Chapitre 17

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Thomas se gara devant une immense propriété. Beverly était rassurée de voir qu'il ne lui était rien arrivé de grave. À travers la vitre, un détail avait attiré son attention : Le nombre d'agents de sécurité.
On aurait dit qu'ils venaient de pénétrer dans la maison d'un de ces politiciens aussi riche que malhonnête.

La jeune femme jeta un coup d'oeil à Adryan qui était assis à côté d'elle. Il n'avait presque rien dit pendant les trois heures qu'ont duré le voyage. Il avait l'air perdu dans ses pensées, Beverly se demandait d'ailleurs si il avait remarqué qu'ils s'étaient arrêtés.

Thomas et Martin descendirent les premiers. Martin ouvrit la portière, Adryan sortit en premier et tendit la main à Beverly pour l'aider à sortir. Il referma la portière derrière lui.

Contrairement à la propriété de New York qui était plus moderne et sombre, cette villa donnait une atmosphère accueillante. La décoration faisait penser à ces maisons médiévale de la haute bourgeoisie. Elle était d'ailleurs immense vue de l'intérieur.
Une femme âgée dans un tailleur noir les accueillis avec un énorme sourire. Elle fit la bise à Adryan.

– *Buongiorno parrain ! (Bonjour)*

Son accent confirma les soupçons de Beverly, elle était bien italienne.

– Buongiorno Isadora. Je te présente Beverly.

Elle posa son regard sur Beverly. Un énorme sourire ornait son petit visage ridée.

– *È così bella ! Dovresti presentarla a tua madre, sono sicuro che le piacerà! ( Qu'est-ce qu'elle est belle ! Tu devrais la présenter à ta mère, je suis sûre qu'elle va l'adorer!)

À peine finit-elle sa phrase qu'elle fait la bise à Beverly qui ne s'attendait pas à tant de familiarité.

– Dépêchez vous ! Tout doit être parfait pour ce soir ! S'exclama t-elle à haute voix.

Juste derrière elle, quelques serveurs plaçaient des couverts sur une grande table. Beverly se pencha vers Adryan.

– Qu'est-ce qu'elle a dit ?

– Que cette femme à l'air d'être une vraie emmerdeuse. Répondit celui-ci un sourire en coin. Et elle a bien raison.

Beverly lui lança un regard noir, Isadora se tourna de nouveau vers eux et prit la main de l'américaine

– Viens ma chérie, je vais te montrer ta chambre pour que tu puisses ranger tes affaires. Dit-elle en faisant allusion à la valise que Martin portait.

Sans que Beverly ne puisse réagir, elle l'entraîna en haut des escaliers qui menait à un étroit couloir, Martin sur leurs pas. La jeune femme ne put compter le nombre de portes mais c'est après de longues secondes qu'Isadora ouvrit une porte qui donnait sur une immense chambre.

– Voici ta chambre ma chérie ! Je suis tellement ravie de faire ta connaissance !

Beverly l'observa. Pourquoi était-elle autant heureuse de la rencontrer ? Est-ce que la traduction du parrain était juste ?
Martin déposa la valise dans un coin de la porte avant de s'en aller avec Isadora.

Beverly s'assit sur le lit. Des souvenirs de son enfance lui remontèrent en mémoire. Elle était venue à Cleveland quelques fois avec son père pour son boulot.
Une question résonna dans la tête de la jeune femme. Et si son père travaillait pour la mafia italienne ? C'est peut-être pour ça que King savait que le parrain allait l'aider à le venger...

Après avoir pris une douche, Beverly descendit dans le salon, les rayons du coucher de soleil traversait les fenêtres donnant un charme simple au hall d'entrée. Elle passa devant la table qui était prête à recevoir des invités.

Elle finit sa courte visite dans la cuisine où Isadora était assise sur une petite table en bois en train de lire un livre.

– Bonsoir.

Isadora releva la tête de son bouquin et lui sourit. Ses cheveux noirs attachés en queue de cheval lui donnait un air stricte.

– Bonsoir ma chérie, que puis-je faire pour toi?

– Où se trouve le parrain ?

– Dans son bureau, mais il est occupé pour le moment, je ne crois pas que le dérangé soit une bonne idée.

Beverly se mordit la lèvre. Isadora avait sûrement raison, mais bon c'est lui qui a ordonné qu'elle sorte que sous permission.

– Pourquoi veux tu le voir ?

Elle souffla et s'assit à côté d'Isadora.

– Rien d'important, je voulais juste me faire couper les cheveux et il tient à ce que je lui demande la permission pour sortir.

Le sourire d'Isadora s'élargit, elle ferma énergiquement son livre et le déposa sur la table.

– Et bien, tu viens de taper à la bonne porte ! J'étais coiffeuse dans ma jeunesse.  Tu me fais confiance ?

– C'est d'accord.

Excitée comme une gamine dans un magasin de bonbon, la gouvernante prit la main de Beverly et l'entraîna dans sa chambre.


***

Adryan se servit un énième verre de whisky avant de se tourner vers la fenêtre en verre. Les lumières des maisons et des immeubles donnaient l'impression d'étoiles au milieu de ce début de soirée. Il but une gorgée de son verre tout en écoutant l'homme qui s'adressait à l'autre bout du fil.

– Est-ce que la clé USB est avec toi ?

Adryan rigola nerveusement.

– Tu ne veux pas que je donne ma position également ?

Son sarcasme fit soupirer son interlocuteur.

– Ok, question stupide. Prends soin de toi Adryan, je comprends que tu as juré de protéger cette clé au péril de ta vie mais fait attention s'il te plaît. De mon côté je vais essayer d'identifier les personnes qui sont à la recherche de la clé.

– *Grazie Enzo! Tiens moi au courant. (Merci).

Adryan raccrocha et bu le reste de son verre d'un trait. La migraine qu'il avait depuis ce matin ne lui lâchai plus.
Des coups sur la porte le fit grogner.

– Entrez. Répondit-il froidement.

Adryan se concentra sur les voitures noires qui pénétraient dans la propriété.

– Isadora voulait que je te prévienne que tes amis sont là.

– Je vois, je ne suis pas aveugle.

Il se retourna agacé vers Beverly mais l'expression de son visage changea immédiatement. Ses cheveux bruns coupés au carré dépassaient à peine sa nuque. Beverly croisa les bras.

– Si tu est de mauvaise humeur pas la peine de le faire sentir à tout le monde ! Gronda-t-elle.

– Tu est magnifique.

Beverly sentit son visage viré au rouge. Ses paroles réveillèrent quelque chose au creux de son ventre. Elle le fixa un moment bouche bée.
Adryan déposa son verre sur son bureau.

– Ne jamais faire attendre la Cosa Nostras. Dépêche toi.

Il passa devant elle et sortit de la pièce. La froideur avec laquelle il avait dit sa dernière phrase fit douter Beverly. Est-ce qu'elle avait imaginé ces paroles ?
Elle savait au fond d'elle qu'elle devait s'éloigner de lui pourtant il l'attirait comme un aimant.
Elle était bien décidé à percer à jour cet homme si mystérieux et changeant.

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Bonne année à tous et meilleurs vœux !!!!

BEVERLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant