Impassible (Livaï x OC)

20

Livaï me regardait, stoïque. Je n'arrivais pas à lire dans son regard mais je savais qu'il essayait lui aussi de comprendre mes sentiments. Finalement, parler à quelqu'un m'avait fait du bien. Il devait comprendre beaucoup de choses désormais: mes cicatrices, ma crise d'angoisse, mes habitudes à chaque fois que je rentrais dans une pièce. Pourtant, malgré ça, il ne me regardait pas avec pitié. Je lui en étais reconnaissante, je détestais la pitié.

Ce furent 3 petits coups sur la porte qui brisèrent le silence. Je me levai, suivis de Livaï. J'attrapai le sac dans le quel j'avais mis la nourriture, les livres et les vêtements, puis nous repartimes dans le salon. Elias et Tarris était encore en train de se chamailler, Héla les regardait, amusée.

-Je vous ai ramené deux trois trucs, annonçai-je pour capter leur attention.

Je sortis les trois livres de mon sac ainsi que les vêtements. Ils me remercièrent et la plus petite vint me faire un câlin. Ensuite, Elias se leva pour faire cuire les pommes de terre et Tarris mit la table, quant à moi je fis chauffer de l'eau pour faire du thé. Si il y avait bien quelque chose que Livaï aimait par dessus tout, c'était le thé. Et le ménage.

C'était agréable de voir cette maison pleine de vie, Héla posait des dizaines de questions à Livaï sur le bataillon d'exploration, sur ce qu'il y a en dehors des murs. Je pris la tasse de thé que j'avais préparé pour Livaï et lui apportai.

-Votre thé, caporal, dis-je solennellement.

-Gamine, souffla-t-il. Merci.

-Comment tu fais pour boire en tenant ta tasse comme ça ?, questionna Héla. C'est pas très pratique.

C'est vrai que c'est bizarre.

J'allai me mettre à côté de Tarris, regardant au loin Livaï expliquer comment il tenait sa tasse.

-Tout se passe bien ?, demandai-je en chuchotant.

-Pour le moment, rien à relever. Les tensions montent, tu sais avec cet abruti qui a récupéré les gènes de son père, j'espère que ça va se calmer sinon...

-Oui, j'ai compris. Envoie moi une lettre si il faut, je viendrai.

-Tu vas y aller, n'est-ce pas ?, reprit Tarris avant quelques instants de silence.

-Oui, il faut que j'aille vérifier.

-Je viens avec toi.

-Non, c'est hors de question. J'y vais seule. Tu restes ici et tu surveilles les enfants.

-Arwen, je suis plus un gosse.

-Non, t'es mon gosse, dis-je en lui frottant les cheveux.

-Fais attention à toi, petite.

-T'inquiète pas pour moi.

-Et donc, c'est qui lui ?, demanda-t-il en montrant le caporal d'un mouvement de tête.

-C'est mon caporal chef, Livaï.

-Tu vas me dire que c'est seulement un caporal chef ?

-On va dire que c'est un ami.

-Un ami?

Je me tournai vers lui. Tarris avait son fameux sourire en coin, celui qu'il faisait lorsqu'il se moquait de moi.

Quel petit merdeux.

-Ferme la, soufflai-je.

Il laissa échapper un rire grave avant d'aller s'asseoir sur une chaise. Elias vint à son tour me voir.