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Ils rejoignirent leur hôtel, en milieu d'après-midi. Marie et Christophe s'échappèrent, pour le reste de la journée. Ils voulaient profiter de moment, en tête à tête. Arya s'en retourna, alors, à sa chambre pour commencer à préparer sa malle. On ne pourrait pas lui reprocher de mettre trop de temps, demain matin. Elle pensa au manoir et devait reconnaître qu'elle était heureuse de retourner en Écosse et de retrouver Chloé, Henri et Miss Triguane. Elle repensa aussi à Zorro et Vaillant. La vie allait reprendre son court, du moins, jusqu'à ce que le mariage du comte et de Mlle De Jolie se profile. Arya n'avait eu de cesse d'y réfléchir, sur le retour de l'hôtel. Si jamais l'évènement se confirmait, elle demanderait à Marie de l'héberger, le temps que le mariage se passe. Ensuite, elle chercherait le moyen de retourner dans son siècle. Elle soupira, satisfaite de son plan et s'attela à plier une des robes de Chloé, quand on toqua à sa porte. Elle alla ouvrir, un sourire aux lèvres. Alexandre la salua, d'un signe de tête. Arya lui fit signe d'entrée et referma sa malle.

- Êtes-vous si impatiente de retourner en Écosse ?

- Je dois avouer que le manoir me manque...

Alexandre sourit de la réponse. Il l'aida à fermer les sangles, redressa la malle et y donna une tape, sur le dessus.

- J'aimerai vous emmener quelque part. Si vous êtes disponible, bien sûr.

- Que pensez-vous que j'ai à faire, de plus important ? Demanda Arya.

Le comte lui proposa son bras. Il la fit monter dans la voiture et fit signe au cocher de démarrer. Alexandre ne quittait pas Arya du regard. Sa protégée en était de plus en plus mal à l'aise.

- Je sais que je vous l'ai déjà dit, plus d'une fois, mais ce que vous avez fait avec Mr et Mme Getway... Merci... Cela m'a enlevé une belle épine du pied, si je puis dire.

- Vous savez, je n'ai pas fait grand-chose. J'ai juste eu de la chance de discuter, avec elle, sans savoir qui elle était. Mais, je suis heureuse pour votre affaire. Je préfère vous voir heureux que la mine renfrognée.

- Mon père m'en aurait voulu si je n'avais pas décroché le contrat.

- Cette affaire est la sienne ?

- Auparavant. Il a, en quelque sorte, prit sa retraite, lorsqu'il m'a senti prêt à assumer les responsabilités.

Arya acquiesça et le silence s'installa dans l'habitacle. Alexandre ne cessait de se tortiller les mains, signe qu'il était tracassé. Son interlocutrice avait appris à déchiffrer les gestes de son compagnon, sachant pertinemment qu'il n'était pas du genre à se livrer facilement.

- Quelque chose ne va pas ? Lui demanda Arya.

- Pourquoi ?

- Lorsque vous vous tripotez les mains, de la sorte, c'est que quelque chose vous chiffonne.

Le comte observa ses doigts et laissa échapper un rire. Il ne fut pas étonné qu'Arya ait remarqué ce genre de détails. Il finit par se lancer, quelque peu hésitant.

- Pensez-vous, vraiment, que je fais une bêtise, en acceptent d'honorer ma promesse ?

- Votre promesse de mariage ?

- Oui...

Arya laissa passer un silence. Elle ne comprenait pas cette soudaine remise en question. Il devait connaître sa réponse, au vu des nombreuses disputes qu'ils avaient eu à ce sujet.

- Je sais à quel point une parole est importante... Mais... La question à vous poser est surtout la suivante ; seriez-vous heureux de tenir cette promesse ?

1850 [terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant