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Arya repensa aux excuses d'Alexandre. Elles étaient bien maladroites mais elles étaient là. Peut-être était-elle trop dure avec lui ? Elle savait que son orgueil parlait à sa place. Le barman lui apporta deux verres et sortit le whisky. Arya l'observa, ses pensées tournant autour de l'échange avec son protecteur.

- Ainsi, vous accompagnez Alexandre et Christophe ?

Arya se tourna vers Meredith, maintenant à ses côtés. Elle était encore plus belle de près. Elle dégageait une telle confiance en elle qu'Arya se sentit toute petite à ses côtés. Elle comprenait facilement pourquoi Alexandre était tombé amoureux d'elle.

- Bonsoir. – Lui répondit-elle avec insistance – En effet.

Meredith ne releva pas et fit signe au barman. Elle posa plusieurs pièces sur le comptoir.

- Je paye la tournée de ces personnes.

Elle se tourna vers Arya, souriant de manière provocante. Son interlocutrice sût, à cet instant, que Meredith ne serait pas son amie.

- Ce n'est pas la peine de me remercier. Et vous seriez aimable de faire savoir à Alexandre que, la prochaine fois qu'il vient à Londres, s'il souhaite une compagnie, il n'est pas obligé de payer pour l'avoir. Je serai heureuse de l'accompagner.

- De payer ?

- Bien sûr. Sans vouloir vous offenser, vous ne trompez personne.

Meredith la détailla de bas en haut et la salua pour retourner à sa table. Le groupe qui l'accompagnait avait observé la scène, de loin, et ricana. Arya voulu répliquer mais se contint lorsqu'elle croisa le regard d'Alexandre. Le comte vint, rapidement, à elle. Il se pencha à son niveau et observa la table de Meredith.

- Tout va bien ?

- Souhaitez-vous que je vous pardonne ?

Alexandre acquiesça, surprit de ce changement d'attitude.

- Je vous ai ramené, hier soir. Ce soir, ramenez-moi et offrez-moi toutes les tournées.

- Je ne suis pas sûre que...

- Alexandre !

- D'accord. D'accord.

- Merci.

Arya repartit à la table où Christophe et Marie ne cachaient plus leur attirance, l'un pour l'autre. Elle fit claquée les verres sur la table et s'installa brusquement.

- Santé ! S'exclama-t-elle.

Elle prit plusieurs gorgées de son verre, sous les regards interrogateurs de ses amis. Ils se tournèrent vers Alexandre. Le comte haussa les épaules et Marie se leva, perplexe.

- Arya, j'ai bien envie d'aller me rafraîchir. Peux-tu m'y accompagner ?

- Si tu veux.

Elle se leva, son verre à la main. Alexandre attrapa la bière, au passage de sa protégée. Arya lui lança un regard noir mais suivit sa meilleure amie, sans faire d'histoire. Une fois la porte refermée, Marie saisit les bras d'Arya pour qu'elle se concentre, sur elle.

- Que se passe-t-il ?

- Elle m'a traité de pute ! Cette connasse m'a traité de pute !

- Non ?

- Elle m'a dit que, la prochaine fois où Alexandre revient à Londres, il n'était pas obligé de payer pour avoir de la compagnie. Elle se porte volontaire !

1850 [terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant