BEVERLY

Chapitre 58

Beverly semblait vivre l'enfer, noyée dans son chagrin. Dix jours étaient passés maintenant depuis qu'elle avait quitté Adryan à Los Angeles et il lui manquait terriblement. Elle regrettait amèrement d'avoir laissé le téléphone qu'il lui avait donné, c'était le seul avec lequel elle pouvait l'appeler.

Les premiers jours étaient les plus horribles, elle restait dans sa chambre à pleurer toute la journée. Elle ne mangeait presque rien et avait perdu beaucoup de poids. Seules les boîtes d'amphétamines qu'elle achetait de nouveau avec Smith après avoir menacée de se tuer lui permettait de tenir le coup.
Le plus dur était de se rendre compte que l'italien n'avait rien à faire d'elle, pas un seul coup de fil, rien. Le silence plat.

Peut être qu'il s'était trouvé une autre femme avec qui passé du bon temps ou peut être qu'il était avec Paola. Cette pensée la détruisait encore plus.

Mais aujourd'hui Beverly se sentait un peu mieux. Même si la douleur était toujours aussi forte qu'avant, voir pire, elle n'avait pas envie de pleurer ce qui était un grand pas. Finalement elle finirait peut être par l'oublier ?

La jeune femme fit un rapide chignon devant le miroir de sa salle de bain et se trouva pathétique. Qui aurait su qu'un homme lui mettrait dans cet état ? Pourtant Adryan n'était pas comme les autres.

Elle soupira avant de se décider enfin à sortir de sa chambre. Elle ne l'avait pas quitté depuis si longtemps que ça lui faisait bizarre. Elle savait que Smith et Polly étaient en mission.

Quant à Went il regardait un match de football américain à la télé avec une bière en main. Il releva la tête et offrit un large sourire à Beverly.

– Tiens mais qui voilà ! C'est notre chère Beverly ! Content de te voir je me faisais énormément de soucis pour toi!

Beverly força un sourire. Il se leva et la prit dans ses bras un bref instant. Les yeux verts de Beverly se posèrent sur sa bague de fiançailles.

– Je suis désolé de ne pas avoir assisté à votre fête de fiançailles à Polly et toi,  j'espère que vous ne m'en voulez pas trop.

– Bien sûr que non ! On comprend que la dernière chose que tu voulais à ce moment là c'est voir un couple heureux.

Elle baissa la tête en pensant au fait que ça ne lui arrivera jamais. Pas de mariage, pas d'enfants. De toute façon elle avait prit la ferme résolution de se suicider une fois que tous les assassins de ses parents seront morts.

– Qu'est-ce que tu est maigre ! Je devrais t'inviter à déjeuner et je n'accepte pas les refus!!

– Went...

Elle voulut décliner mais il lui coupa la parole.

– S'il te plaît Beverly ! Tu as besoin de manger.

La jeune femme sourit tristement.

– Je suis aussi moche que ça ?

Il passa sa main autour de son épaule.

– Tu es magnifique, peut importe ton apparence.. c'est pas le cas de Polly au réveil on dirait qu'elle est passée sous un bus.

Beverly éclata de rire. Le premier rire depuis Adryan. Elle redevint aussitôt triste en pensant à lui.

– Mais ne lui dit pas ça ! Elle me fait peur...

– Polly a de la chance d'avoir quelqu'un comme toi à ses côtés.

– Non c'est plutôt moi qui ai de la chance de l'avoir.... Hey je suis sûr que toi aussi tu trouveras quelqu'un qui t'aime vraiment un jour ! De toute façon un parrain de la mafia c'est vraiment dangereux.