Arya se laissa tomber dans l'immense bassine, remplie d'eau chaude. Ses blessures la lançaient mais, après les avoir nettoyées, elle fut rassurée de voir que les entailles n'étaient pas profondes. Un bandage ferait l'affaire. Arya avait donc demandé à Miss Triguane d'annuler la venue du médecin et de lui apporter des bandes, avec de l'alcool. Elle sortit de sa bassine et s'enroula dans une serviette, pour se regarder dans la glace. Depuis son arrivée, elle avait pas mal changé. Ses cheveux avaient poussé, ainsi que ses poils, l'obligeant à accepter sa pilosité. Elle était rassurée de voir qu'il ne s'agissait pas d'un critère de beauté, dans ce siècle, et en était des plus enchantée. Dans sa société, elle avait toujours été admirative des femmes capable de se libérer des diktats qu'on leur imposait, sans réussir à franchir le pas. Alors qu'elle saisissait sa robe du jour, on toqua à la porte. Alexandre entra, sans attendre la réponse. Se retrouvant face à sa protégée, dans son plus simple appareil, il pivota, gêné.
- Veuillez m'excuser. N'ayant pas de réponse, j'ai cru que vous aviez eu un problème.
- Ce n'est pas grave. Laissez-moi juste quelques minutes pour me mettre quelque chose sur les épaules.
Arya s'empressa d'enfiler une robe, s'amusant de la situation. Elle regarda les dessous de l'époque. Elle ne s'y habituerait jamais. Elle essaya, pendant plusieurs minutes, de refermer son corset. Elle pesta quand sa main blessée se mit, de nouveau, à saigner. Elle sortit de derrière le haut vent et s'approcha d'Alexandre.
- Pouvez-vous m'aider ?
Le comte se retourna et pivota, à nouveau. Arya rigola de l'attitude.
- Vous ne voyez pas grand-chose... C'est juste une robe...
- Chez nous, ce sont des dessous... Je ne devrai pas vous voir, dans cette tenue.
- On ne le dira à personne. Franchement, trouvez-vous que cela dévoile des parties intimes de mon corps ?
- Non, bien sûr que non...
- Alors, pouvez-vous m'aider ?
Alexandre finit par s'exécuter. Il fixa d'abord le regard d'Arya avant de remarquer le sang, dans la main de la blessée. Il lui fit signe de s'asseoir.
- Donnez-moi les serviettes.
- Je peux m'en charger, je pense que vous devez être occupé.
- Je n'ai plus de rendez-vous et mon ami est parti.
- Il semblait bien aimable.
- Christophe est un partenaire d'affaire mais surtout un véritable ami. Je peux compter sur lui, en toutes circonstances.
Le comte prit un chiffon et l'imbiba d'alcool pour le presser, sur la blessure. Arya grimaça lorsqu'il toucha la paume de sa main. Alexandre saisit les bandes et fit un pansement, délicatement.
- Voilà, cela devrait suffire. Nous referons les pansements, demain soir.
- Nous ? Vous savez, je peux m'en occuper.
- Pour une fois, acceptez que je vous aide.
- Vous ne faites que ça... J'ai le gîte et le couvert... Je ne souhaite pas profiter, outre mesure.
- Vous ne profitez pas. Votre présence fait beaucoup de bien au manoir. Je n'ai jamais vu mes employés aussi bien. Votre bonne humeur les motive.
Arya acquiesça, touchée de cette remarque. Elle regarda son bandage et sourit de la complicité qui était née, entre eux, durant ces derniers mois.
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1850 [terminé}
General FictionArya n'a jamais cru à l'art occulte. Néanmoins, le soir où elle se retrouve entraîner dans l'appartement d'une voyante, elle ne peut que se résigner à suivre sa meilleure amie, dans une séance bien particulière. Une séance qui changera sa vie et la...