Chapitre 91

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St. Petersburg. Russie.

– Bon travail. Souffla Thomas.

Il raccrocha aussitôt en voyant Ivana pénétrer dans la pièce. Il lui sourit et elle lui rendit son sourire. Le russe s'approcha d'elle et la prit dans ses bras avant de l'embrasser.

– Tu as mis la robe que j'adore.

Il prit la main de son épouse et la fit tourner pour mieux voir le bas de la robe bleue en satin qu'elle portait, voltiger. C'était un de ses cadeaux de mariage.

– Tu as l'air de bonne humeur, ce soir. Fit remarquer Ivana, suspicieuse.

– Comment ne pas l'être alors que tout me réussit ? Mon entreprise croît, j'ai une superbe femme, un fils digne et toute ma famille réunie ce soir.

– Justement en parlant de ça, je voulais te dire que ta mère et Lev viennent d'arriver. Il ne manquait plus qu'eux.

– Parfait ! On peut les rejoindre dans ce cas !

Il prit la main d'Ivana et descendit dans la salle de séjour où Arkadi et Igor, ses deux frères cadets, faisaient la bise à Antonina, leur mère.

– Ma famille ! S'exclama joyeusement Thomas, la soirée peut commencer étant donné que nous sommes tous là!

– Tu est tellement égoïste père ! Cracha furieusement Lev.

Celui-ci revenait déjà de la salle à manger avec un verre de vin.

– Lev, ne parle pas comme ça à ton père ! Gronda Ivana.

– Ne te mêle pas de ça mère ! C'est entre lui et moi!

Thomas se dirigea furieusement Lev et prit sa gorge dans son énorme main. Il pressa furieusement.

– Tu vas te calmer petit idiot, on a des invités. Murmura-t-il.

Pour toute réponse, Lev sortit son arme et la pointa sur le front de Thomas qui écarquilla les yeux.

– Lev!

L'angoisse avait envahi Ivana tandis que les jumeaux et Antonina  regardaient la scène impassible, comme si c'était normal.

– Tu vas me lâcher tout de suite et je vais baisser mon arme.. sinon je te tue!

Thomas hésita un moment avant de lâcher son fils furieux et fier d'un côté. Lev tenu également parole. Il rangea l'arme dans la ceinture de son pantalon.

– J'ai eu mon informateur au téléphone et qu'est-ce que j'ai découvert ? Tu as assassiné le parrain ?!

– Je te rappelle qu'il représentait une menace sérieuse !

– Je croyais t'avoir demandé d'attendre que je trouve un plan ?!! À cause de ton erreur stupide, On a perdu la fille !!

– L'importance c'est qu'il soit mort!!

– Ça fait déjà 24h que les recherches ont commencé et ils n'ont retrouvé qu'un corps ! Complètement calciné, méconnaissable ! Et ils étaient trois!! Ça fait une chance sur trois que ce soit  ce merdeux d'italien ! Et tu as pensé à ce que vont faire les italiens lorsqu'ils vont découvrir ça ?

– J'ai bien fait attention à ce que l'affaire ne soit pas médiatisée, je n'ai pas de conseils ou de morale à recevoir d'un gamin comme toi!!

Lev pointa son doigt sur lui.

– Tu vas me payer ça tu m'entends ?! Tu vas me payer ça si je ne retrouve pas Pénélope !

Sur ce, il quitta la pièce comme une tornade Ivana le suivit aussitôt. Antonina s'approcha à son tour de son fils aîné. L'expression qu'elle avait sur son visage, était celle auquel Thomas et ses frères avaient eut droit durant toute leur enfance. Un visage froid et dénué d'amour maternelle.

– Je pense que tu commences à te faire vieux Thomas ! Tes décisions sont de plus en plus irréfléchies.

– Tout a été calculé à la lettre mère ! L'assassinat des proches de cette bonne femme et l'incendie à la clinique psychiatrique. Je savais qu'on apprenant ça l'italien devait prendre un avion alors j'ai engagé un technicien pour saboter son avion. Se défendit-il

– Tu n'avais pas prévu que la fille s'échappe n'est-ce pas ? Lev m'a tout raconter.

Thomas ne répondit pas car elle avait raison. Le but était de la kidnapper mais ça avait échoué.

– Elle s'est enfui avec ce sale nègre.

– Bien sûr.. je te préviens que si les américains se mêlent de cette affaire, le KGB sera obligé de prendre l'affaire et en tant que présidente, pour sauver notre couverture, je te ferais arrêter pour que Lev prenne ta place.

Elle quitta également la pièce. Igor et Arkadi lancèrent des regards amusé à leur frère avant de déposer leur verre de vin et de quitter la pièce aussi.

Thomas se mordit la lèvre tellement fort qu'elle se mit à saigner. Ça avait toujours été comme ça, au yeux de leur mère, tout était une question de mérite pour avoir son attention. Et lui, lui il faisait toujours tout de travers pour elle.

La seule chose qu'Antonina trouvait de bien chez lui, était Lev. Elle adorait Lev. Avec lui, elle donnait cet amour que ses enfants n'avaient jamais eue.







****


Une semaine plus tard.

Brooklyn. New York.

Comme tout les soirs depuis une semaine, Beverly priait à genoux devant la fenêtre. Elle récitait plusieurs fois le «nôtre père», «Je vous salue Marie» comme l'avait appris sa mère, tout en touchant son chapelet.

Elle avait tellement pleuré ces derniers jours qu'elle n'avait plus de larmes. Elle était morte intérieurement. Elle était morte depuis que l'agence de voyage avait informé Thomas qu'ils avaient retrouvé un corps brûlé et qu'ils n'avaient plus rappeler depuis.

Elle ne savait même pas si il l'avait identifié, si il s'agissait d'Adryan.
Dehors, des flocons de neige tombaient. Il neigeait depuis quelques jours maintenant, la rue dehors était recouverte d'un énorme manteau blanc.

– Demain c'est noël, c'est mon anniversaire Adryan..tu m'avais promis d'être là avant.. murmura-t-elle. Reviens, je t'en prie. Je t'aime, je t'aime tellement. Si tu meurs, je meurs avec toi. Reviens mon amour, s'il te plaît.

Les coups sur sa porte la fit sursauter. Elle se leva avant d'aller ouvrir la porte. Thomas se trouvait devant la porte avec Monsieur Ouistiti dans les mains. Il ne lui manquait plus un œil. Il avait maintenant un bouton bleu et un autre noir.

– Bonsoir mademoiselle, je voulais vous souhaiter bonne nuit et.. vous donner ça. Je l'ai réparé.

Il lui tendit la peluche qu'elle prit.

– Je n'ai pas trouvé de bouton noir mais maintenant ça lui fait des yeux verrons, il est unique non?

Il sourit mais Beverly ne le lui rendit pas. Elle se contenta de fixer la peluche.

– Je suis certain qu'il n'est pas mort, il va revenir mademoiselle.

– Thomas ? Votre famille doit vous manquez non ? Vous devriez retourner en Sicile.

Thomas fronça les sourcils.

– Qu'est-ce que vous racontez? Et vous alors ?

– Moi..moi je peux me débrouiller, je l'ai toujours fait. Et même si je meurs ? Ma vie ne vaut plus grand chose.

– Mais c'est hors de question !! Parrain me tuerait si il arrive et qu'il voit que je vous ai laissé seule !

– IL NE VA PAS REVENIR ! IL NE VA PAS REVENIR PARCE QUE IL EST MORT!! hurla-t-elle.

Elle claqua immédiatement la porte au nez de Thomas qui resta debout devant celle-ci.

– Il va revenir. Murmura-t-il.



BEVERLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant