Chapitre 87

1.2K 87 4
                                    

Bogota. Colombie.

Adryan retira sa veste et la déposa sur un des fauteuils couleur crème de la suite. Il prit la bouteille de cognac sur la commode et remplit un verre à moitié avant d'en boire une gorgée.

– Est-ce que tout le monde est là? Questionna-t-il en se tournant vers Marina la petite brune qui l'avait accueilli.

– Il ne manquait plus que vous. Annonça-t-elle.

– Bien, dis à Pueblo de convoquer une réunion pour demain.

– D'accord monsieur.

– Tu peux te retirer.

Sans rien ajouter, elle s'en alla. L'italien vida son verre d'un trait avant de récupérer son téléphone dans la poche de sa veste. Rapidement, il composa le numéro de Thomas.

– Parrain ? Répondit celui-ci en décrochant.

– Bonsoir Thomas, comment ça se passe ? Est-ce que tu as remarqué quelque chose d'anormal ?

– R.A.S pour l'instant.

Il se laissa tomber sur le fauteuil, épuisé.

– Pourquoi n'attaquent-ils pas? Je comprends pas ! Qu'est-ce qu'ils attendent ?  Souffla-t-il.

– Peut être le moment où on baissera la garde.

– Ce qui n'arrivera jamais. Comment vas Beverly ?

Il eut plusieurs secondes de silence avant qu'Adryan reprenne :

– Thomas, je t'ai posé une question ! S'impatienta-t-il.

– C'est que je ne devrais pas vous le dire mais je signerai sûrement mon arrêt de mort en gardant le silence n'est-ce pas ?

– Content de voir que tu le sais..

Il se leva d'un bond, sur les nerfs.

– Maintenant dis-moi ce qui se passe avec Beverly !

– Rien de bien grave, elle a juste fait une crise d'angoisse après un cauchemar. Les médecins lui ont mis sous sédatif et maintenant elle dors comme un bébé.

Adryan se massa les tempes. C'était une vraie torture de ne pas pouvoir lui parler, la voir et la toucher mais il savait que c'était pour son bien.

– C'est d'accord, ne la quitte surtout pas des yeux !

– Ne vous inquiétez pas parrain.

– Et tiens moi informé !

Thomas acquiesça une dernière fois avant qu'il ne raccroche. Il fouilla de nouveau dans la poche de sa veste et en sortit l'attrape rêve.
Après un moment à le contempler, il décida d'aller prendre une douche froide avant de se mettre au lit.






New-York. USA.

La sonnerie d'un téléphone réveilla Beverly. Elle balaya la pièce du regard et repéra l'appareil sur le plateau de son dîner qui était composé d'une soupe de légumes. Elle se leva, toujours un peu dans les vapes à cause des calmants que lui avait injecté le docteur Darwin après sa crise d'angoisse. Il avait retrouvé une photo de Tom, datant de son avis de recherche quelques années plus tôt. Rien que le fait de revoir son visage, l'avait fait revivre chacun des supplices qu'elle avait endurée.

Beverly se leva et récupéra le téléphone qui s'était remis à sonner. Elle ne comprenait pas d'ailleurs ce qui faisait là. C'était le téléphone que lui avait donné Adryan et sur l'écran, le numéro d'Amanda s'affichait.
Est-ce que c'était Adryan qui avait demandé à ce qu'on lui remette quelques heures ? Peu importe elle décrocha, contente de parler enfin à quelqu'un qu'elle connaissait.

– Beverly, enfin tu décroche !!

– Désolé je dormais.

– Je vois..je suppose que Adryan et toi vous avez fêtez ta sortie comme il se doit et tu dois être épuisée !

Beverly comprit où elle voulait en venir avec son petit ton coquin mais elle ne comprenait pas du tout de quoi elle parlait.

– De quoi est-ce que tu parles ? S'étonna la jeune femme.

– Ne fais pas l'innocente et ramène tes petites fesses à la villa de ton oncle, on a déjà sorti le champagne !!

– dépêche toi sinon il n'y en aura plus pour toi! Intervint également Polly à l'autre bout du fil, je te dois également des excuses.

– Une minute de quoi vous parlez ?! Quel champagne ?! Et vous savez que je suis en cure de désintox, je ne peux pas sortir !

Une odeur de brûlé monta aux narines de Beverly.

– Comment ça en cure de désintox ? Tu nous as envoyé un message à tous tout à l'heure pour qu'on se réunisse chez ton oncle tout ça pour fêter ta sortie !

– Je n'ai jamais envoyé de messa..

L'odeur de brûlé devint de plus en plus forte et tout une immense couleur rouge clignota devant ses yeux. Elle comprit, elle comprit tout.

– SORTEZ!!! SORTEZ TOUS DE CETTE MAISON VOUS M'ENTENDEZ!!

– Pourquoi ?!! Qu'est-ce qui se passe ?

– NE POSEZ PAS DE QUESTION ET SORTEZ AU PLUS VITE!! Hurla-t-elle en mettant un blouson.

Un énorme bruit sourd derrière le combiné forçat Beverly à éloigner le téléphone de son oreille tandis que la fumée rentrait par le bas de sa porte.
Le cœur de Beverly se mit à battre douloureusement, amèrement dans sa poitrine car c'était bel et bien un bruit d'explosion.

– A..Amanda?! Est-ce que tu m'entends ?

La connexion était bel et bien coupée. Les larmes commencèrent à dévaler ses joues devenues pâles.

– AMANDA RÉPONDS MOI JE T'EN SUPPLIE !! A.. AMANDA !!! POLLY !!

La porte s'ouvrit à ce moment sur un Thomas en alerte. Il laissa rentrer avec lui une épaisse fumée qui fit tousser Beverly.

– Mademoiselle il faut qu'on s'en aille !! Ils ont mis le feu à la clinique !! Ils ont réussi à déstabiliser ma sécurité et je suppose que maintenant ils sont à votre recherche !!

Beverly n'eut pas le temps d'assimiler toutes les informations que Thomas refermait déjà la porte et la porta jusqu'à la fenêtre de la chambre.
Il l'ouvrit pour que Beverly puisse sortir ce qu'elle fit rapidement.

Elle retrouva la fraîcheur de la nuit en plein dilemme avec la fournaise que créaient les bâtiments en feu. Beverly resta paralysée par la peur. Heureusement Thomas qui venait également de passer par la fenêtre prit sa main pour la forcer à courir.

Ils traversèrent ensemble le jardin en courant de toutes leurs forces. Les poumons de l'américaine brûlaient mais pas autant que son cœur. Elle entendit les cris derrière eux, les paroles dans une langue étrangère. Elle devina le russe. Ça ne pouvait être que ça. Et ils étaient à leur poursuite.

C'est à bout de souffle et au bord de l'évanouissement qu'ils arrivèrent à la berline noir qui était garée sur ce parking depuis des jours. Thomas s'empressa de l'ouvrir et les deux montèrent aussitôt. Il démarra sous le bruit des balles qui se mirent à pleuvoir, troublant le silence plat de la nuit noire.

BEVERLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant