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Quand la porte se fut refermée, Émilie et Mme Griffind se retirèrent. Arya rangea quelques décorations, sous le regard d'Alexandre, immobile. Elle repensa à sa soirée. Finalement, la réception ne fut pas des plus désagréables, grâce à son nouvel ami.

- Allez-vous vraiment partir, avec lui ?

- Avec qui ? Répéta Arya, surprise qu'Alexandre lui adresse la parole.

- Nolan... Vous n'allez pas partir, seule, avec lui en balade ?

- Et pourquoi pas ?

- Vous ne le connaissez que de ce soir.

Arya ne comprenait pas l'attitude, froide, d'Alexandre. Elle descendit de quelques marches pour se retrouver à sa hauteur.

- Il est le cousin de Christophe. Je ne pense pas que je risque grand-chose. Je me suis véritablement amusée, avec lui, ce soir.

- Ce n'est qu'un inconnu.

- Comme vous l'étiez lorsque j'ai accepté de vivre chez vous.

Alexandre ne sut quoi répondre à la remarque. Il pesta et tourna le dos à sa protégée, pour s'enfermer dans son bureau. Arya soupira et remonta à sa chambre, exténuée par cette ambiance tendue. Elle devait trouver rapidement une solution, pour s'extraire de là-dedans. Elle venait, tout juste, de se démaquiller, et de se mettre en robe de chambre, quand on vint tambouriner à sa porte. Chloé entra, sans attendre que son amie vienne lui ouvrir. Ses yeux étaient humides et elle céda à la panique.

- Arya !!! Vite !!! Zorro !!!

- Zorro ?

Chloé redescendit les marches, en vitesse. Arya ne prit pas le temps de se couvrir ou de mettre ses chaussures, pour courir à la poursuite de son amie. La vision de son amie suffit à l'inquiéter.

Les écuries étaient allumées et les domestiques rassemblés, au fond des box. Lorsqu'elle arriva au centre des métayers, deux d'entre eux tenaient Zorro, avec des cordes, afin de l'immobiliser. Le cheval était fou et de la bave dégoulinait de ses babines. Arya se précipita pour calmer l'équidé, totalement apeuré. Zorro battait, méchamment, de la queue.

- Que se passe-t-il, ici ? Henri ????

Le vieil homme laissa la place à Émilie, couverte de boue. Elle remarqua le sang, au niveau des mains et la déchirure sur le bas de sa robe. La blessée pointa Arya du doigt, accusatrice.

- Votre cheval m'a blessé.

- Il vous a blessé ? Comment est-ce possible ?

- Mlle De Jolie a voulu le monter. Nous l'avons déconseillé de le faire mais nous n'avons pas eu le choix... C'est la future Comtesse Griffind... Expliqua un des écuyers, évitant de regarder la capricieuse.

Arya se tourna vers Émilie, furieuse. Pourquoi avait-elle joué avec le feu ? Elle avait finalement récolté que ce qu'elle avait semé. Elle posa les poings sur ses hanches.

- Je vous avais expliqué qu'il n'aimait pas les inconnus... Pourquoi avoir essayé de le monter ? Vous saviez ce que vous risquiez !

- Personne n'a d'ordre à me donner. Si je souhaite monter un cheval, je le monte.

- Dans ce cas, c'est votre problème si vous êtes blessée !

Émilie essayait de contenir sa rage, avec peine. Elle était devenue toute rouge et ses yeux étaient prêts à sortir de leurs orbites. Elle grogna et se tourna vers un des domestiques, armés. Elle pointa le cheval du doigt.

1850 [terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant