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La calèche mit moins d'une demi-heure à atteindre la demeure où résidait Marie. Il s'agissait d'une maison très coquette, beaucoup plus petite que celle d'Alexandre mais également beaucoup plus chaleureuse. Des fleurs recouvraient les fenêtres et une fontaine faisait face à l'entrée. Alors que le comte l'aidait à descendre de la calèche, la porte d'entrée s'ouvrit sur Marie. Cette dernière descendit les quelques marches du perron, en courant, et sauta dans les bras de son amie. Malgré la demande d'Alexandre, les deux colocataires se mirent à crier de joie. Christophe apparu, à son tour. Il vint à la rencontre de son ami et partenaire.

- Toi, ici ? Demanda Alexandre, quelque peu surpris.

- Marie m'a, gentiment, invité au dîner. Elle avait peur que tu ne t'enfuies, entre elles deux.

- Je vois... Ce qui fait bien ton affaire.

- Il est bien possible que j'y trouve mon compte...

Marie vint saluer Alexandre alors qu'il donnait une tape à son partenaire d'affaire.

- Bonjour Monsieur Griffind. J'espère que vous allez bien.

- Moi oui mais mes tympans, un peu moins... Appelez-moi Alexandre, je vous en prie.

- Je suis désolée... Mais, j'ai pensé à vous. Je me doutai que vous retrouvez seul, avec que des femmes, ne serait pas des plus agréables, pour vous. J'ai donc invité Christophe.

- J'imagine bien que c'est pour Alexandre... Répondit Arya, avec un clin d'œil complice à son amie.

Arya avait vite saisi les intentions de son amie. Les regards que Marie lançaient à Christophe ne trompaient personne. Elle avait eu un coup de cœur pour le comte et elle comptait bien passer à l'action. Marie ignora sa remarque et les guida à l'intérieur de la demeure. Leur hôtesse les accueillit, d'un grand sourire. Arya s'approcha d'elle et lui fit une révérence.

- Merci de nous accueillir chez vous, Madame Limoni...

- Appelez-moi Magali. Marie m'a tellement parlé de vous. Monsieur le comte Griffind, je suis enchantée de vous recevoir dans mon humble demeure.

- Je suis le plus honoré, Madame. Votre maison est magnifique et je ne dirai pas non à quelques-unes de vos astuces pour améliorer la mienne.

- Il suffit de laisser faire la dame de la maison.

Alexandre observa Arya et sourit. L'imaginer en femme de maison était quelque chose d'impossible. Si elle restait chez lui, il allait falloir qu'il lui trouve une activité au risque qu'elle ne finisse par tout déménager, dans le manoir.

- Ne restez pas dans l'entrée. Marie, emmènes les à l'intérieur.

- Oh oui, excusez-moi ! Allons-nous installer.

Marie, suivit de près par Christophe, leur fit signe d'entrer dans la salle de réception où une table était déjà dressée. L'atmosphère était intime et chaleureuse. Arya se sentit tout de suite bien, ici. Marie vint lui donner une tape, sur l'épaule.

- Je te laisse prendre place à côté de ton protecteur...

- Ce n'est pas comme si je le voyais, tous les jours. Lui répondit Arya.

Elle lança un regard taquin au comte.

- Ça te réussit tellement bien !

Christophe rigola à la remarque de Marie et posa sa main sur l'épaule de son partenaire, en affaire.

- Selon moi, cela réussi au deux.

- Nous n'allons pas continuer à nous étendre, là-dessus ! D'autant plus que cela vous va bien de dire ça ! Répondit Arya

Elle se tourna vers Magali, le regard malicieux.

- Cela fait combien de temps qu'ils sont là, à se tourner autour ?

- Ne m'en parlez pas... Je ne sais plus où me mettre...

Alexandre fit signe à Arya de venir s'installer sur la chaise qu'il tenait. Il se rendit, en suivant, au siège de Madame Limoni et le lui tendit. Cette dernière lui sourit et prit place. Elle tapa des mains pour appeler ses serviteurs. Un homme, élégant, entra dans la pièce avec un chariot remplit de mets. Il installa les plats sur la table. Arya se retint pour ne pas aider, sous le regard amusé d'Alexandre. Madame Limoni se tourna vers les deux hommes. Elle avait de grands yeux bleus, profond. Ses cheveux blancs étaient attachés en un chignon élégant. Arya était bien incapable de lui donner un âge. Elle ne pouvait que constater que son hôte était une belle femme, dotée d'une prestance comme elle n'en eut que très rarement vu. Son léger voutement de dos ne changeait rien au tableau.

- Votre voyage à Londres se prépare-t-il ? Marie m'a dit que vous partiez bientôt.

- En effet. Nous espérons que le client sera satisfait. Cela permettrait d'exporter notre whisky, en dehors de l'Écosse et de nous faire connaître.

- Je ne m'inquiète pas pour vous. Surtout que vous aurez de belles ambassadrices.

Arya finit ce qu'elle avait dans la bouche et se tourna vers Magali et Alexandre, pas certaine de bien comprendre la remarque.

- Ambassadrices ? On va être plusieurs à vous accompagner ? Demanda-t-elle, presque vexée.

Christophe rigola à la question d'Arya et intervint. Il fit signe à Alexandre de se préparer à se boucher les oreilles.

- Ne vous inquiétez pas, Arya. Il n'a invité que vous. Pour ma part, j'avais également le droit de faire venir une personne. J'ai donc demandé à Marie de venir, avec nous. Cela permettra que vous passiez du temps ensemble.

- Hé beh...

- Ça ne te va pas ? Demanda Marie.

- Bien sûr que si ! Je te connais, c'est tout...

Marie rougit à la remarque de son amie. Elle ne pouvait contredire Arya. Christophe lui plaisait beaucoup. Il n'était pas véritablement son type d'homme, habituel, mais c'était bien la première fois qu'elle se sentait si proche d'un homme, en si peu de temps. Elle ne voulait pas laisser passer sa chance et vit comme un signe, la proposition de l'accompagner à Londres. Marie regarda le jeune comte et lui sourit, timidement. Il lui adressa son plus beau sourire et retourna à sa discussion avec Magali.


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1850 [terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant