BEVERLY

Chapitre 93

Aéroport de Panama. Panama.

Cela faisait une éternité qu'Adryan n'avait pas pris un vol commercial. En classe éco en plus. Mais il n'avait aucun moyen d'accéder à ses comptes depuis le Panama, c'est Lùcia qui avait proposé ses économies pour payer son billet et celui de Georgio. Adryan trouvait qu'elle était trop gentille pour ce monde. Les gens comme elle, ne couraient pas les rues. Encore moins dans son monde à lui.

– Est-ce que vous voulez une pièce ?

Il sortit de ses pensées et regarda la jeune femme assise à côté de lui.

– Pardon ?

– Ça fait environ une demie heure que vous fixez ce téléphone, si vous voulez j'ai quelques pièces.

Adryan regarda le téléphone. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il était resté bloqué dessus. C'est vrai qu'il mourait d'envie d'appeler Beverly. Sans qu'il ne puisse réagir, Lùcia prit sa main et y déposa les pièces. Elle lui sourit en guise d'encouragement.

– Allez-y.

Adryan hocha la tête avant de quitter la minuscule chaise bleue de la salle d'attente. Il se dirigea vers le téléphone, mit une pièce et composa le numéro de Beverly. La sonnerie retentit plusieurs fois avant de basculer sur la messagerie. Il poussa un juron et mit une autre pièce. Il appela Thomas cette fois-ci. La voix de l'homme résonna au bout de deux sonneries.

– Allô?

– Thomas, c'est moi.

Il eût un petit silence où la respiration de l'américain devint lourde.

– Parrain ?! C'est bien vous ?!

– Oui c'est moi, je n'ai pas beaucoup de temps, j'ai un avion pour New York dans trente minutes, comment vas Beverly ?

– Très mal, ça fait des jours qu'elle est enfermée dans sa chambre. Elle n'avale presque rien.. vous ne savez pas à quel point je suis heureux de vous entendre ! Elle va reprendre vie lorsqu'elle va savoir que vous êtes en vie !!

– Thomas rends moi service ne lui dit rien...

– Quoi comment ça ?

– Je veux juste que sorte aux environs de 22h ce soir, où est-ce que vous êtes ?

– Hum.. chez les parents de Beverly. Où elle a grandi je crois.. je vous donne l'adresse ?

Adryan fronça les sourcils.

– Pas la peine, je la connais par cœur. On se voit donc demain matin.

– D'accord parrain ! C'est un vrai miracle mon dieu.

– Thomas ?

– Oui?

– Martin est mort..

– Oh..

– Bon il faut que je te laisse.

Adryan raccrocha aussitôt et resta debout, silencieux pendant un long moment. Lorsqu'il se tourna, il remarqua que Lùcia l'observait tandis que Georgio dormait encore assis à côté d'elle. Ils avaient passé la nuit à l'aéroport attendant le prochain vol qui avait été retardé à cause de la pluie.

****

Brooklyn. New-York.

Assise sur le sol, adossée contre le lit, Beverly observait les étoiles à travers la fenêtre de sa chambre. Des flocons de neige tombaient et elle pouvait apercevoir les lumières rouges et bleues des décorations de Noël du voisinage. Elle avait envie de leur crier d'enlever cette merde et d'aller se faire voir mais à quoi bon ?