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Pdv Arwen:

Après avoir mangé un peu, j'allais donner une couverture à Emy. Celle-ci était assise sur le canapé, habillé d'un bas et d'un ancien t-shirt de Tarris. Elle avait l'air un peu plus paisible, et son visage avait reprit quelques couleurs.

-Merci, merci beaucoup, dit-elle doucement.

-De rien Emy, dis-je en frottant doucement ses cheveux. Bonne nuit, repose toi bien.

-Merci, toi aussi.

Je partis ensuite dans ma chambre prendre quelques affaires pour aller me laver.

L'eau n'était jamais très chaude ici, lorsque nous avions un peu de chance elle était tiède, mais parfois elle était froide. Cette fois, l'eau était assez chaude et je pus laisser mes muscles se détendre à son contact. Fermant les yeux, je lavais mon corps doucement. Malgré toutes ses années, passer mes mains sur mes cicatrices restait une épreuve. Pourtant, je ressentais le besoin de les laver, les frotter, parfois jusqu'à en saigner, comme si je sentais encore leurs mains sales sur mon corps.

Je sortis de mes pensées lorsqu'elles devinrent trop sombres, alors je quittai aussi la douche et l'eau tiède. J'enfilai ensuite un t-shirt pour la nuit et un pantalon, le temps de traverser le salon. Emy dormait déjà. La pauvre, elle devait être épuisée.

J'entrai dans ma chambre, Livaï la quittant au même moment pour aller se laver à son tour. Je retirai donc mon bas avant de me glisser sous les couvertures du lit. Celui-ci était froid et je dus ramener mes jambes contre mon buste pour me réchauffer.

Une quinzaine de minutes plus tard, Livaï revint dans la chambre. Il retira son t-shirt et son pantalon; quant à moi je dus me faire violence pour ne pas regarder son corps dans la semie obscurité de la pièce. Il se glissa lui aussi entre les draps. La chaleur que son corps dégageait parvenait jusqu'à moi et je devais avouer que l'envie de me coller à lui était forte. D'ailleurs, habituellement il me tirait vers lui immédiatement après s'être mit dans le lit.

J'ai envie d'être dans ses bras.

Doucement, je m'approchai de lui. Je posai ma tête contre son torse et collai mon corps au sien. Immédiatement, une de ses mains se posa sur ma taille, sous mon t-shirt, l'autre se glissa dans mes cheveux et commença à jouer avec ceux-ci.

-T'en as mis du temps, gamine, chuchota-t-il.

-Chut, chuchotai-je à mon tour. Si c'était trop long t'avais qu'à le faire.

Je relevai la tête de son torse, croisant ses yeux gris habituellement si inexpressif. Pourtant, une flamme brûlait au fond de ses iris, une flamme je ne n'arrivai pas à identifier. Il m'attira vers lui, collant un peu plus mon corps au sien. Ses pupilles m'hypnotisaient, il m'était impossible de détourner le regard. Nos visages n'étaient séparés que de quelques centimètres, à tel point que je sentais son souffle chaud contre mes lèvres. Sous ma main posée sur son torse, son cœur battait régulièrement. La sienne passait inlassablement dans mes cheveux. Je n'avais jamais ressenti une telle sensation.

Plus rien ne semblait exister autour de nous, juste nous deux. Ensuite, Livaï se releva légèrement, posant ses lèvres contre les miennes.

Par un geste stupide que je ne pus pas contrôler, je reculai instantanément. Évidemment, cela sembla vexer le caporal, qui laissa tomber sa tête sur l'oreiller en soufflant. De plus, il retira sa main de mes cheveux pour la passer dans les siens.

Putain, pourquoi j'ai réagis comme ça ?

-Excuse moi, je pensais que tu en avais envie, commença-t-il.

-Non, mais attends, tentai-je.

-J'aurais du te demander, continua Livaï sans m'écouter.

-C'est pas du tout-

-Putain, quel con. Désolé.

-Livaï. Ferme la, écoute moi, dis-je plus durement.

Le concerné releva la tête, sans pour autant me regarder dans les yeux. Pendant quelques secondes, je cherchai mes mots, gênée.

-Évidemment, que j'en avais envie..., chuchotai-je. Enfin, que j'en ai envie. C'est juste que je n'ai jamais... Enfin, tu sais... Jamais eu quoique ce soit relationnellement parlant. Et ça m'a surpris.

Enfin, Livaï replongea ses yeux dans les miens. Il avait perdu sa mine renfrogné et il semblait attendre que je fasse le premier pas. Gênée, je déposai timidement mes lèvres contre les siennes. Ses lèvres était douce, délicate. Celles-ci étaient tellement tirées habituellement qu'inconsciemment je m'attendais à ce qu'elles soient plus dures, brutes. Il reposa sa deuxième main sur ma nuque, procurant un long frisson le long de ma colonne vertébrale.

Quelques secondes plus tard, nous nous séparâmes à nouveau mais cette fois Livaï ne s'écarta pas de moi, au contraire il m'attira à lui pour poser ses lèvres sur ma joue.

Me rendant soudainement compte de la situation, je détournai rapidement les yeux, m'écartant de lui.

Qu'est-ce qu'il me prend ?

Pourtant, Livaï ne semblait pas du même avis puisqu'il resserra sa prise sur ma taille et ma nuque.

-Qu'est-ce qu'il y a ?, demanda-t-il en haussant un sourcil.

-Je... Rien...

-Ne me mens pas.

-Tu es mon caporal, ce n'est pas correct.

-T'en avais pas grand chose à foutre de ce qui était correct ou non quand tu m'as frappé.

Il marque un point.

-Qu'est-ce que ça voulait dire ?, demandai-je, fuyant toujours son regard.

-Qu'est-ce que tu voudrais que ça signifie ?

C'est vrai, qu'est-ce que je voudrai ? La vérité, c'était que je n'en savais rien. Je n'avais jamais eu de quelconque relation et je n'en avais jamais voulu. À vrai dire, l'idée même de partager ma vie avec quelqu'un me répugnait, et je n'avais jamais trouvé un intérêt spécifique à être en couple. Pourtant, maintenant que j'y réfléchissais un peu, je devais avouer que l'idée d'une intimité nouvelle avec Livaï était plus que tentante. Malgré moi, j'étais constamment attirée par lui, et les moments que je passais en sa compagnie étaient plus qu'agréables. Mais une idée subsistait: Livaï était aussi mon caporal-chef. Cette relation n'était pas interdite évidemment, il y avait beaucoup de couples qui se formaient à l'armée, mais je ne pouvais m'empêcher de penser que les autres verraient ça d'un mauvais œil. Ou peut-être que je me faisais des idées et que personne ne nous poserait de problème.

Mes pensées de la nuit dernière me revinrent en tête: je ne méritais pas Livaï, et il méritait mieux que moi. Mieux qu'une fille traumatisée. Mais maintenant que j'y pensais, lui aussi, vivait sous le poids de son passé. Finalement, nous étions tous les deux de simples gamins perdus ayant été obligé de grandir plus vite que la normale. Nous n'avions pas eu de chance, pas eu le choix, mais nous nous étions relevés. Et peut-être, peut-être, que nous pourrions continuer à nous relever ensemble.

Voyant que j'étais en pleine réflexion et certainement pas apte à répondre à sa question immédiatement, Livaï reprit la parole.

-Tu sais quoi ? On s'en fout de ça. On verra ça plus tard, c'est pas important , repose toi.

J'hochai la tête, épuisée.

-Bonne nuit, gamine.

-Bonne nuit, gamin.

Je reposai ma tête sur son torse, là où elle était avant que... Il s'était passé beaucoup trop de choses en peu de temps. Livaï reprit ses gestes dans mes cheveux alors que je me laissai bercer par les battements de son cœur. Finalement, je m'endormis dans les bras de Livaï. Une dernière pensée me prit tout de même avant de m'endormir: j'étais terriblement bien.

~

Ça fait 24 chapitres que vous attendez ce chapitre je pense :) Mais bon, vous vous doutez bien que ce n'est pas encore fini ! Ce serait beaucoup trop simple...

J'espère qu'il vous a plu, autant qu'il m'a plu de l'écrire, et à Jeudi pour un prochain chapitre ✨

Impassible (Livaï x OC) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant