Chapitre 15

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Beverly se sécha les cheveux à l'aide d'une serviette et enfila un peignoir avec les initiales de l'hôtel brodé dessus en fine lettre dorée. La jeune femme se perdit dans son reflet. Son cœur se mit à battre douloureusement dans sa poitrine. Les marques des coups lui provoquait des flashback de son enfance, des souvenirs qu'elle aimerait enterré à jamais.

Beverly se passa la main dans les cheveux, nerveuse. Elle aurait donné n'importe quoi à ce moment pour avoir des amphétamines ou même des somnifères. Après un bref moment d'hésitation, elle sortit de la salle de bain, Adryan était au téléphone adossé contre la porte fenêtre qui donnait sur le balcon.

– Ok, je te rappelle plus tard.

Il raccrocha.

–  Thomas va apporter tes affaires demain matin. Nous partons pour Cleveland dans l'après-midi. Plus nous serons vite nous serons loin de New York, plus nous gagnerons en temps.

– Et mon oncle ? Tu l'as prévenu pour moi.. enfin ce qui s'est passé ?

Beverly baissa la tête honteuse. Elle se demandait comment son oncle allait réagir si il savait qu'elle prenait de la drogue. Et Smith? Peut-être qu'il avait raison, peut être qu'elle est accroc.

– Non. J'ai préféré ne rien lui dire pour ne pas l'inquiéter. Tu est sous ma responsabilité.

– Je.. merci de n'avoir rien dit.

– Ne me remercie pas. Dit-il froidement.

Il disparut dans la salle de bain. Beverly soupira, elle jeta un coup d'œil au balcon. La tempête faisait toujours râge dehors. Elle ne s'attarda pas longtemps, il était tard et elle commençait à être fatiguée. La jeune femme s'allongea au coin du lit et s'endormit aussitôt.

***

Beverly posa un regard timide sur les deux inconnus qui lui souriaient. Elle se cacha derrière Ambre.

– Ne soit pas timide ma chérie ! Ces personnes sont tes nouveaux parents.

Beverly ne comprenait pas ce qu'il se passait, pourquoi elle n'avait pas le droit de voir ses parents ni son oncle ?
Elle aurait aimé posé des questions mais elle n'y arrivait pas. Aucun son ne sortait de sa bouche depuis que les policiers l'avait sortie du placard où sa mère l'avait cachée.

– Elle est encore sous le choc la pauvre. Ajouta l'assistante sociale à l'égard des deux inconnus.

La femme avait de longs cheveux blonds et des yeux bleus, quant à l'homme, ses cheveux étaient châtains et il avait des yeux charbon. Comment Ambre pouvait dire qu'il s'agissait de ses parents ? Elle ne les avais jamais vu avant.

L'assistante sociale fit un sourire nerveux au couple avant de se mettre à la hauteur de la petite Beverly. Elle mis ses mains sur ses épaules et lui sourit.

– Écoute princesse, tu vas avoir une nouvelle famille maintenant. Je suis sûre que tu seras heureuse.

Pour la première fois depuis des semaines, Beverly prononça des mots.

– C'est ma famille que je veux.

Ambre prit un air triste.

– Je sais que c'est difficile ma chérie mes tes parents sont maintenant au ciel. Ils veillent sur toi comme des anges gardiens. Maintenant tu vas aller avec Valérie et Tom ok?

Beverly hocha la tête. Elle prit la main que lui tendait Valérie. Ils prirent son sac à dos rose et l'emenèrent avec eux.

Cela faisait deux jours que Beverly était dans une maison qu'elle ne connaissait pas avec des inconnus. Elle était à table et observait Tom qui était assis sur un fauteuil délabré, il regardais un match une bière à la main.

Valérie qui revenait de la cuisine déposa une assiette pleine de soupe devant Beverly.

– Tiens mange ça.

Beverly n'aimais pas la soupe. Malgré que son ventre criait famine, elle refusa de manger.

– Je ne veux pas de soupe. Dit-elle timidement.

Valérie coinça une cigarette entre ses lèvres. Elle sortit un briquet et l'alluma.

– Tu vas manger parceque il faut que tu grossisse! Regarde moi ça. Personne ne voudras d'elle sur le marché noir.

– Fais lui manger de force. Ajouta Tom en buvant une gorgée de sa canette.

Valérie prit la cuillère et essaya de faire avaler une bouchée à Beverly mais celle-ci se débattit.

– Non! Je ne veux pas !

– Tu vas manger petite peste ?!

D'un coup maladroit, Beverly fit tomber le bol sur le sol.

– Petite emmerdeuse tu sais le mal que je me donne pour trouver de la bouffe ?!! Hurla Tom furieux.

Il se leva et s'approcha d'elle les yeux sombres. Le cœur de la petite fille se mit à battre de manière incontrôlable. Lorsqu'il fut assez proche, il lui donna une violente claque... Puis une autre. Il se mit à la battre, Beverly pleurait, le suppliant d'arrêter.

***

Beverly ouvrit les yeux et laissa échapper un cri de frayeur lorsqu'elle croisa le regard sombre de l'homme qui était juste au dessus d'elle. Il posa sa main sur sa bouche pour la faire taire.

– Chut! C'est moi !

Elle reconnue aussitôt cette accent italien. La pièce était plongé dans le noir, seul les grondements de tonnerre résonnaient.
Adryan retira sa main, il décela dans le regard de la jeune femme, un immense peur. Sa respiration était difficile et elle transpirait à grosse gouttes.

– C'était juste un cauchemar. Dit-il calmement.

Il s'assit sur le lit, Beverly se redressa.

– Je t'ai réveillé ?

Adryan répondit positivement. Elle n'avait pas besoin de savoir qu'il ne dormait pas quand il l'a entendu crier. Lui aussi il a des démons qui hantent ses nuits, et il préférait les fuir que de les affronter.

– Je suis désolée..je suis tellement désolée..

Elle éclata silencieusement en sanglots. Adryan savait que ses excuses ne lui était pas destiné mais plutôt à elle-même, comme si elle s'en voulait de souffrir, d'être faible.

– J'ai l'impression que.. j'ai l'impression que tout s'écroule autour de moi. Avoua-t-elle. Tout ces souvenirs, je veux que ça s'arrête.

Adryan se racla la gorge.

– Je suis désolé mais tout va s'empirer. La douleur sera plus forte, tu feras de plus en plus de cauchemars, tu seras beaucoup plus sensible, il y aura des jours où tu auras l'impression de ne plus être en vie, tu vas souffrir le martyre Beverly et tu auras l'impression que ton corps te lâche.

– Pourquoi ? Demanda-t-elle la voix tremblante.

– Ce sont les symptômes d'abstinence. Maintenant que tu n'es plus sous l'effet de la drogue, toutes les émotions que tu as refoulé remontent d'un coup. C'est ce qui arrive quand on arrête.

Beverly posa ses mains sur son torse et serra le tissu du peignoir dans ses paumes, l'air désespéré.

– Mais je ne veux pas arrêté ! Je n'ai pas la force pour supporter tout ça ! C'est beaucoup trop douloureux ! Aide moi !

Adryan eu un pincement au cœur. Jamais il ne l'avait vu aussi brisée. Il posa ses mains sur les poignets de Beverly.

– Si ! Tu vas arrêter Beverly. C'est pour ton bien. Ça va être long et dur mais je serais là pour toi. Je le dois à ton père.

Beverly ne répondit pas. Elle enfuit son visage dans le torse d'Adryan et se mit à pleurer. Adryan la prit dans ses bras.

– Pleure aussi longtemps que tu en ressentira le besoin. Murmura-t-il.








BEVERLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant