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L'intendante de la demeure alla chercher le comte Griffind, dans son bureau, deux heures après le lever du jour. Elle ne cacha pas sa surprise de ne pas l'y trouver, au-dessus d'une montagne de papiers. Elle rejoignit la chambre du maître des lieux, vide elle aussi. Elle était certaine qu'Alexandre devait recevoir, au domicile, aujourd'hui. Il ne pouvait donc pas être parti. Elle interpela Chloé quand elle passa derrière elle, dans le couloir.

- As-tu vu le comte ?

- Non... Mais je cherche Arya. J'allais voir à la bibliothèque. Elle a dû s'endormir, à nouveau, dans les coussins...

Chloé et Miss Triguane toquèrent à la porte mais aucune réponse ne se fit entendre. L'intendante ouvrit, doucement. Elle sourit et fit signe à Chloé d'avancer, discrètement. Les deux disparus étaient couchés, au milieu des coussins.

- Nous avons trouvé nos disparus. Ils ont dû discuter, jusqu'au bout de la nuit. Allons leur préparer un petit déjeuner.

- Ils vont tellement bien ensemble. Il est bien dommage que le comte ait un projet de mariage.

Miss Triguane ne répondit pas et fit signe à sa fille de la suivre.

Le bruit de la porte réveilla Arya. Elle ouvrit difficilement les yeux et prit conscience qu'elle utilisait l'épaule d'Alexandre comme coussin. Elle se redressa, doucement, pour ne pas réveiller le comte et sourit face au paysage, derrière les fenêtres. Les plaines à perte de vue et les nuages bas lui donnaient l'impression de vivre dans un autre monde, où il ne serait pas étonnant de croiser des fées ou des géants. Elle sourit.

- Ce n'est plus de mon âge de dormir à même le sol...

Arya sursauta et se tourna vers Alexandre. Il lui sourit, les cheveux en bataille. Il s'étira et fit une grimace, lorsque son dos craqua.

- C'est parce que vous n'y êtes pas habitué ! Après deux ou trois nuits, comme celle-là, vous pourrez dormir n'importe où !

- Je n'ai pas si mal dormi... Vous ronflez, peut-être un peu fort, mais, je m'y suis accommodé.

- Moi ??? Ronfler ? Je ne ronfle pas... Je respire juste fort ! Et ce n'est pas très convenable de faire remarquer, à une dame, qu'elle ronfle.

- Tout comme il n'est pas très convenable, pour une dame, de dormir avec un homme, sans être marié avec.

Arya rougit de la remarque. Ils avaient discuté jusqu'à s'endormir, l'un contre l'autre. Alexandre sentit la gêne de sa protégée et se redressa, à son tour. Il lui adressa un sourire, taquin.

- Mais cela restera un secret entre nous. Je ne dirai rien à personne...

Les deux jeunes gens s'observèrent, sans rien dire. Le cœur d'Arya ne cessait de battre la chamade. Cette histoire lui semblait surréaliste. Sa vie prenait un tournant incroyable et elle avait peine à le croire. Alexandre s'approcha d'elle et tout se bouscula dans la tête d'Arya. Devait-elle vraiment laisser ce geste se faire ? N'allait-il pas compliquer les choses ? Alors que leurs lèvres allèrent se sceller, on toqua à la porte. Arya sursauta et se tourna vers la porte, mal à l'aise. Alexandre pesta et ne cacha pas son agacement.

- Oui ? Demanda-t-il, froidement.

Miss Triguane entra dans la pièce, accompagnée de Chloé, toute deux portant un plateau rempli de nourriture et de boissons.

- Le petit déjeuner est servi ! Nous ne voulions pas vous réveiller, nous sommes navrées si ça a été le cas.

- Vous avez bien fait, ne vous excusez pas. Je ne pourrai malheureusement pas me joindre à ce petit déjeuner, j'ai des affaires à régler avant de partir dîner, chez votre amie.

1850 [terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant