalon, cela n'était pas commun, dans leur pays. Certains hommes, de son groupe, n'osaient regarder l'inconnue, gênés.
- Henri ???
Arya ne put distinguer le nouvel homme, dans les rangs. Sa tête se décida, à cet instant, à, de nouveau, tourner. Elle prit appui, sur le cheval sauvage, pour ne pas tomber. L'équidé se laissa faire. Il l'aida, avec son museau, à tenir debout. Le nouveau venu descendit de sa monture et vint à sa rencontre. Il fit signe à ses hommes de ne pas bouger, il ne fallait pas que le cheval s'enfuît.
- Mademoiselle. Vous sentez vous bien ?
- Je... Non... Pas vraiment... Merde...
Elle ne put finir sa phrase et s'écroula, à terre. Le comte Griffind rattrapa l'inconnue, avant qu'elle ne touche le sol. Il fit signe à ses hommes, de venir l'aider.
- Qui est-elle ? Demanda-t-il à Henri.
- Nous ne le savons pas. Elle était avec ce rebelle. Elle nous a demandé où nous étions et avait l'air surprise d'être en Écosse. Elle a parlé de la France. Si vous voulez mon avis, maître... Je pense qu'elle a eu un mauvais coup, sur la tête.
- Peut-être mais, en attendant, elle a réussi à amadouer ce cheval, en quelques secondes, alors que j'y travaille, depuis plusieurs semaines.
Le comte Griffind remonta sur sa monture et fit signe à ses hommes de placer l'inconnue, devant lui. Il observa l'animal sauvage.
- Alors ? Nous suis-tu ou préfères-tu partir ?
En guise de réponse, la monture s'approcha de lui et donna un coup de museau à Arya. Le comte Griffind acquiesça.
- Nous rentrons ! Henri, partez devant et dites à Miss Triguane de préparer une chambre.
- Bien monsieur.
Le comte observa l'inconnue. Que faisait-elle, au milieu de nulle part ? Il détailla les vêtements de sa nouvelle protégée. Il c'était toujours entendu dire que les française avaient un goût, bien particulier, en matière de mode mais, à ce point, il ne l'aurait pas cru. Le comte enleva son manteau et recouvrit l'inconsciente. Il reporta son attention, sur la route, bien décidé à obtenir les réponses à ses questions.

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1850 [terminé}
Genel KurguArya n'a jamais cru à l'art occulte. Néanmoins, le soir où elle se retrouve entraîner dans l'appartement d'une voyante, elle ne peut que se résigner à suivre sa meilleure amie, dans une séance bien particulière. Une séance qui changera sa vie et la...