Lorsque la musique sonna sa dernière note, Émilie saisit les mains du comte Griffind. Elle n'était plus habillée de son regard emplit de reproche. Elle put ressentir toute la tristesse de son cavalier, à cet instant. Elle ne pouvait pas assumer de le rendre malheureux.
- L'aimez-vous ?
- Émilie... Je vous ai dit que je ne souhaitai pas parler de tout ceci.
- Alexandre... Je veux juste savoir la vérité. L'aimez-vous, réellement ?
Le comte regarda autour de lui, inconsciemment, à la recherche du sourire d'Arya. Ne la trouvant pas, il reporta son attention sur sa fiancée. Pourquoi Émilie lui posait-elle une telle question ? Il soupira, prenant conscience que s'il souhaitait partir sur de bonnes bases, avec elle, il se devait d'être honnête. Il baissa les yeux, presque honteux.
- J'aimerai vous dire le contraire, croyez-moi, mais... Oui... Je l'aime... Profondément.
- Les sentiments ne se contrôlent pas... Je suis navrée... Navrée d'être celle qui empêche votre bonheur.
Alexandre dévisagea sa cavalière, surprit de sa réaction. Il s'attendait à la voir rugir, telle une lionne. Au lieu de ça, elle faisait preuve d'une grande compassion. Il finit par lui sourire, avec tristesse.
- Ce n'est en rien votre faute. Peut-être que je vous ai fait ressentir les choses ainsi, mais ce n'est pas le cas.
Alors que Mlle De Jolie allait lui répondre, Catherine apparut à leurs côtés, pour saisir les mains de son fils et de sa future belle fille.
- Vous voyez, vous pouvez vous entendre.
- Mère...
Il n'en pouvait plus de ces réflexions. De ces tentatives de prouver que sa protégée était en-dessous des autres femmes.
- Elle te correspond beaucoup plus qu'Arya ! Piqua Mme Griffind, bien décidée à se faire entendre.
- Vous n'avez même pas cherché à la connaître... Soupira Alexandre.
Catherine fusilla son fils du regard. Elle n'aimait pas le voir aussi insolent. Jacques les rejoignit et croisa les bras sur sa poitrine.
- Peut-être, mais toi, tu n'as rien fait pour donner envie à ta mère de la connaître.
- Père...
- Tu es bon dans tout ce que tu entreprends, mon fils. Mais, je dois avouer que ton manque de combativité, sur les sujets les plus importants de la vie, me surprend.
- Jacques ! S'exclama Catherine.
Émilie eut du mal à cacher son malaise, quant à la conversation. Tout le monde donnait son avis sur leur mariage, ne s'inquiétant pas de ce que les principaux intéressés puissent penser. Jacques se tourna vers elle.
- Je suis navrée de tenir de tels propos, devant vous, ma chère amie.
- Père, si j'ai accepté ce mariage, c'est pour vous. Intervint Alexandre, ne sachant plus comment se positionner.
- Nous te servons d'excuse et tu le sais... Si on veut quelque chose, on ne s'arrête pas au premier obstacle qui se dresse face à nous et... Entre toi et moi... Arya mérite qu'on se batte pour elle, comme je me suis battue pour ta mère.
Catherine comprit que la situation lui échappait. Le regard de son mari la dissuada de dire ou faire quoi que ce soit pour montrer son désaccord. Tout se mélangeait dans l'esprit d'Alexandre. Son père avait-il raison ? Ne c'était-il pas assez battu pour la vie qu'il souhaitait ? Il se tourna vers Émilie et il comprit toutes ses erreurs. Sa fiancée lui sourit, tendrement. Il était temps de passer, à autre chose.
- Je comprends...
Le comte acquiesça et se précipita à l'extérieur de la salle de réception, ignorant les appels de sa mère. Il chercha dans le jardin avant de se diriger vers les écuries où les torches étaient allumées. Il trouva Arya, au côté de Zorro. Il sourit devant le tableau, tout était clair pour lui, désormais. Son père avait raison. Il devait vivre la vie qu'il souhaitait tant qu'il restait intègre et fidèle à ce qu'il était.
- Arya ?
Elle se tourna vers lui, surprise de le découvrir. Une lumière vive apparut, derrière elle, et le fit reculer de plusieurs pas. Arya se tourna vers le halo lumineux et sourit au comte, les larmes aux yeux.
- Merci pour tout... Marie t'expliquera tout...
La mariée apparut au côté du comte. Christophe était également là, droit et ému. Marie pleurait et se serra contre Alexandre. Le nouveau venu était perdu. Il ne comprenait pas ces larmes. Il s'avança vers Arya, devinant que s'il la laissait disparaître, il ne la reverrait plus jamais.
- Ne pars pas Arya. Ne me laisse pas...
- Je suis désolée... Je ne peux pas vous voir vous marier, avec une autre. Je ne le supporterai pas...
Le cœur d'Alexandre se brisa. Il essaya d'attraper le bras d'Arya mais sa main se referma sur du vide. Il se tourna alors vers Marie. La mariée s'écroula à terre, en pleure. Christophe vint aider sa femme à se relever.
- Que se passe-t-il ? Où est Arya ? S'exclama Alexandre, inquiet.
- Elle est rentrée chez nous... Hoqueta Marie.
- Chez vous ?
- Dans notre siècle... Nous... Nous venons du 21ème siècle. Un soir de fête, une vieille femme nous a proposé de tenter une expérience. Nous avons accepté et nous nous sommes retrouvés ici...
Alexandre ne comprenait pas un mot de ce que venait de lui dire son amie. Christophe lui fit signe qu'il lui expliquerait les choses, plus tard.
- Elle est partie ? Demanda-t-il, simplement.
Son ami acquiesça, malheureux. Le comte Griffind se retourna là où Arya avait disparu. Il tomba à genou, ne pouvant admettre ce départ. Pas maintenant, alors qu'il était prêt à vivre pleinement sa vie, au côté de la femme qu'il aimait.
Arya ouvrit les yeux, dans sa chambre, le cœur battant à tout rompre. Elle se redressa pour faire le tour de l'appartement. Les klaxons, qui retentirent lorsqu'elle ouvrit sa fenêtre, la firent sursauter. Elle se précipita dans la chambre de Marie. Il n'y avait plus aucune trace de ses affaires, comme si son amie avait totalement disparue. Elle soupira, les larmes aux yeux. Elle repensa à Alexandre, avant qu'elle ne disparaisse. Avait-elle fait le bon choix ? Elle n'avait pas vraiment réfléchi, sur le coup. Lorsqu'elle était sortie de la salle de bal, Marie l'avait retrouvé et lui avait expliqué qu'elle savait comment retourner dans leur siècle. La sorcière n'était autre que la vieille femme qui l'avait logé, au départ, et qu'Arya eut l'occasion de rencontrer plusieurs fois. Marie n'avait pas voulu en parler, à son amie, de peur de la voir partir. Néanmoins, elle ne souhaitait plus la voir malheureuse. Arya ne pouvait en vouloir à Marie, elle aurait sûrement fait la même chose, à sa place. La sorcière, qui se nommait Camilla, présente au mariage, avait alors proposé à Arya de la renvoyer chez elle. Elle avait accepté, ne supportant plus de voir Alexandre au côté d'Émilie. Maintenant qu'elle se retrouvait de nouveau chez elle, seule, avec toujours le manque lié à Alexandre, elle se demanda si elle n'avait pas pris sa décision trop rapidement.

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1850 [terminé}
Ficțiune generalăArya n'a jamais cru à l'art occulte. Néanmoins, le soir où elle se retrouve entraîner dans l'appartement d'une voyante, elle ne peut que se résigner à suivre sa meilleure amie, dans une séance bien particulière. Une séance qui changera sa vie et la...