Chapitre 88

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Beverly tremblait de tout son corps. Elle mourait d'angoisse et de désespoir tandis que la voiture traversait l'autoroute. Elle ne savait pas où Thomas la conduisait mais elle savait où elle voulait aller. Heureusement, ils avaient réussi à semer les russes.

– Le parrain ne décroche pas. Grogna Martin frustré.

Il laissa son téléphone sur ses genoux avant de passer nerveusement sa main sur son front. Il observa du coin de l'œil la jeune femme. Elle semblait être dans un autre monde, comme couper de toutes réalités.

– Il faut qu'on aille chez mon oncle. Lâcha-t-elle au bout d'interminables minutes de silence.

– Je suis désolé mademoiselle mais ce n'est pas le moment de prévoir des visites. Il faut que je vous emmène en sécurité. Le parrain me donnera les instructions une fois qu'il aura décroché ce foutu téléphone !

Sans crier gare, elle attrapa le volant et se mit à crier sur lui comme une hystérique, les larmes ruisselantes sur ses joues.

– Tu ne comprends pas ?!! Il faut qu'on aille chez mon oncle !! Il..il y avait une bombe !!

– Calmez vous et lâchez ça !!! Hurla-t-il à son tour en essayant de garder le contrôle.

La voiture fit des zigzags troublant la circulation. Les bruits des klaxons ainsi que les insultes suivirent. Beverly s'en fichait bien de causer un accident, de toute façon si elle mourait là, ça lui importerait peu.

– C'est bon vous avez gagné ! On va aller chez votre Oncle ! Céda Thomas.

Elle lâcha aussitôt le volant avant de se recroqueviller sur elle-même comme une coquille vide.

– C'est quoi cette histoire de bombe ? Questionna Thomas.

Mais Beverly ne répondit pas. Elle se mit à réciter le nôtre père comme l'avait appris sa mère. Chose qu'elle n'avait pas faites depuis des années. Normal, elle ne croyait tout simplement pas en Dieu, pas après tout ce qu'elle avait vécue mais cette nuit, elle espérait qu'il existe et que pour une fois, il l'écoute. Sa conversation téléphonique avec Amanda tournait en boucle dans sa tête. Sa voix, celle de Polly, puis l'explosion et puis plus rien.

Le silence plat.

Beverly n'attendit même pas que Thomas se gare avant de descendre et de courir jusqu'à la villa en feu. Cette maison, sa famille, tout. Tout était en train de partir en cendres.

– NON!! Hurla-t-elle, attirant l'attention des pompiers qui regardaient la scène ainsi que d'autres badauds.

D'immenses bras l'arrêta avant qu'elle n'atteigne la maison. Elle se débattit de toute ses forces et Thomas peinait à la retenir.

– LAISSE !! LAISSE MOI !!! ILS SONT À L'INTÉRIEUR !!! LAISSE MOI !!

Si le but était de la brisée pour de bon, Thomas savait que ses ennemis avaient réussi. Elle réussit à se libérer mais courra à peine quelques mètres qu'elle trébucha à bout de force, Thomas la rattrapa aussitôt. À ce moment, une petite explosion résonna de nouveau. Les pompiers fit reculer tout le monde. Et Beverly observa la scène paralysée.

Un des pompiers s'approcha d'eux.

– Vous êtes de la famille ? Demanda-t-il.

Thomas se leva et aida Beverly à le faire.

– Oui. Répondit Thomas, elle est la nièce du propriétaire de la maison.

– Pi.. pitié, dites moi qu'ils sont sortis. Murmura-t-elle, agrippée à Thomas comme une bouée qui l'empêchait de couler.

BEVERLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant