Chapitre 79

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Adryan souleva Nina pour qu'elle puisse récupérer le rouleau de pâtisserie dans l'un des meubles de rangement. Chose faite, il laissa la petite redescendre et se précipiter vers sa mère qui lui sourit tendrement en récupérant l'ustensile.

Grazie, amore mio!

Loana se mit à aplatir la pâte sur le plan de travail avant de se concentrer sur Adryan qui buvait un verre de vin visiblement pensif.

– Est-ce que tu as peur que ma marraine fasse fuir ton petit chaton ? Se moqua gentiment Loana.

Adryan darda ses yeux sur cette femme qu'il était content de retrouver. Ils avaient été élevé comme frère et soeur.

– Je..non, je pensais à autre chose.

Depuis quelques jours, Adryan avait un mauvais pressentiment. Le fait qu'Oda n'est pas donné signe de vie depuis un bon moment déjà l'inquiétait. Il savait que le japonais n'allait pas renoncer à Beverly si facilement et lui il ne comptait pas du tout la lui céder. Elle était à lui maintenant et il était à elle. L'idée qu'elle le quitte lui faisait bouillir le sang à un degré intolérable, presque meurtrier.

Oui, il pouvait tuer tout homme qui tenterai de s'approcher d'elle.

– Eh oh! Ici la terre! Intervint Loana.

Adryan déposa son verre sur la paillasse.

– Désolé, j'étais ailleurs.

– Je vois ça. Tu sais te connaissant, jamais je n'aurais imaginé que tu nous présenterai une femme un jour.. toi qui répétait sans cesse qu'elles sont inutiles.

– Beverly n'est pas n'importe quelle femme à mes yeux. Grogna Adryan.

– Bien sûr j'ai hâte de la rencontrer !

Il voulut répondre quand Alma fit son apparition dans la pièce. Nina et Émilia se précipitèrent vers elle pour se venter de cuisiner avec leur mère.

– Où est Beverly ? Demanda-t-il, inquiet.

– Elle voulait se reposer.. mais je ne suis pas sûre qu'elle va bien..

Adryan se redressa aussitôt avant de s'approcher de sa mère qui tenait toujours les filles dans ses bras.

– Ça fait combien de temps qu'elle est seule ?

Alma perçu l'inquiétude et un peu de colère dans sa voix.

– À priori dix minutes.

– Merde. Souffla Adryan avant de la contourner et de quitter la pièce.

Il savait que c'était dangereux de laisser Beverly seule en ce moment. Il y a encore trois jours elle était sur le point de se trancher les veines. Si il n'était pas arrivé au moment où elle tenait une lame dans sa main, tandis que son autre bras était tendu, en larme.

Il enjamba les escaliers à une vitesse folle, les crises dépressive du sevrage de Beverly ne lui permettait plus de rester aussi longtemps seule. Et quelque chose lui disait que sa mère aurait pu en provoquer une en touchant un point sensible.

Adryan souffla de soulagement en ouvrant brutalement la porte de leur chambre. Elle était certe en train de pleurer silencieusement mais elle n'était pas en danger. Il referma la porte et s'approcha.

Beverly ne lui adressa même pas un regard, en position foetale, accroché à un oreiller comme une bouée.
Adryan monta sur le lit et déposa un petit baiser sur son cou. Il récupéra l'oreiller et le jeta loin d'eux avant d'attirer Beverly dans ses bras à lui.

– Viens mon cœur.

Beverly cala sa tête contre son torse tandis qu'il passa une main autour de sa taille et passa l'autre sous son t-shirt pour caresser son dos tendrement. Elle se sentit aussitôt apaisée par sa présence.

– Qu'est-ce qu'il y a ? Murmura-t-il avant de déposer un baiser sur sa tempe.

– Je..

Elle inspira profondément pour se donner du courage et contrôler sa voix tremblante.

– Je sais que j'ai dit que je n'en reparlerai plus mais.. je veux une famille Adryan. Je veux me marier dans une robe ridiculement bouffante, je veux des enfants, passer des nuits blanches à faire des biberons... je veux l'amour et la vie de famille que je n'ai jamais eu la chance d'avoir.

Elle sentit les muscles d'Adryan se crisper alors elle s'empressa d'ajouter :

– Pas tout de suite, mais dans quatre ou cinq ans... Je crois que je mérite d'être heureuse.

C'était la première fois qu'elle se l'avouait. Après toutes les crasses que la vie lui avait infligé, c'était la première fois qu'elle voulait vivre et faire quelque chose de sa vie. Mais est-ce que ce serait avec Adryan ?

N'ayant toujours pas de réponse, elle releva la tête et croisa son regard.

– Je sais...

Il déposa un bref baiser sur ses lèvres avant de continuer.

– Et je ferais toujours tout ce qui est en mon pouvoir pour te rendre heureuse... Mais je pense qu'on devrait avoir cette conversation une fois que nous en aurons fini avec les russes et les japonais.

Beverly n'insista pas. Il avait raison. Le plus important c'est qu'il n'avait pas directement rejeté l'idée ce qui lui redonnait l'espoir de pouvoir le convaincre.

– Tu veux qu'on aille prendre un bain ?

Elle hocha la tête.

– Oui mais on peut rester là encore cinq minutes ?

– Tes désirs sont des ordres chaton.




Beverly reprit de la pizza avec un énorme sourire envers Loana qui venait de lui proposer. Prendre un bain chaud avec Adryan lui avait permis de se détendre avant se dîner où elle avait fait la rencontre de Loana.

C'était une personne vraiment adorable, portrait craché de ses deux filles. Et même si son anglais n'était pas terrible, elle avait tout fait pour mettre à l'aise Beverly pendant tout le dîner.

L'américaine adorait cette ambiance. Discuter, rigoler autour de bon petits plats. Il y avait cette chaleur chez les italiens qu'elle n'avait jamais connu avant et elle adorait vraiment ça.

– Alors comme ça tu as étudier l'informatique ? Questionna Loana intéressée.

– Oui. Répondit timidement Beverly.

– Tu es si intelligente, vous formez un si joli couple. Commenta Alma rêveuse.

Beverly sourit à Adryan qui était assis à côté d'elle, une main sur sa cuisse sous la table. Il lui jeta un coup d'œil en finissant son verre de vin. Elle se sentit rougir.

Jamais elle n'aurait imaginé aimer un homme comme elle l'aimait lui. Avec son sale caractère, cette nouvelle facette qu'elle découvrait de lui. Cette façon qu'il a de la regarder, son élégance, son accent. Elle adorait les tatouages sur son corps, les fossettes sur ses joues lorsqu'il souriait.

Bref Adryan était l'homme imparfaitement parfait à ses yeux.


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