Chapitre 78

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Beverly observa Adryan quitter la pièce, la boule au ventre. Elle appréhendait ce tête à tête avec sa mère. Est-ce qu'elle serait à la hauteur de son fils pour elle ? Est-ce qu'elle allait la trouver trop jeune et immature ? La jeune femme risqua un regard vers Alma et croisa ses yeux marron. Elle l'observait attentivement, un sourire chaleureux sur les lèvres.

– Je ne vais pas te manger mon enfant. Rigola Alma en prenant sa main, viens avec moi.

Beverly se laissa entraîner sans un mot. Elles traversèrent le salon où la jeune femme avec qui Alma dansait quelques minutes plus tôt s'était assise dans un fauteuil visiblement épuisée.

– C'est une infirmière ? S'étonna Beverly en remarquant son uniforme tandis qu'elles se dirigeaient vers les escaliers en marbre blanc.

– Oui c'est Mary, mon infirmière.

– Est-ce que vous êtes malade ?

– Ne me vouvoie pas ! Je suis ta belle mère quand même. Et non, je ne suis plus malade, je suis en rémission. D'un cancer.

– Oh... je suis désolée.

– Pas la peine, je vais bien. C'est Adryan et mon médecin qui insistent sur sa présence.

Un lourd silence s'installa entre elles et Beverly en profita pour observer les lieux. Les escaliers les avaient mené dans un immense couloir avec des dizaines de portes. Au mur, des portraits d'hommes et de femmes étaient accrochés avec des noms gravés en dessous. Vers la fin du couloir, Beverly reconnu celui d'Alma et d'Adryan mais aussi un jeune homme brun ressemblant beaucoup à Adryan. Federico Da Valle était écrit sous le tableau et enfin celui d'une adolescente brune aux yeux verts.

L'américaine s'arrêta et retira son poignet de l'emprise d'Alma pour s'en approcher. Juste en bas, Blaire Da Valle Scott.
Alors c'était donc à ça que ressemblait sa sœur ? Elle passa sa main sur le tableau, le cœur lourd.

– Elle était si belle.. Murmura Beverly les lèvres tremblantes.

Alma sourit et s'approcha à son tour.

– C'est vrai, c'était ma petite princesse.

L'américaine se tourna vers elle les larmes aux yeux.

– Parlez.. enfin je veux dire parle moi d'elle s'il te plaît.

– C'était une enfant tellement joyeuse, elle adorait chanter et danser. C'était notre petit rayon de soleil à tous. Elle répétait qu'elle voulait être chanteuse plus tard..

Elle porta sa main à sa bouche pour étouffer un sanglot.

– Sa personnalité était incompatible avec le monde dans lequel elle était née.. son adolescence a été tellement dure! Je m'en veux tellement parce que je n'ai pas su protéger mes enfants de la Cosa Nostra, ce monde barbare dans lequel j'ai grandi.

Beverly l'observa toucher du bout des doigts, les trois derniers tableaux après le sien. Qu'est-ce qu'elle pouvait répondre à ça ? Elle connaissait ce monde et il l'avait prit ses parents et beaucoup d'autres choses.

– Et Tutti ? Tu étais au courant de leur relation ?

– Oui, j'ai été sa confidente. Elle m'a par contre caché ses pratiques sadomaso mais je savais que ce n'était pas saint qu'elle fréquente un homme de 24 ans alors qu'elle n'en avait que 16. Pourtant elle en était folle amoureuse et je sais qu'au fond Tutti n'est pas une mauvaise personne.

Beverly avait du mal à le croire depuis le coup de la drogue qui lui avait donné avant d'aller tout raconter à Adryan.

– Suis moi, je crois qu'on a des choses à se dire. Ajouta Alma tristement.

BEVERLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant