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Insta: itsnotareason

Pdv: Arwen

Je sortis difficilement de mon lit, étant déjà essoufflée alors que je n'avais littéralement rien fait. Je n'étais plus qu'à une semaine de mon neuvième mois de grossesse. J'aimais cet enfant, mais je ne souhaitais qu'une chose: qu'il sorte de mon corps. En bonne santé, évidemment.

Je pris ma douche rapidement, mais difficilement, avant de m'habiller tout aussi difficilement. J'avais longtemps pensé que les rumeurs sur les femmes enceintes qui avaient les émotions à fleur de peau étaient fausse. Je m'étais trompée. J'avais l'impression de passer mes journées à pleurer.

Enfin, je n'avais qu'une envie, c'était d'accoucher, bien que j'angoissais. Je savais tout de même que je serai soulagée lorsque qu'il sera né et que je le saurais en bonne santé.

Je sortis finalement de la chambre, me sentant lourde comme je ne l'avais jamais été. Je ressemblais à un titan.

Comme tous les matins depuis presque 5 mois, je me rendis à l'infirmerie, mais désormais je devais prendre la voiture et faire une dizaine de minutes de trajet. Je retrouvais Livaï, toujours allongé sur le même lit, toujours les yeux fermés, avec toujours ce fameux "bip" qui prouvait qu'il était toujours là.

Lorsque je m'assis sur le lit, je sentis notre enfant me donner ce qui semblait être un bon coup de pied.

-Je pense que ton enfant aussi est un futur soldat, marmonai-je à Livaï en me tenant le ventre.

Je posai ensuite ma main sur la peau laiteuse du visage de Livaï. Durant ses mois, j'avais remarqué de nombreux changements sur lui. Je voyais lorsque je le lavai, il avait perdu beaucoup de poids. Ses muscles n'étaient plus aussi marqués qu'avant, ses cheveux avaient poussé, même si je lui avais coupé à deux reprises. Ses blessures étaient toutes rétablies et je prenais le temps de lui appliquer chaque jours une pommade pour les cicatrices sur son visage. Il était toujours aussi beau, il était toujours l'homme que j'aimais, il était juste un peu changé.

J'avais peur d'accoucher sans lui, de me dire qu'il ne serait pas là à la naissance de son fils ou sa fille. Mais je n'avais pas le choix, alors je devais être forte pour cette enfant jusqu'à son réveil, car il allait se réveiller. Je n'accepterai jamais une autre fin à notre histoire.

Mais évidemment, même si je ne l'acceptais pas, je savais que la possibilité qu'il ne se réveille jamais existait. Et à chaque fois qu'elle m'effleurait, je sentais comme un poignard me traverser le coeur. Ce coeur là-même qui lui appartient depuis le premier jours.

-Écoute moi bien Livai Ackerman, tu vas te réveiller et illico-presto. T'as largement assez dormi, gamin, pestai-je.

-Je ne suis pas sûr que ça soit en le menaçant qu'il va se réveiller tu sais ?, Lança une voix, qui était en fait celle d'Hange, me faisant sursauter.

-J'ai juste envie qu'il se réveille, avouai-je.

Elle m'offrit un sourire tendre avant de m'inviter à venir prendre le petit déjeuner avec les membres du bataillon, ce que j'acceptais. Je mangeais pour deux personnes après tout.

Nous descendîmes doucement les escaliers avant d'entrer dans le réfectoire où nous nous dirigeâmes vers la table qui avait toujours été la nôtre.

Tarris, en me voyant arriver, me lança un regard triste avant de se reconcentrer sur son assiette. Il y avait bientôt un mois, j'avais tenté de lui parler. J'avais remarqué depuis bien plus longtemps que quelque chose n'allait pas, mais récemment c'était pire. Il était constamment de mauvais poil, il était d'une humeur exécrable, alors j'avais tenté d'en savoir plus, de comprendre ce qui le mettait dans cet état. Mais il s'était énervé. Il m'avait dit des choses que je n'aurais jamais pu imaginer venant de lui, m'avait hurler que je n'étais pas sa mère, que je n'avais aucun lien de sang avec lui et que ce n'était pas mes affaires. Je n'avais aucune idée de ce qui s'était passé dans sa tête à ce moment là. Peut-être que c'était un moment compliqué pour lui, pour je ne savais quelle raison, mais ça ne justifiait pas un tel comportement.

L'ambiance était un peu pesante à table. Mikasa et Jean avait l'air fâché, mais ce n'était pas comme d'habitude, cette fois on aurait dit qu'ils étaient réellement touchés par leur dispute. Armin quant à lui était parti à Mahr depuis maintenant bientôt 2 mois, il devait rentrer le lendemain. Et Eren semblait se trouver au milieu de tous les conflits. Je m'étais d'ailleurs demander si Tarris n'était pas un peu jaloux du lien de sang entre lui et moi mais ça n'avait pas lieu d'être, Tarris était pour moi bien plus que ça, un lien inséparable nous unissait. Enfin, je le pensais.

Il y eu peu de discussion ce matin là, d'autant qu'Hange était parti au milieu du petit-déjeuner pour recevoir la visite surprise d'un haut fonctionnaire de Mitras.

-Je vais rentrer, annonçai-je avant de me lever.

Mais, à peine m'étais-je levée de ma chaise, spécialement mise pour moi car plus simple qu'un banc lorsque notre ventre fait 250 centimètres de diamètre, qu'une violente contraction me frappa, m'obligeant à me rasseoir. J'avais l'habitude depuis quelques temps de ressentir ce genre de douleur, c'était parfaitement normal, mais aucune n'avait été aussi forte. C'est alors que je sentis toutes mes forces me quitter alors que je prenais conscience que je venais de perdre les eaux.

-Appelez Hange !, Lança une voix.

-Il faut l'emmener à l'infirmerie !

-Va chercher des infirmiers vite !

Tout le monde s'affairait autour de moi, et avant même que je n'ai eu le temps d'avoir une seconde contraction j'étais allongée sur un des lits de l'infirmerie entourée d'infirmières et de Hange. Les hommes avaient tous été virés de la salle comme le voulait les traditions de l'île.

Les larmes dévalaient mon visage, et je savais que la douleur n'en était pas la cause, du moins pas la douleur physique. J'étais entrain d'accoucher de mon enfant, de notre enfant avec Livai, mais lui n'était pas là. Peut-être qu'il n'aurait jamais la chance de voir ce que nous avions accompli, le fruit d'année de travail avec le bataillon pour la paix. Le fruit de notre amour, de notre union, cet enfant, dont je n'avais toujours pas choisi le prénom.

-Ça va aller, Arwen, m'assura Hange. Respire, respire, ça va aller.

Elle m'offrit un sourire tendre mais malgré tout emprunt de tristesse.

L'accouchement fut long, douloureux et éprouvant. J'avais lu des dizaines de livres sur l'accouchement et aucun n'avait expliqué à quel point ce serait douloureux.

-Tu y es bientôt, continu comme ça, m'encouragea Hange.

Hange m'encourageait continuellement, essayait de m'aider du mieux qu'elle pouvait. Lorsqu'elle pu enfin aider mon enfant à sortir, elle soupira de soulagement en même temps que moi lorsque nous entendîmes les pleurs du bébé. Immédiatement, elle le couvrit d'une couverture douce avant de le poser contre moi.

-Salut toi, dis-je à mon enfant en lui frôlant délicatement la joue.

Hange, après s'être lavée les mains, vint à côté de moi caresser tendrement la tête du nouvel être.

-Salut petit bonhomme, sourit-elle. Comment tu vas l'appeler ?

La réponse me semblait presque évidente maintenant mes yeux avaient croisé ceux de mon enfant. Des yeux pleins d'étoiles, brillants, et d'un gris métallique semblable à ceux de son père. Il s'agissait du nom du personnage principal du dernier roman que Livai m'avait offert, comme ça il faisait également partie du prénom de son fils, bien qu'indirectement.

-Kal, chuchotai-je.

-C'est un très joli prénom Arwen, ça lui va parfaitement, répondit Hange. Maintenant tu devrais te reposer.

J'hochai la tête, épuisée. Les infirmières avaient placé un lit pour enfant à côté de moi et Hange s'occupa d'y placer La délicatement. Ce fut la dernière image que je vis avant de m'endormir.

Impassible (Livaï x OC) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant