Chapitre 20

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Il était hors de question qu'elle reste planté là et il était hors de question d'ailleurs qu'il profite de cette nature déstabilisante qui semblait inné chez lui. Furieuse, Beverly décida de le suivre pour lui dire clairement ce qu'elle pensait. Le parrain était à peine à quelques mètres d'elle lorsqu'elle l'appella. Il se retourna et les traits de son visage se durcirent.

– Tu devrait être au lit à cette heure ! Gronda-t-il.

Beverly ne releva pas et s'approcha de lui.

– Je ne veux plus que tu joues avec moi!

Elle avait beau être en colère, elle sentait que son ton n'était pas convaincant, après tout il faisait deux têtes de plus qu'elle. L'italien arqua un sourcil surpris et Beverly ne put s'empêcher de le trouver adorable.

– Je joue avec toi? Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. Répondit-il d'un ton calme.

– Je... bien sûr que si! Cette façon que tu as de..de t'approcher de moi et de..de me piéger.

Pour toute réponse Adryan la plaqua doucement contre le mur et plaça ses mains de chaque côté de son corps pour l'empêcher de s'enfuir. Il approcha ses lèvres tellement près de son visage qu'elle sentit son souffle chaud sur la peau de sa joue écarlate.

– Comme ça? Demanda Adryan visiblement amusé.

– O..oui! Lâche moi!

Le cœur de la jeune femme se remit à battre à toutes vitesse mais cette fois elle était bien décidé à ne pas se laisser berner. Elle voulut se faufiler mais le parrain fut plus rapide et l'attrapa les bras qu'il bloqua juste au dessus de sa tête. Beverly poussa un petit cri de surprise.

– Et si je n'ai pas envie de te lâcher ? Qu'est-ce que tu vas faire ?

La jeune femme croisa son regard électrisant puis ses yeux descendirent plus bas. Beverly devint cramoisie en réalisant ce qui attirait son attention, sa nuisette donnait une superbe vue sur son décolleté.

– Espèce de pervers ! Hurle-t-elle. Je ne veux plus que vous vous approchez de moi !

Elle se débattit mais il était visiblement plus fort qu'elle. Finalement Adryan lâcha ses mains et éclata de rire.

– Je ne pense pas être le seul pervers ici. Dans ce cas pourquoi est-ce que tu ne veux plus que je t'approche? Peut-être parceque tu as des pensées obscènes lorsque je suis proche de toi et tu as peur de céder, par orgueil je dirais, tu n'es pas le genre de femme qui se laisse dominé par un homme, je me trompe?

Beverly écarquilla les yeux, bouche bée. Il passa la main dans les cheveux de Beverly avant de finir sa caresse sur sa joue puis sur ses lèvres. Son corps réagit aussitôt à son contact et un sourire en coin étira les lèvres d'Adryan.

– Dis-moi la vérité Beverly, qu'est-ce que tu veux ?

– Arrête s'il te plaît...murmura-t-elle.

Elle n'avait pas envie d'être faible devant lui pourtant c'était le cas. Elle savait très bien que rien ne pourrai se passer entre eux, le parrain n'était sûrement pas du genre à entretenir une relation et il restait l'homme le plus dangereux qu'elle connaissait. Elle ne voulait pas souffrir, surtout pas à cause d'un homme.

– Je t'ai posé une question chaton, qu'est-ce que tu veux là maintenant ?

Beverly croisa de nouveau ses iris marrons et ne put résister plus longtemps, elle céda.

– J..je..je veux que tu.. m'embrasse.. Dit-elle en détournant le regard.

À peine finit-elle sa phrase qu'elle se sentit stupide, il allait sûrement la remballer en beauté...

– Tes désirs sont des ordres. Murmura Adryan à son oreille avant de la regarder dans les yeux de nouveau.

Beverly frissonna, son cœur se mit à battre tellement fort qu'elle avait peur qu'il l'entende. Lentement, le parrain approcha ses lèvres des siennes. Beverly entrouvrit légèrement les lèvres prête à accueillir son baîser et ferma les yeux. Elle sentit son souffle sur ses lèvres. Adryan passa une main sur sa nuque pour la rapprocher un peu plus de lui. Le bruit d'une porte résonna dans le couloir vide puis la voix d'Isadora, Adryan poussa un juron en italien avant de s'éloigner de Beverly qui elle était encore sous le choc.

– Est-ce qu'il y a quelqu'un ? Demanda la voix qu se rapprochait.

Isadora apparut au bout du couloir

– Parrain, Beverly, qu'est-ce que vous faites là? Demanda-t-elle en se frottant les yeux.

– Je me suis coupé avec un verre et un Beverly m'a aidé à faire un bandage, mais elle allait dormir, n'est-ce pas Beverly ?

Il regarda Beverly et celle-ci fit de même. Après un petit moment elle retrouva ses esprits et acquiesça.

– Oui, bien sûr, je vous laisse.

– Bonne nuit ma chérie. Ajouta Isadora.

– Merci, bonne nuit à toi aussi.

Elle jeta un dernier regard à Adryan avant de s'en aller, disparaissant derrière la porte de sa chambre. Isadora prit un air sévère et mis les mains sur ses hanches.

– Je suppose que c'est la présence de Tutti, à chaque fois tu réussis toujours à te faire du mal ! Qu'est-ce que tu as fait cette fois ?! Cette pauvre petite avait l'air traumatisée, c'est si grave que ça ? Laisse moi voir ta plaie!

– Je vais bien Isadora, bonne nuit.

Sans lui laisser le temps de répondre, il disparut au bout du couloir.

***

Beverly se sentait faible. Elle avait à peine dormi de la nuit et avait passé son temps à pleurer, jamais ses cauchemars n'avaient été aussi intenses, aussi effrayants. Le soleil était déjà haut dans le ciel et pourtant elle n'avait pas la force de se lever, même quand Isadora était venue la prévenir que le petit déjeuner était servi. Ce qu'elle voulait à cet instant, c'est mourir. Mourir pour ne plus avoir à ressentir l'horrible douleur qui la hantait depuis des années. Elle récupéra son téléphone et composa le numéro de Smith.

– Allô, Smith ?

– Cousine ? Je vois, maintenant que tu joues dans la cour des grands, tu n'as plus de temps pour nous appeler, c'est papa qui nous a appris que tu est à Cleveland.

Pour toute réponse Beverly éclata en sanglots.

– J'en peux plus Smith, j'en peux plus d'être sobre... la douleur est horrible...

– Je..je croyais qu'on en avait parlé, Beverly, tu as besoin de te faire aider !

– S'il te plaît, je suis sûre que...que tu connais quelqu'un ici...s'il te plaît je suis à deux doigts de me tuer...

– Non Beverly tu as besoin de te faire aider ! Trop c'est trop, je vais en parler à King, il saura quoi faire lui. Je t'aime Beverly, prends soin de toi, tu nous manques beaucoup.

– Non ! Non je t'en supplie ne raccroche pas, je t'en prie. Implora-t-elle.

Le signal sonore lui indiqua qu'il avait raccroché. Beverly laissa tomber le téléphone sur le lit avant de se recroqueviller sur elle-même et de fondre en larme.


BEVERLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant