Le groupe partit aux aurores, pour Inverness. Ils passèrent les deux nuits, dans des auberges, au bord de la route. Alexandre redoublait d'attention pour Arya. Ces attitudes la touchaient autant qu'elle la mettait, quelque peu, mal à l'aise, à certain moment. Elle n'aurait jamais cru qu'il puisse être aussi tendre et attentionné, avec qui que ce soit. Néanmoins, elle se décida à en profiter et à accepter ces marques d'affections, au grand plaisir de Marie. Sa meilleure amie la poussait à s'ouvrir, un peu plus, et à réapprendre à faire confiance.
Le quatuor arriva en Écosse, en milieu d'après-midi du troisième jour. Marie et Christophe furent déposer, en premier, et promirent de rapidement venir chez le comte pour discuter du bal des fiançailles. Alors que le couple, restant, était sur la route du manoir, une vieille bâtisse attira l'attention d'Arya. Elle se tourna vers Alexandre, curieuse.
- A qui appartient-elle ?
- Personne... Elle est abandonnée depuis bien longtemps.
- Quel dommage. Elle a l'air magnifique...
Alexandre observa la demeure. Il n'y avait jamais vraiment prêté attention. Il savait qu'elle appartenait à un vieil homme qui, une fois mort, ne l'avait léguée à personne. La bâtisse n'avait pas trouvé d'acheteur, au vu des travaux à effectuer. Il sortit de ses pensées lorsqu'ils arrivèrent au manoir. A l'arrivée dans la cour, Arya remarqua une calèche, devant la porte d'entrée.
- Vous avez déjà un rendez-vous ? Demanda-t-elle.
- Je n'attendais personne.
Miss Triguane sortit pour les accueillir, suivi d'une grande femme, âgée d'une cinquantaine d'année. Le visage d'Alexandre s'assombrit, sous le regard surpris de sa compagne.
- Les ennuis sont là... Murmura-t-il.
Arya ne comprit pas sa réaction mais elle n'eut pas le temps de demander plus de précisions. Le comte descendit, le premier, de la calèche et l'aida à le rejoindre. Elle le sentait tendu. Miss Triguane vint serrer Arya, dans ses bras. L'inconnue s'approcha d'Alexandre et l'enlaça.
- On ne dit plus bonjour, à sa chère mère ?
- Que faites-vous ici ? Lui répondit Alexandre.
Arya eut du mal à contenir sa surprise. Pourquoi la mère d'Alexandre était-elle au manoir ? Il ne semblait pas plus au courant qu'elle, de cette visite, ce qui ne l'aida pas à se rassurer. Le comte vint se placer, à ses côtés.
- Mère, je vous présente Arya Dynalie.
- J'ai déjà beaucoup entendu parler d'elle... Mademoiselle.
Arya hésita. Comment devait-elle se comporter, dans ce genre de situation ? Miss Triguane lui montra le geste, discrètement. Arya baissa la tête, en guise de respect. La mère d'Alexandre était d'une grâce incroyable, bien que ses attitudes semblaient des plus hautaines. Elle sourit, timidement.
- Je suis honorée de faire votre connaissance.
- Je dois dire que je suis également heureuse de poser un visage sur les nombreuses anecdotes que j'ai entendu, à votre sujet...
L'invitée de la demeure ne sût pas dire si la remarque était un compliment ou un reproche. Elle se contenta de sourire. La mère d'Alexandre reporta son attention, sur son fils.
- Ton père et moi avons appris la signature du contrat des Getway. Nous sommes fiers de toi.
- Père n'est-il pas ici ?
- Il nous rejoindra, d'ici une semaine. Néanmoins, j'ai une surprise pour toi.
La comtesse fit signe à Alexandre de la suivre, à l'intérieur. Miss Triguane et Arya entrèrent, à leur suite. Lorsqu'ils franchirent la porte, Chloé se précipita à leur rencontre et saisit son amie, dans ses bras.
- Oh Arya ! Tu m'as tellement manqué ! Alors ce voyage ?
- Je te raconterai tout ça plus tard. C'était parfait.
Le comte Griffind ne put s'empêcher de sourire à Arya, lorsqu'il entendit ses paroles. Sa mère le remarqua et s'approcha des deux femmes.
- Chloé, comment pouvez-vous être aussi familière avec Mademoiselle Dynalie ? Elle est tout de même l'invitée du comte, même si pas de son rang.
La jeune domestique baissa la tête, désolée. Elle retourna dans la cuisine, sous le regard déçu d'Arya. Au moins, cette dernière était désormais fixée sur le sens des remarques de la nouvelle venue. Il ne s'agissait pas de compliments. Alexandre se tourna vers sa mère, mécontent.
- Tu n'as pas à t'occuper de l'attitude de mes domestiques.
- Et pourtant... Il faudrait quelque fois les recadrer. Tu es beaucoup trop gentil, avec eux. Heureusement qu'une femme va venir te porter main forte.
- Une femme ? Répéta Alexandre.
- Mon chéri. Nous avions toujours dit qu'une fois un gros contrat signé, il fallait que tu te focalise sur ta vie personnelle.
- A ce sujet, mère, il faut que je vous parle... Je...
Mme Griffind n'écouta pas son fils et entra dans le petit salon. Durant ce court laps de temps, il jeta un regard paniqué à Arya. Sa mère ressortit, accompagnée d'une inconnue. Arya comprit rapidement qu'il s'agissait de Mlle De Jolie. Son nom lui allait à ravir, à son grand désarroi. Elle était d'une grande beauté. Ses longs cheveux noirs étaient attachés en un chignon distingué. Ses traits fins et sa peau, d'une blancheur parfaite, faisait ressortir ses yeux verts. La nouvelle venue s'approcha d'Alexandre et le salua.
- Mon cher ami... Je suis tellement heureuse de vous revoir. Je dois vous féliciter pour votre contrat. Les choses avancent...
- Emilie...
Le comte ne semblait pas s'attendre à ce retournement de situation. Il se contenta de saluer la nouvelle venue et jeta un coup d'œil à Arya. Emilie s'approcha d'elle.
- Vous devez être la pauvre âme qu'il a recueillie...
- Je préfère lorsqu'on m'appelle Arya...
La remarque fit sourire Alexandre et Miss Triguane. Mlle De Jolie lui sourit, à son tour.
- Vous êtes française, à ce que j'ai pu comprendre... De quel endroit venez-vous ?
- Du sud-ouest...
- Tout s'explique. Lui répondit la nouvelle venue, amusée.
Arya n'eut pas de mal à deviner qu'elle n'allait pas l'apprécier. Émilie se tourna vers le comte Griffind. Elle avait tenu ses devoirs, en échangeant quelques mots avec l'invitée de son futur époux, maintenant elle devait se pencher sur des choses plus sérieuses.
- Me feriez-vous visiter votre demeure ? Je n'en ai vu qu'une infime partie, depuis mon arrivée.
Madame Griffind fit signe à son fils de s'exécuter. Ce dernier acquiesça et lui tendit son bras. Arya les regarda s'éloigner, non sans ressentir une pointe de jalousie. Miss Triguane vint à ses côtés et lui tapota la main, maternellement.
- Je crois que Zorro et Vaillant ont senti votre retour. Ils sont intenables, depuis ce matin.
A ces mots, Arya sourit et sortit de la demeure, sans prêter attention à la mère d'Alexandre, qui la dévisageait toujours. Elle était bien décidée à ne pas faire d'efforts, au vu des comportements de cette dernière.
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1850 [terminé}
Fiksi UmumArya n'a jamais cru à l'art occulte. Néanmoins, le soir où elle se retrouve entraîner dans l'appartement d'une voyante, elle ne peut que se résigner à suivre sa meilleure amie, dans une séance bien particulière. Une séance qui changera sa vie et la...