Chapitre 19

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Beverly ferma les yeux profitant de la sensation de bien être que lui procurait l'eau brûlante sur sa peau engourdie. Elle passa les mains dans ses cheveux pour dégager son visage. Pour la première fois depuis des jours, elle se sentait détendue. Les bleus sur sa peau avaient complètement disparus.

Elle ne se souvenait peut être pas de la personne qui l'avait battue, mais la douleur était encré dans sa peau. Une vive douleur, semblable à celle qu'elle avait ressenti des années plus tôt. Une douleur qui a laissé des traces indélébile sur la peau de son dos. Une pensée envahit son esprit, comment réagirais le parrain si il voyait ça ? Si il découvrait cette partie de sa vie ? Est-ce qu'il serait furieux comme il l'avait été en voyant les traces de coups de  l'homme du Pépé ?

Beverly savait qu'elle était incapable de dévoiler son corps à qui que ce soit, ce serait trop douloureux d'en parler, de voir de la pitié dans les yeux des autres. Malgré tout, elle se mit à imaginer la sensation des doigts du parrain sur sa peau, ses lèvres sur les siennes et chaques parcelles de son corps. Elle s'imaginait retracer du bout des doigts, le contour de la rose  qui occupait une grande partie de son cou et des autres tatouages présent sur sa peau.

Sur le point de défaillir, elle éteignit l'eau chaude et s'agrippa contre le mur pour essayer de reprendre ses esprits.

– Qu'est-ce qui t'arrive Beverly ? Aucun homme tu m'entends ?! Ils ne le méritent pas !

À peine finit-elle sa phrase que le monde autour d'elle se mit à tourner. Elle perdit l'équilibre mais se rattrapa de justesse.

– Tu est trop épuisée. Soufla-t-elle.

Elle attrapa deux serviettes, enroula ses cheveux avec une et se sécha avec l'autre.
Elle sortit de la douche et jeta un coup d'œil au réveil posé sur la table de nuit. 21h30.
Elle allait enfin pouvoir se reposer.

Après avoir récupéré une nuisette noire en soie, Beverly l'enfila et s'allongea de tout son long, sur le matela moelleux.
Un bruit de verre brisé la fit sursauter.

La jeune femme se redressa en alerte à toutes nouvelles attaques. Le silence plâna plusieurs minutes avant que d'autres bruits d'objets qui tombent sur le sol résonnent de nouveau. Peu sûre d'elle, elle sortit de sa chambre sur ses gardes. Le couloir était plongé dans une obscurité partielle. Un autre bruit de verre brisé, des grognements et des jurons en italien rassura Beverly qui se dirigea vers l'origine du bruit, le bureau du parrain.

Sans prendre la peine de cogner, Beverly ouvrit la porte lentement pour ne pas attirer l'attention. Malgré l'obscurité, elle aperçut la silhouette de l'italien devant la fenêtre de son bureau. Beverly pénétra à l'intérieur et remarqua le désordre qu'il y régnait. Des bouts de papier, des débris de verres et toutes sortes de choses jonchaient le sol. Le bruit d'un autre verre qui se brise résonna avant de retomber sur le sol.

– J'aimerais bien savoir ce que ton pauvre bureau a fait pour se retrouver dans cet état.

Adryan jeta un coup d'œil rapide à Beverly qui lui fit froid dans le dos.

– Va t'en, c'est pas le moment ! Répondit-il d'un ton sec.

Il s'approcha de la commode où était posé une bouteille de whisky et sans même prendre la peine de trouver un verre, il but une gorgée au goulot.
D'un air de défi, Beverly activa l'interrupteur. Son sang se glaça lorsqu'elle remarqua la main en sang d'Adryan.

– Mon dieu ta main !

La jeune femme s'approcha de lui mais il lui fit signe de s'arrêter d'un mouvement de main. Beverly s'exécuta à quelques mètres et lui rendit un regard inquiet.
Adryan déposa la bouteille d'alcool sur la commode et couvrit ses yeux à l'aide de sa main saine.

BEVERLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant