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Chloé entra dans la chambre et ouvrit les rideaux, d'un coup sec. Arya avait l'impression de ne pas avoir dormi. Encore groggy, elle se redressa. Ses jambes la lançaient, reste de sa nuit mouvementée. La jeune couturière rigola de son allure et lui lança une tenue.

- Toi, tu n'es pas du matin... Allez enfiles ça !

- Mais, quelle heure est-il ? Arya regarda dehors, espérant trouver une réponse à sa question.

- 6h du matin ! Il ne faut pas que vous partiez, trop tard. Le maître veut participer à la recherche et il a des rendez-vous, en fin de matinée.

- Alors, si le maître a des rendez-vous...

Arya en voulait toujours à Alexandre du ton qu'il avait employé, pour lui parler, la veille. Son inquiétude ne justifiait pas ce ton méprisant. Elle soupira et porta son attention sur les habits que Chloé lui avait apportés.

- Encore une robe ?

- Je n'allais pas te donner des culottes de cheval. Et je n'ai pas encore appris à faire tes drôles d'habits.

La nouvelle éveillée grimaça avant de se déshabiller, derrière le paravent. La robe avait moins de tissus que les précédents, ce qui rassura Arya. Ses gestes allaient être beaucoup plus fluides. Elle sortit et fit face à son amie.

- Parfait ! Est-ce que tu as faim ? Un petit déjeuner t'attend, en bas.

- On le prend ensemble ?

Chloé ne put cacher sa surprise de la proposition mais finit par se laisser tenter. Le comte Griffind lui avait demandé de rester des plus naturelles, avec Arya.

- Oh oui !

Les deux femmes descendirent à la cuisine. Miss Triguane les accueillit, avec un grand sourire, et leur indiqua la table, remplie de mets.

- Régalez-vous bien.

- Mais on ne va jamais tout manger. Venez tous vous asseoir, avec nous. Ce sera plus convivial. Demanda Arya, n'en pouvant plus de ce traitement de faveur.

- Je ne sais pas si...

- Il n'y a pas de si. Je ne suis pas votre maître.

- Tu es son invité, ce qui revient au même.

- Dans ce cas, faites comme si j'étais votre invitée ! S'exclama Arya.

Miss Triguane sourit et lui caressa le visage. Ce geste maternel brisa le cœur de la jeune femme. Elle détourna son regard et alla se servir en gâteau. Chloé suivit rapidement le mouvement, imitée par le personnel de cuisine.

- C'est délicieux ! Je vais prendre du poids chez vous. Se plaignit Arya.

- Une dame, avec des formes, se porte bien et est bonne à marier. Lui expliqua une des domestiques.

- Vous êtes tous obsédé par le mariage, ici ?

Alexandre fit son entrée dans la cuisine avant que quiconque n'ait pu répondre, à Arya. Il s'arrêta, surpris, sur le pas de la porte.

- Que faites-vous ?

- Je prends le petit déjeuner. Répondit-elle, le plus naturellement possible.

- Ici ?

- Ça m'en a tout l'air. Cela pose-t-il un problème ?

Le comte attrapa, à son tour, un morceau de gâteau et haussa les épaules. Arya était bien décidée à montrer son mécontentement, quant à l'attitude d'Alexandre, de la veille.

1850 [terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant