Chapitre 13

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Adryan écrasa sa cigarette contre le cendrier posé sur le bureau en acajou. Un éclair traversa le ciel illuminant la pièce à moitié éclairée par la lueur d'une chandelle. Les gouttes de pluie qui s'écrasent contre les vitres de la porte donnant sur le jardin était le seul bruit qui emplissait la pièce.

Il posa de nouveau son regard sur la photo qu'il tenait en main, les prunelles brillantes de cet éclat sombre. Adryan inspira bruyamment.

– Parrain... Soupira-t-il.

Sur la photo, Adryan devait avoir dix ou onze ans, un énorme sourire ornait son visage. Juste à côté de lui se trouvait Mike, lui ébouriffant les cheveux avec ce sourire chaleureux dont lui seul avait le secret.

– Je suis tellement désolé, pour Beverly, pour moi... Je sais que tu ne voulais pas de cette vie ni pour ta fille, ni pour moi. Je suis vraiment désolé.

Il récupéra son verre de whisky et le but d'un trait avant de le reposer. La sonnerie stridente de son téléphone le sortit de ses pensées noires. Adryan décrocha, la voix de Mary, l'infirmière de sa mère résonna à l'autre bout du fil.

– Bonsoir monsieur, désolée de vous déranger à cet heure.

– Ne vous en faites pas, qu'y a t'il ? Est-ce que ma mère va bien ?

– Oui, elle désire juste vous parlez, elle a beaucoup insisté.

– Ce n'est pas grave, passez là moi.

Adryan se tourna vers la porte et observa les gouttes d'eau traversé les carreaux de verre. Les arbres dansaient aux rythmes sauvage du vent.

– *Tesero! (Trésor) Tu pourrais au moins m'appeler pour me donner des nouvelles !

– Je suis désolé mamma, j'ai été très occupé ces derniers jours. Comment tu vas ?

– Moi je vais bien ! C'est toi qui n'a pas l'air d'aller bien ! Est-ce que tu vas me dire ce qui se passe ?

Adryan sourit tristement en pensant au fait que malgré qu'il soit aussi loin d'elle, elle pouvait deviner son humeur à travers sa voix.

– Je vais bien mamma, je suis juste fatigué, ne t'inquiètes pas.

– Quand est-ce que tu reviens ? Adryan je n'aime pas te savoir en Amérique ! Ils nous ont déjà fait assez de mal comme ça.

– Je sais, mais j'ai un petit imprévu, je vais devoir rester encore un peu. Mary s'occupe bien de toi n'est-ce pas ?

– Non pas du tout ! Elle m'oblige à manger des légumes ! Et je n'ai même pas le droit à de vrais desserts !

Adryan rigola quand il entendit la concernée se défendre juste à côté.

– C'est pour ton bien mamma.

– Je ne suis pas si vielle que ça ! Je peux encore manger des aliments solides ! Pas la peine de me servir de la bouillie !

– C'est le régime du médecin, tu vas devoir t'en tenir.

– Je n'ai pas besoin qu'un inconnu me dicte comment je dois vivre ma vie juste parce-que il a fait des études ! C'est hors de question ! Ramène moi des burgers ! Fait le pour ta maman chérie, mon amour.

– Je te promets de t'en ramener si tu n'essaye pas de faire fuir Mary, soit gentille avec elle s'il te plaît.

– Est-ce que tu essayes de négocier avec moi ? Je t'ai donné la vie ! Tu vas me ramener de la vraie nourriture...

Des coups sur la porte du bureau d'Adryan fit disparaitre son sourire.

– On verra ça après, il faut que je te laisse.

BEVERLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant