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Arya partit, en début d'après-midi, rejoindre son coin de paix, derrière la bâtisse abandonnée. Elle saisit son livre et laissa vagabonder Vaillant et Zorro, comme à leurs habitudes. Elle repensa à sa discussion d'avec Chloé et Miss Triguane, de la semaine dernière. Elle ne pouvait s'empêcher d'être inquiète pour Alexandre. Pourquoi continuait-il dans cette voie, s'il n'était pas heureux ? Pourquoi s'obstinait-il à se détruire ? Les jappements de Vaillant la firent sortir de sa torpeur. Elle siffla pour le rappeler mais le chien ne revint pas. Elle finit par laisser son livre, et sa couverture, pour aller chercher son fidèle allié. Vaillant jouait avec un homme, d'une cinquantaine d'année. L'animal ne fit même pas attention à elle, trop occupé à aller chercher le bâton. L'inconnu remarqua Arya et lui sourit.

- Est-ce votre chien ?

- Oui. J'espère qu'il ne vous a pas importuné ! Il est encore jeune...

- Non... Il m'a l'air adorable. Mais, dites-moi, que faites-vous ici, seule ?

Arya montra l'arbre, un peu plus loin.

- Je viens ici pour lire et trouver une certaine tranquillité.

- Vous avez trouvé un merveilleux endroit. Je m'appelle Jacques.

- Enchantée, Arya.

- Quel prénom original. Etes-vous de la région ?

- Pas vraiment. Je suis française, pour tout vous dire... Je suis juste de passage.

Jacques lui sourit. Arya lui rendit son geste et commença à se poser des questions, quant à la présence de l'homme ici. Elle avait toujours pensé que la demeure n'appartenait à personne.

- Êtes-vous le propriétaire ? Demanda-t-elle, trop curieuse.

- Non. Mais mon fils souhaiterait l'acheter. Je ne comprenais pas ce qu'il pouvait bien lui trouver donc je suis venu voir, de mes propres yeux.

Arya lui sourit et indiqua, de la main, la vieille bâtisse. Elle n'avait, certes, pas fière allure mais ses murs dégageaient une certaine splendeur.

- Eh bien, votre fils a bon goût. Je ne vous cache pas que je serai la première déçue de ne plus pouvoir venir lire, ici, mais cette demeure est remplie de charme.

Jacques adressa un clin d'œil à son interlocutrice. Il lui fit signe de se rasseoir, sous l'arbre, et prit place, à côté d'elle.

- Combien de temps comptez-vous rester ?

- Je ne sais pas. Ma meilleure amie se marie le mois prochain donc, jusque-là pour le moment. Ensuite je verrai pour retourner en France. Et vous ? Etes-vous de la ville ?

- Non. Je vis en Angleterre. Je suis ici, pour affaire personnelle.

- Voir votre fils ?

- En effet. Cela faisait plusieurs années que l'on ne s'était pas vu.

Arya devina, facilement, que ce séjour était important pour sa nouvelle connaissance. Elle sourit de cette tendresse, dans son regard, à l'évocation de son fils.

- Les retrouvailles ont dû être magnifiques !

- Je ne dirai pas que ce mot correspond à la situation. Il ne semble pas au mieux de sa forme.

- Oh... Peut-être que votre venue lui apportera le bien nécessaire.

Jacques sourit de la réponse apportée. Il préféra ne pas répondre quant à ses craintes de voir, un jour, son fils aller mieux. Il ne préféra pas s'étendre sur le sujet et finit par se redresser pour faire signe à Arya de le suivre.

1850 [terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant