1850 [terminé}

26

À la suite du repas, le groupe s'installa dans le petit salon, accompagné du thé et de gâteaux. Arya en profita pour s'éloigner, en compagnie de Marie. Elle ne pouvait plus tenir ses taquineries et les regards qu'échangeaient ses amis étaient plus qu'éloquents.

- Tu ne perds pas de temps.

- C'est différent...

- Différent de ?

- De tout ce que j'ai connu. J'ai l'impression de le connaître depuis des années. On s'entend parfaitement bien. On est sur la même longueur d'onde. Argumenta Marie.

- Mais pas de la même époque ! Il ne faut pas l'oublier.

- Arya...

Marie prit une profonde inspiration et regarda autour d'elle afin d'être certaine que personne ne puisse les entendre. Elle y avait bien réfléchit et était bien décidé à rester sur ses positions. D'autant plus depuis la rencontre avec Christophe.

- Je n'ai pas l'intention de trouver un moyen de rentrer chez nous. Je suis bien ici et toi aussi. Je ne t'ai jamais vu aussi heureuse depuis la mort de tes parents et de ton frère. Alexandre te convient parfaitement.

Arya fit un "non" de la tête. Elle ne pouvait pas se permettre de rentrer dans ce jeu.

- Il va se marier et je n'ai pas l'intention de me mettre en couple.

- Il est totalement fou de toi. Même Christophe m'a dit qu'il ne l'avait jamais vu, ainsi, avec une femme.

- Mais, vous vous êtes vu combien de fois depuis la réception ?

Marie rougit à la question.

- Nous avons passé la fin de soirée, ensemble, après votre départ. Il m'a invité chez lui, le lendemain, pour me faire visiter les alentours et boire un thé. Puis, nous nous sommes peut-être vus, pour se promener...

- Vous ne vous quittez plus.

- C'est tellement magique ! S'exclama Marie.

Arya ne put s'empêcher de sourire de voir son amie si heureuse. Sa colocataire semblait attendre une relation sérieuse avec Christophe et c'était bien la première fois qu'elle en parlait si ouvertement. Arya souhaitait le bonheur de Marie, plus que tout au monde. Elle avait tellement fait pour elle. Peut-être devait-elle se faire une raison et rester ici ? Elle se tourna vers le reste du groupe et observa Alexandre. Elle se sentait bien auprès de lui, elle ne pouvait le nier. Marie capta son regard et lui fit un clin d'œil.

- Profite... Tu le mérites tellement. Arrête de t'interdire le bonheur. Et, franchement, je crois que c'est le plus bel homme que tu ais attrapé dans tes filets.

Christophe vint à la rencontre des deux amies alors qu'Arya allait argumenter en sa faveur.

- Inséparable hein ?

- On est habitué l'une à l'autre.

- Vos futurs maris devront s'habituer à vous voir l'une et l'autre ensemble, assez souvent, j'imagine.

- En effet. Est-ce que cela vous dérangerait ? Demanda Arya, innocemment.

- Certainement pas. Tant que ma femme est heureuse, tout me convient. Lui répondit Christophe.

Le regard du comte glissa sur Marie. Arya acquiesça, satisfaite de la réponse. Christophe avait l'air d'un homme droit. Elle rejoignit Alexandre et Magali, prêts du feu, pour laisser le futur couple se former.