Chapitre 35

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Cela faisait à peine une demie heure que le match avait commencé et qu'Adryan et Beverly s'étaient installés à de bonnes places pour profiter entièrement du spectacle. Tellement de souvenirs affluaient dans la mémoire de la jeune femme qu'elle se mettait à sourire lorsque le commentateur sportif prononçait le nom d'un joueur qu'elle reconnaissait ou encore a être émotive en voyant les actions sur le terrain.

Rapidement elle jeta un coup d'œil à Adryan qui semblait concentré sur le match. Pour une fois il n'avait pas l'air d'un mafieux sanguinaire mais d'un homme tout à fait normal qui viendrait regarder un match un samedi matin. Il portait une casquette où était inscrit le logo des Indians et qu'il avait acheté à l'entrée du stade. Beverly remarqua les femmes qui le dévoraient des yeux parmi les supporters. Elle croisa les bras agacée.

Grâce au thé que lui avait préparé Isadora et qu'elle avait mis dans un thermos, Beverly se sentait plus détendue et pouvait profiter du match.

- Il va rater. Lança Adryan.

Beverly le regarda.

- De quoi tu parles ?

Il désigna le batteur des Indians qui se dirigeait vers le centre du terrain pour se mettre en position. Beverly souffla.

- C'est le meilleur de l'équipe, comment tu peux savoir ce qui va se passer ? Je suis sûre qu'il l'aura.

Adryan esquissa un petit sourire en coin.

- Eh bien le meilleur de l'équipe est soûl, il a tout les symptômes. Démarche bancale, difficulté à rester concentré et il tient la batte comme un débutant.

Beverly plissa les yeux mais ne trouva rien d'anormal. Le commentateur semblait confiant.

- Parions.

Le sourire de l'italien s'agrandit, il regarda Beverly de dessous sa casquette et elle ne put s'empêcher de le trouver extrêmement beau comme ça.

- Ça va mal se terminer chaton. Souffla-t-il.

- Eh bien j'ai confiance en lui ! Si je gagne tu devras arrêté d'essayer de contrôler ma vie comme tu le fais ! Je pourrais sortir avec Martin mais sans ta permission ni être obligée de te dire où je vais.

Il hocha la tête

- C'est d'accord. Mais si je gagne...

Adryan se pencha vers Beverly pour pouvoir murmurer à son oreille.

- Tu devras t'abandonner à moi comme jamais tu ne l'as fait auparavant avec qui que ce soit, toute une nuit...

La sensualité débordante de sa phrase embrasa Beverly en une fraction de seconde. Son souffle chaud sur sa peau lui provoquait des bouffées de chaleur tellement forte qu'elle commençait à avoir du mal à respirer. Elle croisa le regard brûlant du parrain et déglutit, la gorge sèche.

- Marché conclu. Répondit-elle lorsqu'elle retrouva ses esprits.

Adryan se redressa, un rictus sur les lèvres, sans la lâcher du regard. Beverly savait tout au fond d'elle qu'elle espérait qu'il gagne. Elle sentit ses joues devenir rouge alors elle se concentra sur le match. Le batteur venait de se placer et le lanceur était en place.

Elle retint son souffle lorsque le lanceur se mit en position de tir. Le cœur de la jeune femme se mit à battre de plus en plus vite et de plus en plus fort. Il tira et la balle traversa le stade à une vitesse impressionnante. Comme l'avait prévu le parrain, le batteur râta la balle. Beverly souffla.

- Tu est dans la merde chaton.

Il déposa sa main sur sa cuisse. Son contact semblait brûler sa peau à la rendre folle. Heureusement qu'elle avait pensé à troquer son jean pour une jupe dans la même matière. Beverly aimait le contraste entre la peau bronzée du parrain, tachée à l'encre noire et la peau blanche de sa cuisse..

- Tu ne me fait pas peur. Sourit-elle.

Adryan se rapprocha de nouveau amusé.

- Eh bien tu devrais avoir peur.

Le regard d'Adryan descendit vers ses lèvres. Beverly, elle regarda brièvement les femmes qui les observaient d'un œil noir. Elle ressentit le besoin de marquer son territoire. Oubliant le monde qui se trouvait autour d'eux, elle inclina la tête pour éviter sa visière et l'embrassa avec avidité.

Adryan grogna contre ses lèvres.

- Putain chaton qu'est-ce que tu me fais là? Souffla-t-il..

- Je..heu.. rien, on ferait mieux de regarder le match. Répondit Beverly en se redressant sur sa chaise.

Adryan sourit en voyant son air gêné. Décidément, elle allait le rendre fou. Lorsqu'il se redressa à son tour, deux personnes attira son attention.

Deux hommes d'origine asiatique étaient assis à au moins une vingtaine de mètres de leur place. Adryan aurait juré que l'un d'eux les observait avant qu'il ne tourne la tête.

- Beverly va à la voiture.

Beverly arqua les sourcils.

- Pourquoi ?

- On rentre.

- Quoi? Mais le match n'est pas encore fini !

Adryan lui lança un regard noir et autoritaire.

- À la voiture tout de suite ! Ai-je assez été clair ?

Elle le dévisagea un moment avant de se lever pour s'en aller.

- Fait attention à toi, je veux que tu verrouille les portières lorsque tu y seras, n'ouvre que si c'est moi d'accord ?

La jeune femme devint nerveuse. Le visage du parrain avait beau affiché une expression neutre, elle avait passé assez de temps avec lui pour savoir qu'il était inquiet.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Dépêche toi !

Elle prit la direction de la sortie sous l'œil attentif d'Adryan. Une fois hors de vue, il jeta un coup d'œil discret aux hommes qui eux aussi s'étaient levés et quittait les gradins.

Ses soupçons étaient fondés, c'était bien des hommes de la mafia japonaise. Il se leva et les suivi à son tour.

Beverly rejoignit à pas de loup le parking du stade. Il était désert ce l'effraya encore plus. Elle faisait entièrement confiance au parrain depuis l'attentat à New York.

Elle atteignit enfin la voiture et y monta avant de la verrouillée.

Elle essaya de reprendre ses esprits. Son cœur battait à tout rompre, les yakuzas l'avaient retrouvée, elle en était sûre.

Beverly releva la tête, son sang se glaça. Deux hommes s'approchaient de la voiture, les vitres fumée était la seule chose qui la protégeait... Enfin pour le moment.

Elle savait que la situation se compliquerait à un moment ou un autre.

BEVERLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant