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Le rival du comte l'entraîna sur la piste. Arya se laissa guider comme elle l'avait si bien appris, au côté d'Alexandre. Elle était juste déçue de ne pas avoir l'occasion d'honorer sa première danse, dans un bal, avec son protecteur.

- Vous vous débrouillez très bien. Il suffit juste de se lancer.

- Merci.

Elle dût tout de même s'avouer heureuse de ne plus être seule et elle décida de profiter du moment. William était agréable et lui posait de nombreuses questions, sur ses impressions de l'Écosse. Il se montrait à l'écoute, ce qui surprit Arya qui s'en était fait une toute autre image. Elle prit conscience que les rivalités d'Alexandre l'avait fait prendre le parti de ce dernier, sans prendre la peine de mieux connaître Monsieur Smith.

Christophe venait de saluer un potentiel client quand il remarqua Arya, sur la piste de danse. Il tapota l'épaule d'Alexandre. Ce dernier, en pleine discussion avec la fille de son futur contrat, se tourna dans la direction que lui indiquait son ami. Son visage se ferma, pendant quelques secondes. Son interlocutrice regarda le sujet de son attention et sourit du spectacle.

- Monsieur Smith n'a pas perdu de temps. J'ai cru comprendre qu'il recherchait une femme. Il se sent seul.

- Comment ça ?

- Oui, il semblerait qu'il recherche de la compagnie et, surtout, chaussure à son pied. Je pense que votre protégée est en bonne position.

- Souhaites-tu que j'y aille ? Lui murmura Christophe.

Alexandre lui fit non de la tête et reporta son attention sur son interlocutrice. Arya ne lui appartenait pas et elle avait le droit de profiter de sa soirée, comme elle l'entendait. Néanmoins, il eut beaucoup plus de mal à se concentrer sur sa conversation. Il ne cessait de jeter des coups d'œil à sa cavalière.

William insista pour danser, une seconde fois, avec Arya et elle n'osa pas la lui refuser. Elle ne pouvait nier que de pouvoir discuter avec une personne connue la rassurait. Et ce même si le cavalier était le principal rival de son hôte.

- J'ai une surprise pour vous.

- Encore ? Je pense que vous m'avez fait assez de surprise, jusqu'à présent.

- Je pense que celle-là ne vous laissera pas indifférente. Je vous explique. Lorsque je me suis présentée chez une cliente, il y a une semaine, j'ai appris quelque chose de très intéressant.

- C'est à dire ?

William regarda par-dessus son épaule, cherchant quelque chose du regard.

- Eh bien, cette cliente m'a informé qu'elle avait fait une rencontre assez étrange. Alors qu'elle effectuait sa promenade dominicale, elle a fait la connaissance d'une jeune femme, vagabonde. Elle était française et semblait perdue. Elle a décidé de la recueillir chez elle et de lui offrir le gîte et le couvert. Elle m'a présenté cette demoiselle et je leur ai proposé de venir, ce soir.

- Comment ça ? Vous voulez dire que...

Son cavalier arrêta de danser pour la tourner vers l'entrée. Arya remarqua tout de suite Marie, resplendissante, à l'entrée de la pièce. Son amie l'observait, sans bouger, les larmes aux yeux. Elles éclatèrent, toute deux, de rire.

Des cris de joie s'élevèrent, dans la pièce. Alexandre sursauta et regarda Christophe, inquiet, avant de se retourner. Arya et une inconnue se tenaient dans les bras, l'une de l'autre, ne cessant de rire. Les invités sourirent de leur réaction.

1850 [terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant