Chapitre 94

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Brooklyn. New-York.

Adryan déposa quelques baisers sur le bras de Beverly en remontant vers son épaule jusqu'à son cou. Malgré la chaleur produite par la cheminée, elle frissonna mais ne le fit pas face pour autant. L'italien savait pourquoi. Sans qu'il eût le temps de prendre la parole, Beverly lança, la voix étouffée par les sanglots :

– J'étais convaincue que tu étais mort, que je n'allais plus jamais écouter ta voix, que je n'allais plus jamais sentir ton odeur..

Adryan passa ses bras autour de sa taille et déposa son menton sur l'épaule de la jeune femme. Beverly ferma les yeux pour savourer la proximité de son corps contre le sien après leur étreinte passionnée.

– Ce n'est plus la peine d'y penser, je suis là maintenant.

– Je t'ai attendu pendant une semaine, où est-ce que tu étais ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Il soupira.

– À vrai dire je ne sais pas. Lorsque j'ai appris pour la bombe, ta tentative de kidnapping je me suis précipité ici.. mon avion a à peine fait quelques mètres que les commandes ne répondaient plus. On s'est écrasé et je t'avoue que tout mes souvenirs sont flous jusqu'à hier soir où je me suis réveillé au Panama.

– Au Panama ? S'offusqua-t-elle.

– Oui. Apparemment Lùcia, la femme qui nous a soigné, hébergé et aidé à rentrer en Amérique nous a retrouvé près de la frontière, c'est grâce à elle si je suis encore vivant.

– Je n'imaginais pas qu'il existe encore des personnes au grand coeur dans ce monde. Je crois que je lui serait éternellement reconnaissante.

– Moi aussi chaton, moi aussi.

– Et Martin ? Est-ce qu'il va bien ? On a retrouvé un corps complètement calciné qui était-ce?

Un énorme silence envahit la pièce. Seul le bruit des flammes résonnait. Beverly, comprit. Elle éclata en sanglots et serra le bras d'Adryan.

– C..ce sont les russes ! Ils ont tué King, Adryan. Ils ont tué Smith, Polly, Went et Amanda.. je ne sais même pas si Daven est au courant et si c'est le cas, comment il l'a annoncé à Lyam? Je n'ai pas la force de l'appeler, d'écouter sa douleur sachant que c'est de ma faute..

– Qu'est-ce que tu dis Beverly ?! Ce n'est pas de ta faute.

– Bien sûr que si ! Amanda m'avait prévenue que cette vengeance ne mènerait à rien ! Si je ne m'étais pas entêté, elle serait encore en vie.

– Beverly regarde moi.

La jeune femme ne bougea pas incapable de croiser la colère qu'elle décelait dans sa voix, dans ses prunelles.

– Beverly !

Elle se résigna à se retourner sans pour autant croiser son regard. Elle préférais garder les yeux sur son torse. D'une douce caresse, Adryan essuya les larmes sur ses joues avant d'attraper son menton pour l'obliger à le regarder. La cheminée qui était la seule source de lumière de la pièce plongée dans le noir faisait ressortir la beauté de ses iris.

– Je te promets Beverly, qu'ils vont tous payer, un à un. Pour chacune des larmes que tu as versé. *Lo giuro sulla testa di mia madre. ( Je le jure sur la tête de ma mère).

Elle posa ses mains sur son torse, morte d'inquiétude.

– A.. Adryan, ça suffit je ne veux pas que tu meurs tu comprends ? J'ai perdu tout ce que j'aimais, tu est la seule personne qui me reste.. sans toi je meurs mon amour..s'il te plaît, c'est fini.

Adryan laissa échapper un rire nerveux qui effraya Beverly. Il relâcha son emprise sur elle et s'assit.

– Ça vient à peine de commencer cara. Ça vient à peine de commencer.. et même si je dois y laisser ma vie, je ferais couler du sang. Beaucoup de sang.

Beverly se redressa à son tour.

– Putain est-ce que tu penses un peu à moi ? Ton orgueil est donc plus fort que ce que tu ressens pour moi ?! Tu crois pas que j'ai assez souffert ?! Ça suffit stop! Ça suffit j'en peux plus ! S'énerva-t-elle.

Adryan se retourna pour lui faire face.

– Je te l'ai dit la première fois qu'on s'est vus Beverly. C'est pas le monde des Bisounours ici, on tue, on meurs. L'honneur est au centre de notre monde. Laisser passer cet affront, est inimaginable.

– Eh bien j'en ai mare moi !! J'en ai mare de toi, de tout ça ! Je veux une vie normale maintenant et je sais que je ne l'aurais jamais parce que je suis tombée amoureuse d'un parrain de la mafia ! J'aurais dû écouter mon oncle, je ne t'aurais jamais rencontré !!

Sans attendre sa réponse, Beverly se leva, récupéra ses vêtements sur le canapé et quitta la pièce.
Elle se précipita dans sa chambre et ferma la porte derrière elle.

Beverly enfila sa culotte ainsi que sa robe pull et se glissa sous sa couette pour pleurer tranquillement. Elle observait les flocons de neige tomber à travers la fenêtre.
Elle entendit sa porte s'ouvrir et les bruits de pas dans la pièce avant de sentir une masse s'asseoir au pied de son lit.

– Chaton..

– Non..s'il te plaît tais toi. Je ne vais pas te quitter si c'est la seule chose qui te fait peur, je t'aime trop pour ça. Laisse moi juste tranquille ce soir..

Sans qu'elle ne puisse réagir, Adryan attrapa sa jambe et la tira à lui jusqu'à ce que son dos se retrouve sur ses genoux. Beverly laissa échapper un petit rire.

– Qu'est-ce que tu fais ? Rigola-t-elle.

Pour toute réponse, il brandit un anneau entre ses doigts. Malgré l'obscurité de la pièce, le diamant dessus brillait. Beverly en perdit son sourire, incapable de détourner ses yeux de la bague.

– Tu as raison, j'ai peur que tu me quittes, ça me terrifie. Quelle ironie non? Moi Adryan Da Valle, parrain de la Cosa Nostra, connu comme l'homme le plus dangereux d'Amérique. J'ai affronté la mort de près, trois fois mais ça ne m'a jamais atteint...

Il prit la main de Beverly qui ne bougeait toujours pas et passa l'anneau autour de son doigt.

– Pendant que l'avion perdait de l'altitude, j'ai vu ma vie défiler devant mes yeux et j'ai réalisé que j'ai commencé à vivre depuis que je te connais... Tu n'imagines pas à quel point je suis fou de toi.

Il l'aida à se redresser et à s'asseoir sur ses genoux en califourchon.

– Je ne t'aime peut être pas d'une manière saine. D'un égoïsme et d'une possessivité maladive tel que je veux que tu ne sois qu'à moi, que tu ne portes que mon nom, mais épouse moi demain mon amour.

– D.. demain ? Réussit-elle à articuler, les larmes aux yeux.

– Demain. Qu'est-ce que tu en dis ?

– O..oui! OUI!! Hurla-t-elle en s'agrippant à son cou.  Je t'aime ! Je t'aime tellement !

Elle l'embrassa rapidement avant d'admirer sa bague ce qui fit sourire Adryan.

***

Adryan déposa un baiser sur le front de Beverly qui s'était endormie. Pour ne pas la réveiller, il la poussa délicatement sur le lit avant de se lever. Il récupéra le téléphone qu'il venait d'acheter et sortit de la chambre pour appeler Thomas.
Celui-ci décrocha après plusieurs sonneries.

– Parrain ?

– Désolé de te déranger Thomas mais je n'ai plus le numéro d'Harold. J'ai besoin que tu le contactes. Dis-lui de me trouver le numéro de Thomas Swarovski. Ça ne devrait pas être trop difficile, ce fils de pute possède une entreprise assez célèbre en Russie. Il n'a qu'à trouver une carte de visite ou je sais pas quoi.

– Bien monsieur, je le contacte de suite.

– Bien.




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