1850 [terminé}

29

On toqua à la porte, avec vigueur. Les domestiques, occupés à faire le ménage dans le hall d'entrée, sursautèrent. Miss Triguane n'eut pas le temps d'ouvrir que Marie se précipitait déjà à l'intérieur, suivit de près par son admirateur, Christophe.

- ARYA !!!!!!!!!!

L'intendante observa la demoiselle, amusée. Ce genre de réaction ne la choquait plus depuis qu'Arya était arrivée dans leur vie. La domestique fit signe à la nouvelle venue.

- Mademoiselle, Arya est, en ce moment, dans sa chambre pour se préparer. Si vous souhaitez la voir, je peux vous y emmener.

- Ne vous embêter pas. Dites-moi juste où se trouve sa chambre et je vais me débrouiller.

- Au premier étage, la troisième porte à droite...

- Merci !

Marie ne laissa pas le temps à l'intendante et à son compagnon de rajouter quoi que ce soit pour se précipiter à l'étage. Christophe rigola de l'attitude de son amie.

- Toute cette énergie... Où se trouve Alexandre ?

- Dans le bureau, il vous attendait pour lancer le départ. J'espère que vous avez passé de bonnes nuits car, je pense, qu'être avec ces deux jeunes femmes va être très fatigant.

- J'ai hésité à demander une potion, pour les endormir. Plaisanta le comte avant de toquer à la porte du bureau, de son ami.

Arya referma sa valise, avec l'aide de Chloé, lorsque Marie entra dans la chambre, triomphante. Les deux femmes sursautèrent lorsque la porte claqua, contre le mur. La nouvelle venue fit une grimace, désolée, avant de se reprendre.

- Mais que tu es longue à te préparer !

Arya sourit et se précipita dans les bras de son amie. Elles ne s'étaient pas vues, depuis une semaine, et cela leur paraissaient une éternité. Elles n'avaient pas l'habitude de vivre loin l'une de l'autre. Les deux femmes, ces derniers mois, avaient passé la plupart de leur temps, ensemble. Ces moments permettaient à Arya de sortir de la demeure d'Alexandre. Les deux amies avaient réussi à trouver un équilibre, dans ce siècle si différent du leur. Elles avaient même tenté, plusieurs fois, de se rendre en ville. Néanmoins, les regards lourds de sens, posés sur elles, les avaient mises mal à l'aise. Elles préféraient, donc, partir en promenade. Arya sourit et se tourna vers Chloé. Marie n'était encore jamais venue chez Alexandre.

- Marie, je te présente Chloé. Elle m'a beaucoup aidé à m'intégrer, ici. Elle est ma couturière personnelle et mon amie.

- Enchantée ! Arya m'a beaucoup parlé de toi. J'espère que nous pourrons nous entendre aussi bien que tu t'entends avec elle. Je te rassure, je suis moins difficile à vivre qu'elle.

Chloé rigola de la remarque et adressa un clin d'œil à Arya.

- Dans ce cas, nous ne pouvons que nous entendre.

Alexandre vint interrompre les éclats de rire, en toquant à la porte de la chambre. Il sourit à Marie et la salua d'une révérence.

- Etes-vous prêtes ? Nous devons partir si nous voulons arriver, avant la nuit tombée, à notre première étape.

- Oui, je viens tout juste de fermer ma malle.

- Dans ce cas, nous vous attendons en bas.

Le comte Griffind saisit la valise de sa protégée et repartit. Marie observa Alexandre, un instant, et se tourna vers ses amies.

- Nom de Dieu mais qu'il est mignon ! Je comprends pourquoi toutes les femmes de la ville veulent lui mettre le grappin dessus. Passe à l'attaque, ma petite !