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Comme prévu, Arya retourna à la bâtisse, abandonnée, le lendemain. Elle fut surprise d'y croiser des ouvriers. Ces derniers semblaient commencer les travaux de rénovation. Elle aperçut Jacques, en pleine discussion avec un des hommes. Elle attendit qu'il ait fini pour le rejoindre.

- Les affaires vont vite. Dit-elle.

- Nous ne souhaitons pas perdre de temps. Mon fils souhaite qu'elle soit habitable, rapidement.

Arya sourit à la remarque. Elle ne pouvait que comprendre l'empressement du nouveau propriétaire.

- Je pourrai peut-être le rencontrer.

- Je pense qu'il sera heureux de faire votre connaissance. Je ne doute pas un seul moment de votre entente. Vous aurez sans doute plus de mal avec sa fiancée.

- Souvent, les femmes ne m'aiment pas trop. Il parait que je suis trop incontrôlable...

Jacques rigola de la révélation. Il n'avait pas de mal à imaginer les autres dames médirent sur Arya. Elle représentait tellement de choses, contradictoires, à leur société. Elle était une jeune femme indépendante et libre. Deux qualités, selon lui, mais qui n'étaient pas appréciés chez les mondains.

- Je dois dire que j'aurai préféré qu'il me présente une demoiselle, tel que vous.

- Votre future belle fille est-elle si difficile à vivre ?

- Difficile à vivre n'est pas le mot... Elle a juste des priorités bien différentes de ce à quoi je m'attendais pour mon fils.

- Les robes et les bals ?

Jacques éclata de rire et Arya eut l'impression d'avoir déjà vécu ce moment.

- C'est tout à fait ça ! Je vois que vous avez réussi à cerner les principales préoccupations de nos chères amies les femmes.

- J'ose croire qu'elles ne sont pas toutes ainsi...

Jacques acquiesça et lui fit signe de le suivre, jusque sous leur arbre.

- Les préparatifs du mariage, de votre amie, avancent-ils ?

- Oui, tout comme son angoisse ! Soupira Arya qui repensa à la crise de nerf que Marie avait eu, le matin même, parce que les rubans n'étaient pas de la couleur espérée.

- Ces mariées...

- A qui le dites-vous... Le pauvre Christophe essaye de la calmer, comme il le peut, en vain.

- Je pense que la préparation d'un mariage est la principale épreuve, pour le couple. L'homme peut voir s'il sera capable de supporter sa femme, toute sa vie.

Arya éclata de rire, n'ayant jamais vu les choses sous cet angle. Après réflexion, elle dut s'avouer que Jacques n'avait pas totalement tort. Ce sujet l'emmena à prendre conscience qu'elle n'avait encore jamais entendu parler de la femme, de son ami.

- Êtes-vous marié ? Vous m'avez parlé de votre fils mais jamais de votre femme.

- Êtes-vous intéressée ?

Son interlocutrice rougit, gênée de la remarque. Elle fit non, précipitamment, de la tête, avant que son interlocuteur ne rigole.

- Je plaisante. Oui, je suis marié. Ma femme est d'ailleurs avec ma future belle fille, en ce moment, préparatif de mariage également...

1850 [terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant