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Arya reprit ses esprits, avec difficulté. Ses pensées étaient totalement embrumées. Elle repensa à la voyante puis à sa dernière rencontre, au milieu de nul part. Elle n'osait ouvrir les yeux, de peur d'être observée ou de se retrouver dans un lieu sordide. Les inconnus lui avaient indiqué qu'elle se trouvait en Écosse. Comment cela était-il possible ? Avait-elle été droguée, durant plusieurs jours ? Pourquoi l'avoir placé, au milieu de nulle part ? Les souvenirs des habits, des hommes, et leur manière de parler, réveilla une autre inquiétude en Arya. Elle qui ne souhaitait pas se retrouver mêlée à une secte... Elle n'avait rien trouvé de mieux que de s'évanouir et de se remettre, totalement, à la merci de ces interlocuteurs. C'était bien sa vaine. Elle se décida à ouvrir les yeux. Il allait falloir qu'elle trouve un moyen de retrouver Marie et ce n'était pas en restant coucher que sa situation allait évoluer.  Lorsque ses paupières s'ouvrirent, elle se trouvait dans une chambre. Elle grimaça en découvrant le papier peint à fleur. Les meubles dataient d'une autre époque mais possédaient un certain charme, elle devait l'avouer. L'ambiance lui rappela l'appartement de la voyante. Arya se leva du lit. Un miroir lui fit face et la dévoila, dans une vieille robe de chambre, blanche.

- C'est quoi ce bordel ?

Elle sortit de son antre, le plus discrètement possible. Il fallait qu'elle retrouve Marie. Peut-être que ces hommes lui avaient, également, apporté de l'aide ? Du moins, s'ils s'agissaient d'aide et non de kidnapping. Arya ouvrit, doucement, la porte. Elle prit une direction, au hasard, dans l'espoir de trouver la sortie. Elle dû faire demi-tour, deux fois, avant de tomber sur l'escalier et de déboucher dans le rez-de-chaussée. Si elle n'avait pas été aussi paniquée, et pressée, elle aurait sans doute pris le temps de visiter, chaque recoin de la demeure. L'habitation semblait ancienne, mais magnifique. Une fois face à la porte d'entrée, elle fut interpellée par une femme, en tablier.

- Que faites-vous, ici, ma chère enfant ? Vous avez besoin de repos.

- Je...

- Et ce n'est pas une tenue pour se promener, dehors. Suivez-moi.

Le ton emplit de douceur de l'inconnue lui fit perdre tout ses moyens. La peur, la tristesse, la fatigue et la joie, de voir un visage sympathique, finirent de l'achever.

- Je dois retrouver une amie... Nous nous sommes perdues. Lui répondit Arya, au bord des larmes.

- Tant que vous n'êtes pas remise, sur pied, vos recherches ne vous mèneront à rien.

Elle acquiesça, silencieuse. Devait-elle s'enfuir en courant ? Ne pas écouter cette inconnue ? Elle repensa à l'homme qui l'avait aidé, dans les Highlands.

- Puis-je voir le propriétaire de cette maison ?

- Bien sûr mais pas dans cette tenue. Suivez-moi, je vous prie.

Arya comprit qu'elle ne gagnerait pas cette bataille. Résignée, elle suivit l'inconnue dans une autre pièce. Son interlocutrice ne semblait pas des plus dangereuses. La décoration ne changeait que très peu, d'une salle à l'autre. De vieux portraits arpentaient les murs. Arya grimaça face aux rideaux, en velours rouge. Rien, dans cette demeure, ne respirait la modernité. Elle avait l'impression d'arpenter les couloirs d'un musée. Sa nouvelle guide ouvrit une grande armoire.

- Je n'ai, malheureusement, pas grand-chose à vous proposer. Ma fille et moi ne sommes pas riches et j'espère que ces vêtements vous conviendront.

- Ne vous inquiétez pas. Je pense que je ne ferai pas ma difficile. Tant que j'enlève cette robe de chambre, qui gratte !

- Elle gratte, mais elle tient chaud et, par ce temps, il vaut mieux. Vos habits sont à la lessive, en ce moment. Nous vous les redonnerons dès qu'ils seront propres bien que je vous conseille de ne pas trop les porter. L'on vous remarquera moins. Tenez, prenez cette robe. La couleur vous ira à ravir.

1850 [terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant